En solidarit� avec les journalistes emprisonn�s, un rassemblement a eu lieu hier � la Maison de la Presse Tahar-Djaout, drainant des membres de la corporation, des militants du MDS, du mouvement citoyen, du CCDR et plusieurs dizaines de simples citoyens et repr�sentants de la soci�t� civile et des sympathisants de la d�fense des droits de l�homme. Un rassemblement, � l�initiative du Comit� Benchicou pour les libert�s, ou l�expression voulue de la solidarit� avec Mohamed Benchicou, incarc�r� depuis 19 mois et 16 jours � la prison d�El Harrach. Mais aussi une volont� de communion agissante avec le correspondant du quotidien El Khabar, Bachir Larabi, emprisonn� � A�n Sefra depuis le 21 janvier dernier et en gr�ve de la faim depuis, pour �avoir publi� un article sur une malversation fonci�re�, selon le directeur de ce quotidien, Ali Djerri. Mohamed Benchicou, �affaibli physiquement mais au moral excellent�, selon un de ses proches, dont un message � son confr�re Bachir Larabi a �t� lu aux pr�sents et dans lequel il l�exhorte � �jurer de garder allum�e la flamme de la plume tant que durera la nuit sur notre peuple, car notre plume lui appartient et que nous lui sommes redevables de mille lumi�res. Elle l��clairera obstin�ment comme un phare insolent plant� dans l�oc�an du malheur pour indiquer les rades de l�espoir�. Ali Djerri ainsi que le directeur de la publication d� El Watan, Omar Belhouchet, n�ont pas manqu� d�appeler vivement � la mobilisation vigilante et la plus large des journalistes et de la soci�t� civile � s�organiser et � multiplier les initiatives de ce genre. Ceci dans le but de contrer la volont� d�lib�r�e et de plus en plus frontale de �musellement de la presse par le pouvoir� et devant les appr�hensions sur l�avenir du m�tier d��crire. Des appr�hensions exprim�es aussi de mani�re �mouvante par une ancienne d�tenue � la prison de Serkadji (ex-Barberousse), Annie Steiner, pensant � tous les journalistes assassin�s, et qui s�est montr�e d�sol�e du sort auquel aboutit la libert� de la presse, �ce qui n��tait pas dans les finalit�s de notre combat�, a-t-elle affirm�. Une p�tition a �t� ouverte � la signature par le Comit� Benchicou pour les libert�s qui, redoutant �une v�ritable h�catombe dans les rangs de la presse�, a voulu dire �non � la mise � mort de la libert� de la presse�. Pr�nant �la d�p�nalisation du d�lit de presse�, les rassembl�s et les p�titionnaires exigent �la cessation imm�diate du harc�lement syst�matique sauvage qui a pris pour cible les journalistes, la lib�ration de Mohamed Benchicou et Bachir Larabi et la relaxe des journalistes condamn�s � des peines de prison ferme, l�abolition des articles pr�voyant des peines de prison et des amendes exorbitantes pour diffamation et l�adoption d�une loi qui promeut la libert� de la presse et prot�ge le journaliste dans l�exercice de son m�tier�. C. B. Message de Mohamed Benchicou D�claration lue au cours du rassemblement du 30/01/2006, pour saluer le combat pour la libert� de la presse et la libert� d�expression. �Ils ont essay�, hier, d��teindre notre plume avec le souffle de la mort et ont d� abdiquer devant son immortalit�. Ils ont essay�, hier, d��teindre notre plume avec le vent de l�exil et ont tr�buch� sur nos racines. Regardez-les qui s�acharnent aujourd�hui � vouloir l��teindre avec le glaive du juge et le froid de la prison. Alors, levons-nous, Bachir mon fr�re, et annon�ons � partir de nos ge�les, toi, de ton cachot d�El Bayadh, moi, de ma cellule d�El Harrach, au milieu des fils de notre peuple annon�ons aux c�urs qui battent pour le destin alg�rien, annon�ons aux montagnes fatigu�es et aux m�moires outrag�es, � notre terre orgueilleuse et aux printemps inexorables, � nos femmes r�solues et aux hommes humbles, annon�ons que la flamme de la plume libre attis�e par les braises des serments faits aux martyrs a d�j� triomph� du froid de la prison. Jurons de nos bagnes, Bachir, que nous la garderons allum�e tant que durera la nuit sur notre peuple, car notre plume lui appartient et que nous lui sommes redevables de mille lumi�res. Elle l��clairera obstin�ment comme un phare insolent plant� dans l�oc�an du malheur pour indiquer les rades de l�espoir�. QASSAMAN DECLARATION DU COMITE BENCHICOU POUR LES LIBERTES �Non � la mise � mort de la libert� de la presse !� Comme nous le craignions, l�ann�e 2006 d�bute avec l�emprisonnement d�un autre journaliste. Bachir Larabi s�en est all� rejoindre derri�re les barreaux Mohamed Benchicou, enferm� depuis 19 mois et seize jours dans une cellule d�El-Harrach. 18 journalistes au moins, condamn�s � la prison ferme courant 2005, risquent, � leur tour, d��tre embastill�s � tout moment. D�autres journalistes sont d�sormais �ligibles � la prison et au vu de la cascade de proc�s intent�s aux journalistes, nous redoutons une v�ritable h�catombe dans les rangs de la presse dans les prochains jours. Ce triste palmar�s, d�tenu par l�Alg�rie des ann�es 2000, est le r�sultat d�un climat de tension sciemment entretenu par le r�gime pour tuer ce qui reste de libert� dans la presse, avant de liquider les autres libert�s. Toutes les libert�s. Parce que la libert� de la presse est m�re de toutes les libert�s. Parce qu�il ne saurait y avoir de d�bat public, d�mocratique et sain en l�absence de m�dias libres et de journalistes ind�pendants. Parce que sans libert� d�expression, l�Etat de droit, le pluralisme et la d�mocratie tant vant�s par nos gouvernants sont tout simplement un leurre, nous disons non � la mise � mort de la libert� de la presse ! Nous, signataires de la pr�sente d�claration : journalistes, organisations de d�fense des droits de l�homme, syndicats, partis politiques, organisations de la soci�t� civile..., citoyens exigeons : 1- la cessation imm�diate du harc�lement syst�matique sauvage qui a pris pour cible les journalistes ; 2- la lib�ration de Mohamed Benchicou et Bachir Larabi et la relaxe des journalistes condamn�s � des peines de prison ferme ; 3- l�abolition des articles pr�voyant des peines de prison et des amendes exorbitantes pour diffamation : l�article 144 bis s��tant r�v�l� � l�application une arme absolue pour d�truire massivement la presse ; 4- l�adoption d�une loi qui promeut la libert� de la presse et prot�ge le journaliste dans l�exercice de son m�tier, tel qu�il en existe dans les r�gimes d�mocratiques, en remplacement de l�actuel code de l�information. Pour appuyer le combat pour la libert� de la presse et la libert� d�expression en Alg�rie, nous appelons instamment : - les instances onusiennes concern�es ainsi que les ONG de d�fense des droits de l�homme � exiger de l�Etat alg�rien de se conformer aux conventions et pactes internationaux relatifs � la libert� d�expression et � la libert� de la presse, auxquels l�Alg�rie est partie ; - les partenaires politiques et �conomiques de l�Etat alg�rien, notamment l�Union europ�enne � travers l�application de l�article 2 de l�accord d�association, � user de toute leur influence pour le respect, par les pouvoirs publics, de la libert� d�expression en Alg�rie, tel que l�imposent les r�gles qui fondent leurs relations en mati�re de politique �trang�re et les principes officiellement proclam�s par leurs plus hauts dirigeants politiques.