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Complexe d�inf�riorit� Par Arezki Metref [email protected]
Publié dans Le Soir d'Algérie le 19 - 02 - 2006

Des journaux �gyptiens et jordaniens emp�ch�s de para�tre, des journalistes � dont deux en Alg�rie � emprisonn�s, des journalistes de la t�l�vision alg�rienne vir�s, un pr�tre chr�tien assassin� en Turquie, deux ambassades � Damas et une autre � Beyrouth incendi�es, des proc�s contre des journaux en France, des manifestations massives dans les pays musulmans et dans certaines villes d�Europe, le boycottage des produits danois : c�est le bilan provisoire des �caricatures danoises�.
Ces r�actions � de simples dessins, aussi gravement blasph�matoires puissent-ils �tre per�us, sont disproportionn�es. Nous sommes dans la d�mesure. Le directeur d�un centre islamique de Malaisie, interrog� par Euronews, en concluait que �des dessins seront toujours des dessins�, si �notre but avait �t� de donner une image archa�que de l�islam, nous ne nous y serions pas pris autrement�. Ind�pendamment de toutes les autres cons�quences, cette affaire r�v�le, au fond, l�extr�me vuln�rabilit� psychologique dans laquelle se trouve le monde musulman. Elle met en relief ce ressort d�une v�ritable parano�a civilisationnelle : le sentiment d��tre constamment agress� dans son nom propre ! Cette irascibilit� qui part au quart de mot est le sympt�me d�un d�clin. Les civilisations qui se sentent bien dans leur peau se soucient fort peu du petit coup de griffe qui pr�tend bafouer ce qu�elles ont de plus sacr�. Les peuples fragilis�s, eux, n�ont pas les m�mes d�fenses immunitaires. Ils se laissent dominer par les plus extr�mistes d�entre eux. La configuration historique du monde, marqu�e par l�h�g�monisme de ce que le po�te palestinien Mahmoud Darwich appelle le �despotisme universel� am�ricain et des despotes locaux� exacerbe sans doute la porosit� du monde musulman au complexe d�inf�riorit� par rapport � l�Occident. L�arrogance et l��talage insultant des richesses de ce dernier suffisent � fournir l�alibi aux pires r�actions �pidermiques des musulmans qui trouvent, en face, de quoi justifier des errements pass�istes intrins�ques. La relation de r�pulsion/fascination que continue � inspirer l�Occident au monde musulman est au c�ur de la souffrance de l��Homme malade� qu�il est sans discontinuer depuis la chute de l�empire ottoman. Incapable d�acc�der � sa propre histoire, il se voit contraint de n�exister en bien comme en mal que par rapport � l�Occident. Ce conflit chronique, aliment� aussi du c�t� occidental par des restes mentaux de �croisades�, permet au monde musulman de s�absoudre de la responsabilit� de toute action destructrice ou autodestructrice pour l�imputer � l�Occident. �Notre probl�me, c�est que nous avons � traiter avec l�Occident � partir d�une position de faiblesse � la fois mat�rielle et psychologique. L�admirant avec exc�s, paralys�s par notre complexe d�inf�riorit�, nous avons cherch� davantage � le singer en tout qu�� recueillir ses apports dans tel ou tel domaine�, reconnaissait d�j� en juillet 1990 le chef int�griste tunisien, Rachid Ghannouchi, dans un entretien � Jeune Afrique Plus. Mais un complexe d�inf�riorit� s�exprime toujours sous forme de complexe de sup�riorit�. Lorsque dans l��mission �Ripostes� ( la Cinqui�me) du 12 f�vrier dernier, Fouad Alaoui, secr�taire g�n�ral de l�Union des organisations islamiques de France (UIOF), explique � Philippe Val, directeur de Charlie Hebdo, ce qu�est la libert� d�expression, nous surprenons ce complexe en flagrant d�lit de m�tamorphose. Le docteur Kazem Habib, un militant irakien des droits de l�homme, observe que �la plupart des imams des mosqu�es d�Europe� enseignent �la haine de l�Occident et des autres religions, parce qu�ils consid�rent les Occidentaux comme des impies qui ne sont d�aucune utilit� pour l�islam. Ils les voient comme des �parasites� dont il faut se d�barrasser, ou qu�il faut convertir�. L�ennui avec cette sup�riorit� proclam�e, c�est qu�elle n�offre aucun site historique visible. Du monde musulman, gouvernements cacochymes et groupes extr�mistes confondus, il s��l�ve un cri �trange qui m�le �le m�pris de la vie et l�amour de la mort, la haine de l�autre et la glorification de soi, le d�dain de ce monde et (le culte) de l�Au-del��. Cette caract�risation de l��tat dans lequel se trouve le monde musulman est exprim�e par le chercheur irakien Madjed Al-Gharbaoui. Le rapport in�galitaire entre Occident et monde musulman suscite un repli identitaire de ce dernier m�me ses �lites la�ques sont somm�es de rejoindre le troupeau. Les �lites anti-imp�rialistes de jadis, celles qui se battaient pour la justice sociale, sont aujourd�hui perplexes. Entre une libert� confondue avec l��loge de l�Occident et la d�fense de leurs peuples gangren�s par l�int�grisme, leur c�ur balance, en fait, peu. Au mieux, on sort l�un des deux fers au feu. L�un est un discours � consommation externe qui surligne l�int�r�t de la d�mocratie occidentale tout en mettant un b�mol sur les exc�s x�nophobes (et depuis peu, islamophobes) de leur syst�me. L�autre discours, c�est l�alignement sans vergogne sur l�int�grisme au nom de la r�sistance � la domination de l�Occident sur le monde musulman. Ces intellectuels et politiques arabes sont la cible de la satire du savant et chroniqueur �gyptien, Mamoun Fandy, ulc�r� par leur hypocrisie devant le terrorisme. �En Egypte, il existe actuellement un groupe d��crivains et de directeurs, et m�me de politiciens de plus de 50 ans, qui prennent du Viagra politique, entrent en �tat d�ivresse et d�excitation quand ils maudissent les Etats-Unis et applaudissent les terroristes�. Ces applaudissements sont l�incubateur de cette violence qui, un jour ou l�autre, se retournera contre eux. L�affaire des caricatures montre ceci : l�int�grisme a vaincu la r�sistance la�que dans le monde musulman. Il s�agit aujourd�hui de sauvegarder la la�cit� au niveau universel. Comment ne pas penser pr�cis�ment � l�Alg�rie qui a �t�, pendant dix ans, un laboratoire sanglant, o� les tests de r�sistance ont �t� men�s par l�int�grisme ? La victimisation, gr�ce � laquelle l�int�grisme est arriv� � se faire entendre en Occident et avoir la pr�f�rence des gouvernants de ce dernier sur les d�mocrates, est rest�e productive. Elle sert encore dans ce d�bat sur les caricatures. Il faut que le monde musulman sorte de cette appr�hension n�vrotique de l�Occident. Quant � ce dernier, si avec tout cela, il ne comprend toujours pas la diff�rence expliqu�e au prix de leur vie par les d�mocrates des pays dits musulmans entre islam et islamisme, c�est qu�il confirme qu�il n�y a pas pire sourd que celui qui ne veut pas entendre.

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