Les programmes de logement sous ses différentes formes ont fait l'objet d'un large débat lors de la première session APW pour l'exercice 2005. Le logement socio-participatif (LSP) restera la formule qui aura été pendant trois jours le thème le plus débattu et le sujet qui aura dévoilé les sous-entendus qui rongent l'auguste assemblée. La commission chargée de ce dossier composée en majorité d'élus issus du RND a fait, pour la première fois, un travail sérieux. Son président le Dr Ourak expliquera que le but recherché n'est point de faire des procès d'intention aux responsables mais une réelle volonté de poser des bases saines et réalistes dans la politique du logement à Bouira. Cet objectif n'est pas du goût de certains de ses collègues des autres formations politiques. C'est ce constat qui amènera le président de l'APW à déclarer que «le logement est fondamental dans le programme du président de la République et certains ne veulent pas la transparence, un débat constructif, l'étalement des vérités et la mise en place des outils nécessaires à la réussite de ce projet». Malgré les chiffres éloquents présentés, il ressort des différentes interventions que les objectifs sont loin d'être atteints. Les raisons sont diverses. Nous citerons parmi les arguments le fait que dans la majorité des cas, les listes des bénéficiaires sont bafouées. Ce travail qui revient aux élus communaux est sujet à des irrégularités parfois flagrantes. Dans ses réponses, le nouveau directeur de l'agence foncière de wilaya imputera les fautes non aux directeurs des AFL comme voulait le sous-entendre un élu mais à plusieurs facteurs, tels les prix administrés, le manque de promoteurs et les problèmes administratifs résultant de la nature juridique indéfinie des assiettes... Le DUC, M.Asloni, ne mâchera pas ses mots quand il interviendra pour répondre aux allégations d'un élu islamiste qui accusera timidement l'administration de complicité avec les promoteurs. «La décision d'octroyer les terrains relève d'une commission dûment mandatée et composée de 6 directeurs de wilaya. En juin 2003, les terrains cédés à Ergozot et Yahiaoui ont eu l'aval du ministère. Les terrains à haute valeur ne pas concernés par le gré à gré, mais quels sont les critères qui définissent le terrain et sa valeur?...» En réponse à cette interrogation du DUC les domaines préciseront qu'à Bouira seuls 7 terrains sont concernés par cette restriction, ce qui amènera le wali à intervenir et à inviter les promoteurs à implanter leur projets sur les autres assiettes. Le président de la commission, le Dr Ourak, reprendra la parole pour justifier le déplacement vers Bordj Bou-Arréridj. «Notre objectif n'était pas de sous-estimer les cadres de Bouira mais seulement de rechercher la clé qui a fait que ce programme ait réussi à BBA mais traîne toujours à Bouira. Le terrain dans la wilaya issue du découpage de 1984 est cédé à 32 DA m2. voilà le secret.» Le débat prend alors l'allure d'une confrontation entre certains élus et le directeur de l'urbanisme qui, dans un élan, rappellera aux représentants du peuple qu'ils ne peuvent pas se substituer aux techniciens et prendre la place des cadres exécutifs. Cette remarque est mal perçue par un élu d'El-Islah qui riposte en usant de sous-entendus pour incriminer les directeurs des AFL. L'administration prend la défense des absents. «Sachez messieurs qu'au lancement de la formule et devant l'insistance des pouvoirs publics, seules les AFL ont accepté de s'investir dans la réalisation de logements à des prix administrés très loin de la réalité du terrain. Ne tirons pas sur les ambulances» conclura le nouveau directeur de wilaya. Fidèle à ses interventions, un élu du PT s'érige en défenseur du peuple et refusera en bloc les justifications pour qualifier tous les efforts de simples tricheries. Ces dires seront la goutte qui fera déborder le vase, puisque le président de l'APW retirera la parole à l'intervenant qui quittera la salle. Dans ce débat qui prenait de plus en plus l'allure d'une guerre non déclarée, le représentant du FFS intervient pour centrer le débat sur l'essentiel et accusera les pouvoirs publics d'avoir limité les prérogatives des élus dans ce dossier. Il proposera en guise de solution immédiate, la reconversion des milliers de logements Cnep invendus dans le programme. M.Farsi, alors que ce dossier est en cours de régularisation puisque le gouvernement a d'abord instruit les walis pour réhabiliter ces unités, proposer de les mettre à la vente et, en cas d'appel infructueux, recourir au transfert. S'agissant du premier souci de l'élu, le wali précisera que les présidents des APC sont membres à part entière de la commission de daïra pour le logement. «N'oublions pas messieurs les élus que dans la majorité des cas, c'est le laxisme de certains élus qui a engendré la situation actuelle. Q'attendent les élus pour appliquer les décisions de démolition dans le cas des constructions illicites?» s'interrogera le wali. Le dossier du logement aura le mérite d'avoir dévoilé les penchants partisans au sein d'une assemblée qui reste, de l'avis de tous, l'une des plus faibles que Bouira aura connue. S'agissant du dossier LSP, nous préciserons que notre journal dans son n°2 avait publié un papier intitulé «Le LSP un fiasco», ce titre avait suscité le mécontentement des responsables de l'époque. Nous avions alors dit que ce programme qui met en avant le populisme plus que le réalisme, ne pouvait réussir parce que réaliser un logement de type F3 à moins de 80 millions de centimes relevait plus de la prétention que d'une quelconque vérité. Nous avion, aussi dénoncé le travail des APC dans la confection des listes... Aujourd'hui ces estimations sont une réalité qui a fait perdre 5 années à la wilaya et peut-être d'autres années encore.