A quelques mois du Mondial-2006 de football, qui pourrait marquer la fin de sa carri�re avec l'�quipe de France, Zinedine Zidane encha�ne but sur but avec le Real Madrid, comme pour rattraper le temps perdu apr�s un d�but de saison perturb� par une pubalgie tenace. Pas de cong� paternit� pour "Zizou". La naissance de son quatri�me fils, Elyaz, le 26 d�cembre � Vitrolles (sud de la France), a visiblement d�cupl� l'�nergie du capitaine des Bleus. Apr�s le premier "coup du chapeau" de sa vie, il y a trois semaines contre le FC S�ville (4-2), Zidane a sign� un doubl� samedi contre l'Espanyol Barcelone (4-0) lors de la 22e journ�e de la Liga. Un plat du pied droit sur un centre de Roberto Carlos en fin de premi�re mi-temps puis une merveille de frappe du gauche des 25 m�tres apr�s quelques minutes en seconde p�riode ont confirm� la seconde jeunesse de Zidane. Avec six buts en Liga cette saison, "Zizou" a d�j� fait aussi bien que ces deux derni�res saisons (son meilleur total, 9 buts, remonte � la saison 2002-03). Deuxi�me buteur du club derri�re Ronaldo (10 r�alisations), il est aussi, avec 5 buts, le "pichichi" (meilleur buteur) du Real en 2006. La confirmation du retour de Zidane au sommet de son art s'accompagne �videmment des envol�es lyriques de la presse madril�ne. "C'est un joueur qui rend tout tellement simple et il est si grand qu'il arrive � faire bien jouer Gravesen (son co�quipier danois), ce qui est r�ellement difficile", �crivait AS dimanche, non sans ironie. Un physique de jeune homme Alfredo Relano, directeur du m�me journal, ajoutait : "Zidane brille et �blouit, et nous met en mauvaise posture, nous les pessimistes, qui avons pu croire que ses meilleurs matches �taient choses du pass�." Plus rassurant encore peut-�tre pour le Real et l'�quipe de France : Zidane, qui soufflera ses 34 bougies pendant le Mondial en Allemagne (le 23 juin), a retrouv� son physique de jeune homme. Depuis le 1er janvier, "ZZ" a disput� l'int�gralit� des matches de championnat du Real, profitant d'un syst�me o� il est d�charg� des t�ches d�fensives pour se consacrer � animer l'attaque. Le n�10 des Bleus, qu'on avait vu quitter la pelouse en se tenant la cuisse contre l'Eire (1-0) en septembre � Dublin et jouer bless� contre la Suisse (1-1) en octobre � Berne, a d�sormais recharg� ses batteries apr�s un automne o� il passa plus de temps � soigner sa pubalgie qu'� r�galer Santiago-Bernabeu. De bon augure alors que le Real Madrid va se frotter � Arsenal en Ligue des champions dans quelques semaines. De bon augure, surtout, pour les Bleus, qui, non contents de voir Thierry Henry et David Trezeguet flamber, savent qu'un Zinedine Zidane au top de sa forme, qui honorera sa 100e s�lection dans deux matches, reste leur meilleur atout pour le rendez-vous du mois de juin. Il sera alors temps pour l'artiste, h�ros d'un film qui sortira le 31 mai sur les �crans fran�ais, de penser � sa sortie de sc�ne : une (deuxi�me) retraite internationale sans doute, une derni�re saison madril�ne peut-�tre, ou peut-�tre pas... Pour toutes ces r�ponses, Zidane l'a promis, "on verra apr�s la Coupe du monde".