Il y a longtemps, � ses d�buts en Alg�rie, la t�l�vision avait diffus� un film dont je ne garde que le souvenir d�une sc�ne parce qu�elle avait fait rire aux larmes les enfants que nous �tions. Un directeur de journal, attribuant la m�vente de son quotidien au fait que la r�daction avait trop tendance � ne titrer que sur des mauvaises nouvelles, avait donn� l�ordre de ne mettre en premi�re page que des informations r�jouissantes. Le lendemain, le journal titrait �Le paquebot untel n�a pas fait naufrage �, �Le train de telle ville � telle ville n�a pas d�raill�. �Il n�y a pas eu d�intemp�ries�, etc. Th�rapie toujours d�actualit� puisque depuis le 1er mars 2006, on peut enfin �crire chez nous : Belkhenchir, Boucebci, Flici, Aslaoui, Hasni, Rachid Baba-Ahmed, Boukhobza, Belka�d, Yefsah, Mekbel, Djaout, Abada, Aliou-Salah, Liab�s, Alloula, Medjoubi, Asselah p�re et fils, les s�urs Hamadi, Katia Bengana, Amel Zanoune, les moines de Tibherine, l��v�que d�Oran, Benzaghou, Djeba�li, les enfants qui jouaient dans la grotte de Djenane el Mithak, les enfants scouts de Mostaganem, les enseignants, les directrices et directeurs d��cole n�ont pas �t� assassin�s, tout juste victimes d�objets tranchants ou explosifs non identifi�s ; des �coliers n�ont pas �t� �gorg�s sous les yeux de leurs camarades ; il n�y a pas eu de massacres � Ra�s, Bentalha, Sidi-Moussa, Sidi-Hamed ; il n�y a pas eu d�enl�vements et de viols de femmes et de jeunes filles ; des jeunes du service national n�ont pas �t� �gorg�s au cours de permission dans leurs familles ; la Maison de la presse n�a pas explos� et tant et tant de crimes n�ont pas �t� commis... �Babor Edza�r� a ferm� les �coutilles et vogue la gal�re ! On verra bien � quel port on accostera. Pourvu que ce ne soit pas au �Port de l�angoisse�, car la Mer de la S�r�nit� se trouve malheureusement sur la Lune...