Se pr�sentera� se pr�sentera pas� ? Trois ann�es nous s�parent des prochaines �lections pr�sidentielles mais la question d�un �ventuel troisi�me mandat de Abdelaziz Bouteflika est d�ores et d�j� d�actualit�. Tarek Hafid - Alger (Le Soir) - �Je ne me pr�senterai jamais face � Bouteflika�, d�clarait, vendredi dernier, Ahmed Ouyahia lors de la traditionnelle conf�rence de presse marquant les cl�tures de sessions du Conseil national du RND. Cette d�claration pourrait para�tre comme une concession de la part du chef du gouvernement au chef de l�Etat. Mais il n�en est rien. Fin strat�ge, Ahmed Ouyahia sait pertinemment que Bouteflika est constitutionnellement dans l�impossibilit� de se porter candidat aux pr�sidentielles de 2009. �La dur�e du mandat pr�sidentiel est de cinq (5) ans. Le pr�sident de la R�publique est r��ligible une seule fois�, pr�cise la Constitution en son article 74. Seule une r�vision de la loi fondamentale permettrait � l�actuel locataire d�El Mouradia de succ�der � lui-m�me. �Est-ce dans le programme national ? L�Alg�rie n�a-t-elle pas suffisamment de chantiers pour mobiliser ses �nergies dans ce dossier ? (�) Si le pr�sident Bouteflika me consulte, je dirai que cette question ne devrait pas figurer parmi les priorit�s�, affirmait la semaine derni�re le patron du RND. La position de Ouyahia � ce sujet a l�avantage d��tre claire et pr�cise. Une position qui tranche avec celle de son alli� du FLN. �Si la Constitution alg�rienne venait � �tre r�vis�e, nous soutiendrions un troisi�me mandat pour Bouteflika. Il est le pr�sident du FLN, et c�est normal que nous soutenions sa candidature �, avait d�clar� pour sa part Abdelaziz Belkhadem au mois de janvier dernier. Cette formation politique a engag� une vaste r�flexion sur cette question de r�vision constitutionnelle. Une commission cr��e pour la circonstance planche depuis plusieurs mois sur ce sujet. �La commission se r�unie r�guli�rement, des propositions commencent � prendre forme�, s�est content� de dire un membre de cette structure. Cette derni�re se doit d��laborer un rapport final, comportant la vision et les propositions du FLN en la mati�re, qui sera par la suite pr�sent� �� qui de droit�, comprendre � la pr�sidence de la R�publique. Reste � savoir quelle serait la r�action de la formation d�Ahmed Ouyahia si le parti de Bouteflika venait � le mettre devant le fait accompli ? Il n�est pas exclu que ces deux formations, membres de la tr�s controvers�e �alliance pr�sidentielle �, croisent le fer au sujet d�une question qui concerne directement le pr�sident de la R�publique. �Il n�aura qu�� signer� � Et le MSP dans tout �a ? A la lueur de certaines d�clarations de Aboudjerra Soltani, on serait tent� de penser que le MSP se positionne aux c�t�s du RND. �Notre position sur cette question est fond�e sur le principe de savoir ce que l�on veut r�viser (�) si la r�vision tend � aller vers l�amendement d�un seul article pour se tailler un habit sur mesure, nous pensons qu�elle ne constitue pas une priorit�. La Constitution actuelle accorde de larges pr�rogatives au pr�sident de la R�publique, les institutions de l�Etat connaissent une certaine stabilit�, bavarder sur ce sujet en perdant du temps � �voquer la r�vision constitutionnelle serait, me semble-t-il, une question pr�matur�e tant l�on ne conna�t pas le contenu et la philosophie d e ce changement ou de cette r�vision�, avait-t-il d�clar� en janvier dernier dans les colonnes d�un confr�re. Le m�me Aboudjerra Soltani avait l�ch� lors de son passage au Forum de l�ENTV : �Si le pr�sident veut un troisi�me mandat et bien il n�aura qu�� signer?� Le �cheikh� du MSP faisait bien entendu r�f�rence � une �ventuelle ordonnance pr�sidentielle en parlant de signature. A moins que cette r�vision ne se fasse par voie r�f�rendaire, comme en novembre 1996. Reste une question que le commun des mortels � y compris les politiques � ne ma�trise pas : Abdelaziz Bouteflika aura-t- il les capacit�s n�cessaires pour se pr�senter � un troisi�me quinquennat ? Abdelaziz Bouteflika soufflera sa soixante- douzi�me ann�e au printemps 2009. Tabou parmi les tabous, il est aujourd�hui mal vu de s�exprimer sur l��tat de sant� du chef de l�Etat depuis son retour triomphant de France le 31 d�cembre dernier. Mais il est des r�alit�s que nul ne peut occulter. L�homme n�est plus ce qu�il �tait.