Entre Ahmed Ouyahia et Abdelaziz Belkhadem, c�est la guerre � distance autour de l��pineuse �nigme de la r�vision constitutionnelle. Pour preuve, les deux responsables politiques ne ratent aucune sortie m�diatique pour avancer leurs pions et faire valoir leurs arguments sur la question. C�est le patron du FLN, qui est �galement ministre d�Etat et repr�sentant personnel du premier magistrat du pays qui a relanc� le d�bat sur la question. Lors de son passage au forum de l�ENTV, il l�che sa phrase, en d�clarant que �les recommandations de la commission ad hoc portant r�vision constitutionnelle seront transmises au pr�sident de la R�publique� de surcro�t pr�sident d�honneur du FLN. Cinq jours apr�s, soit le mardi 21 mars, le chef du gouvernement qui est aussi secr�taire g�n�ral du RND d�clare. �Cette question de r�vision ne figure pas � l�ordre du jour des institutions de l�Etat.� Dans les milieux politiques de l�un comme de l�autre, on d�fend les positions �des chefs�, tout en �vitant de s�afficher publiquement �pour le moment�. En effet, nos contacts pris avec des responsables du FLN ou du RND sur la question n�ont rien apport� de nouveau aux d�clarations faites par Abdelaziz Belkhadem et Ahmed Ouyahia. Selon des indiscr�tions, des instructions partisanes auraient �t� donn�es aussi bien aux militants � responsables du FLN que du RND pour �n�effectuer, m�diatiquement parlant, aucun commentaire sur le sujet.� Et pourtant dans un pass� r�cent, l�exacerbation des rapports entre les deux responsables est � la mesure de la virulence des propos �chang�s par leurs lieutenants respectifs. Seddik Chihab (RND), a qualifi� le FLN de parti archa�que, tandis que M. Sa�d Bouhadja, secr�taire national charg� de l�information du FLN �rappelle que le FLN est un acteur politique incontournable dans la prise de d�cision.� Mieux, il ajoute que �les d�clarations d�Ouyahia confirment le foss� qui s�pare le RND des soucis et des pr�occupations de la soci�t� alg�rienne.� C�est dans ce contexte bien particulier, que les observateurs de la question politique nationale consid�rent en d�finitive, que l�enjeu de cette �gu�guerre� ob�it � une approche politique �troitement li�e � l�int�r�t pr�sidentiel. Pour ces m�mes observateurs, l�objectif avou� du patron du FLN est tout indiqu� : corriger les dysfonctionnements dans les institutions de l�Etat, renforcer les pouvoirs pr�sidentiels, cr�er un poste de vice-pr�sident et permettre � Bouteflika de briguer un troisi�me mandat. Quant � l�objectif inavou� : permettre au FLN, qui d�tient la majorit� des si�ges � l�Assembl�e nationale et au S�nat, de r�cup�rer, enfin, le poste de chef du gouvernement qu�il avait perdu lors du remaniement minist�riel survenu en mai 2003. Cela dit, l�ardeur avec laquelle Abdelaziz Belkhadem milite pour une r�vision constitutionnelle est telle que des voix s��l�vent de plus en plus au sein du FLN pour que Abdelaziz Bouteflika dispose officiellement du poste du pr�sident d�honneur du FLN. Une mont�e au cr�neau qui ne manquera pas de susciter de nouvelles passes d�armes. Pour rappel, r�unis du 31 janvier au 1er f�vrier � Alger, apr�s de nombreuses tentatives avort�es, les congressistes du FLN avaient manifest� le souhait, "lors d'un pl�biscite � la majorit� absolue", de voir M. Bouteflika prendre la pr�sidence du parti. D�ailleurs, c��tait entre deux d�placements - � Abuja, o� il participait aux travaux du sommet de l'Union africaine et en Turquie o� il avait entam�, une visite d'Etat de trois jours -, que le pr�sident de la R�publique avait fait savoir dans un message �crit qu'il acceptait l'offre "honorifique" des participants au huiti�me congr�s.