Depuis plus d�une ann�e, les autorit�s de la wilaya de Bouira et � leur t�te le wali, semblent donner plus de poids au logement mais force est de constater aujourd�hui qu�au rythme o� vont les choses, il est fort � parier que la wilaya de Bouira qui �tait partie pour �tre la premi�re � honorer l�engagement du pr�sident de la R�publique dans le cadre du million de logements � construire pendant sa seconde mandature, va certainement d�cevoir. En effet, pendant l�ann�e 2005, la wilaya de Bouira devait, si l�on se fie au plan quinquennal approuv� par le minist�re de l�Habitat et qui lui avait octroy� le quota de 16 310 logements, construire tous types confondus au moins 3 000 logements. Mais, si nous nous fions aux diff�rentes donn�es glan�es �� et l�, puisqu�au niveau de la Dlep, il serait plus facile de voir le pr�sident de la R�publique que la directrice, nous savons que la wilaya n�a m�me pas lanc� 1 000 logements, habitat rural except�. Or, justement si le programme de l�habitat rural a quelque peu fonctionn� quand bien m�me il y aurait certaines contraintes et si la quote-part de 6 500 logements pr�vus pour cette formule pourra �tre facilement atteinte, il n�en est pas de m�me pour le LSP, cette formule qui a b�n�fici� d�autant de logements, et que le ministre consid�rait comme l�ultime espoir pour les centaines de milliers de cadres moyens et autres travailleurs, � l��chelle nationale. Car, l�on se rappelle, le ministre de l�Habitat et de l�Urbanisme, Mohamed Nadir- Hamimid avait lors de la s�ance de travail tenue au si�ge de la wilaya de Bouira, clairement indiqu� que d�sormais l�Etat devra encourager la construction du logement de type LSP, le logement social participatif. Ainsi, la visite du ministre termin�e, la wali devait confier la t�che � la Dlep afin de toucher le maximum de promoteurs d�sireux se lancer dans ce type de formule tr�s avantageuse, par ailleurs, avec la cession des terrains avec 80% d�abattement sur leurs prix du march�. Cette stimulation avait effectivement attir� plusieurs promoteurs priv�s mais aujourd�hui, en faisant un petit bilan, on peut dire que la mani�re de faire de la Dlep est loin d��tre rentable � long terme, du moins loin de r�pondre aux aspirations des couches moyennes, celles pour lesquelles le LSP �tait destin�. Car, aujourd�hui, et bien qu�au niveau de la wilaya de Bouira ce sont plus de 20 promoteurs priv�s qui se sont lanc�s dans le LSP avec quelque 1614 logements qui sont en cours de construction, il reste que la majorit� des souscripteurs ne sont pas n�cessairement les v�ritables n�cessiteux. Et cela, vu les prix de construction propos�s par ces promoteurs, publics et priv�s, ainsi que la quote part exig�e aux b�n�ficiaires, une quote-part qui va jusqu�� 600 000 DA � payer cash et avant le d�but des travaux, condition exig�e par les promoteurs priv�s alors que l�agence fonci�re qui a relanc� cette op�ration en s�engageant � construire pour les cinq ann�es � venir pr�s de 1000 logements, celle-ci garde toujours l�ancien syst�me de paiement en trois tranches. Que faisait la Dlep lors du lancement de ces projets ? Ses services avaient-ils essay� de n�gocier les prix du m�tre carr� comme cela aurait d� se faire ? La Dlep a-t-elle bien d�fendu les int�r�ts du citoyen et par ricochet ceux de l�Etat qu�elle repr�sente pour honorer les engagements du pr�sident de la R�publique ? La r�ponse est non. La Dlep de Bouira n�a pas su ou voulu, c�est selon, d�fendre convenablement les int�r�ts de l�Etat dans cette formule. Car, et ceci est l�avis d�un responsable dans le domaine, les prix affich�s � Bouira pour le LSP allant jusqu�� 1 800 000 DA pour un F3 sont loin d��tre du social. �Autant annuler le S et l�appeler carr�ment logement participatif !�, ironisera Nacer, enseignant au lyc�e et qui a �t� contraint d�annuler son dossier dans le cadre du LSP d�s que le promoteur lui est envoy� une lettre dans laquelle il l�invite � honorer sa quote-part qui est de 600 000 DA. �Franchement pour moi, l�aide que l�Etat verse dans le cadre du LSP va directement aux promoteurs. Car, la v�rit� est que les logements F3 ne doivent pas d�passer la barre des 1 400 000 DA, alors qu�ils sont propos�s � des prix qui d�fient tout entendement allant jusqu�� 1 830 000 DA�, nous dira un expert en urbanisme. Qui devait faire attention � tout cela ? C�est incontestablement la Dlep, la direction du logement et des �quipements publics. �Elle devait avant le lancement de cette formule �tablir un sous-d�tail des prix de mat�riaux intervenants dans la construction, convoquer une r�union en pr�sence des repr�sentants des promoteurs priv�s et aboutir � un prix n�goci� en toute transparence, qui sauvegardera et les int�r�ts des promoteurs et ceux de l�Etat et du citoyen�, ajoutera toujours cet expert. Si tel �tait le cas, les prix propos�s aujourd�hui ne seront jamais aussi exorbitants, et l�aide de l�Etat dans ce type de logement sera r�ellement ressentie par le citoyen. L�autre point reproch� � la Dlep concerne la complaisance dans l�octroi des march�s pour des promoteurs qui proposent des prestations de services de type dalle de sol incompatible avec l�esprit de la formule, laquelle est cens�e �tre r�alis�e sur le mod�le du social locatif, c�est-�-dire avec une finition normale, chose qui aurait pu baisser les prix du logement. En outre, les superficies doivent �tre les m�mes que les logements sociaux, c�est-�-dire entre 65 et 69 m2 pour le F3 et entre 70 et 75 m2 pour le F4. Actuellement, des logements LSP sont propos�s avec des superficies allant jusqu�� 83 m2 pour le F4. Ainsi, si la DLEP avait dress� ces garde-fous d�s le d�but de l�op�ration, et invit� le maximum de promoteurs, les prix au m�tre carr� seront n�goci�s comme ceux propos�s dans la r�alisation du social locatif, � partir de 18 500 DA/m2 ou au plus � 20 000 DA/m2, alors qu'aujourd'hui, les promoteurs construisent le LSP � des prix allant jusqu�� 25 000 DA/m2. �Ce n�est plus du social�, nous dira Karim, jeune cadre postulant au LSP et qui fut tr�s d��u en apprenant la quote-part qu�il devait payer et surtout, et cela est aussi un probl�me, le montant des mensualit�s qu�il devait rembourser pendant les trente ans � venir, des montants qui sont de l�ordre de pr�s de 7 000 DA avec l�int�r�t bancaire, et qui monteront le prix de son logement en fin de compte � plus de 3 000 000 DA. Aussi, apr�s tout ce qui pr�c�de, nous pouvons dire que les autorit�s de wilaya sont effectivement en train d�encourager les promoteurs � se lancer dans cette formule, mais, que ces autorit�s sachent qu�aux prix propos�s, les b�n�ficiaires ne seront jamais les cadres moyens, ceux qui touchent moins de 20 000 DA par mois et pour lesquels la formule est destin�e. Le wali devra faire une petite enqu�te et il aura une id�e sur le r�el prix de revient de ces logements et le minist�re devra veiller � ce que les responsables au niveau des Dlep soient des plus comp�tents du moins aptes � d�fendre les int�r�ts de l�Etat et du citoyen. Pr�sentement, ce n�est pas le cas � Bouira. Malheureusement.