Dans Le Soir d�Alg�rie du 15 avril dernier, (en quelques mots : de-ci, de-l�) Mme Le�la Aslaoui, � laquelle je renouvelle ici mon respect, s�autorise des affirmations inexactes et des commentaires excessifs � propos d�une libre opinion �Les ministres et la dignit� que j�ai publi�e dans Le Quotidien d�Oran(10 avril 2006). 1. Mme Aslaoui affirme �l�auteur, M. Abassa, soutient le chef (Bouteflika) contre ses ministres...�. J�invite cette honorable et distingu�e dame ou tout autre lecteur de bonne foi, � me citer un seul paragraphe, une seule phrase, un seul mot, une seule virgule, ou autre dans cet �crit-l� ou dans d�autres qui puissent corroborer son affirmation. 2. Je n�ai jamais �crit que le pr�sident �tait contre ses ministres. J�ai simplement rappel� que le chef (comme elle dit, elle) a ross� verbalement certains de ses ministres (je dis bien certains pas tous) pour leurs inconduites et d�viances diverses. D�ailleurs, ce m�me constat a �t� fait par toute la presse nationale y compris Le Soir d�Alg�rie au travers de trois brillantes chroniques (Hakim La�lam, Boubekeur Hamidechi et Arezki Metref). 3. Mme Aslaoui m�invite � faire la diff�rence entre �une d�mission pour convictions empreinte de noblesse et celle qui aurait pour cause la col�re du chef� et de citer six cas de d�missions minist�rielles dont, bien entendu, la sienne, toutes, �crit-elle, �taient empreintes de noblesse et de dignit�. Vraiment ? Alors parlons-en madame. 4. Avant de parler du sortir d�un gouvernement, honorable ou pas, parlons d�abord du mode d�entr�e � ce m�me gouvernement, c�est-�-dire du mode de recrutement de certains de nos ministres actuels et/ou pass�s. Je r�affirme et maintiens ce que j�ai �crit : les membres du gouvernement sont g�n�ralement choisis non pas pour leurs hautes comp�tences ou leur exp�rience av�r�e, mais plut�t et rituellement dans un esprit de partage de la rente et/ou de r�tribution du clan ; ceci est la r�gle qui a naturellement ses exceptions. Car j�ai eu � rencontrer des ministres de talent, int�gres et comp�tents. Il en existe s�rement bien davantage, mais ce n�est pas la tendance g�n�rale, loin s�en faudrait. La plupart d�entre eux ont leur soutien, leur sponsor et leur parrain. Certains de ces ministres ont �t� �lev�s et nourris au biberon du pouvoir r�el avant de rev�tir leur nouveau costume de ministre. Il est donc tout � fait normal qu�ils travaillent au sifflet pour g�rer les grands chantiers de la rente avec les cons�quences que l�on sait et que le pr�sident a d�nonc�es. J�avais �crit qu�il �tait et qu�il en est toujours le premier responsable. Alors comment donc sortir avec panache et noblesse d�un pouvoir o� on est entr� sans gloire et qu�on a servi par des m�thodes bien moins nobles et que toute l�Alg�rie r�prouve ? 5. Sur les ministres d�missionnaires avec noblesse que Mme L. Aslaoui cite, je ne conteste � aucun individu et a fortiori � un ministre le droit de s�attribuer et de se parer de toutes les vertus de noblesse et de bravoure du monde. Mais cette m�me d�ontologie que j�aurais quitt�e selon le seul avis de Mme Aslaoui, m�oblige � rappeler ici les conditions que je connais de �ces d�missions de noblesse� qu�elle cite : * M. Benflis, auquel je renouvelle ma haute consid�ration et ma sympathie, n�a pas d�missionn� ; il n�a pas voulu faire partie d�un cabinet (Ghozali) que Mme Aslaoui a continu� � servir. * M. Benbitour, auquel je renouvelle ma haute consid�ration et ma sympathie, et que le chef ne connaissait pas sp�cialement, a accept� de diriger un gouvernement dont il n�a d�sign� aucun membre. Il �tait normal qu�il d�missionn�t d�un poste dont les commandes lui �chappaient totalement. Les donneurs d�ordre �taient ailleurs. M. Mohamed Merzoug n�a pas d�missionn�. Il a �t� d�mis de ses fonctions pour des motifs que M. R�da Malek et/ou M. Ali Kafi, encore en vie et bien droits dans leurs bottes, connaissent mieux que quiconque. M. Abdelaziz Rahabi, mon ami et auquel je renouvelle ma haute consid�ration et ma sympathie, n�a pas d�missionn� de sa fonction minist�rielle, il en a �t� d�mis en plein Conseil des ministres, sur ordre du chef. Il a d�missionn� de ses autres fonctions. C�est tout � son honneur, c�est l�une des exceptions minist�rielles que j��voquais plus haut. * M. Mohamed Salah Mentouri, auquel que je renouvelle ma haute consid�ration et ma sympathie, n�a pas d�missionn� en tant que ministre mais en tant que pr�sident du Cnes. * Mme Le�la Aslaoui a effectivement d�missionn�, son geste est atypique de la tradition minist�rielle alg�rienne. C�est exactement ce que j�ai �crit, rien de plus, rien de moins. On a parfaitement le droit de penser que quitter le cabinet Sifi est un acte emprunt de noblesse. La classe politique appr�ciera. 6. Il est vrai que la terminologie politique du s�rail exige que tous les d�parts du pouvoir, forc�s ou volontaires, s�appellent officiellement des d�missions. M�me le limogeage du pr�sident Chadli Bendjedid, auquel je renouvelle aussi ma tr�s haute consid�ration et ma sympathie, a officiellement d�missionn�. 7. La seule d�mission vraie et r�elle est celle du pr�sident Liamine Zeroual auquel je renouvelle ma tr�s haute consid�ration et mon admiration pour son courage et son honn�tet� bien qu�autour de lui, certains hauts responsables fabriquaient � la pelle ministres et ministrettes auxquels il arrive de s�agiter sans �tre concern�s. 8. Je n�ai injuri� aucun ministre et, � ma connaissance, aucun ministre en poste, n�a charg� Mme Aslaoui, elle qui n�est pas en poste, de les d�fendre pour le motif que j�aurais bafou� leur honneur par manque de d�ontologie selon les appr�ciations tr�s personnelles de cette dame. 9. Pour des raisons subjectives et personnelles, je m�interdis ici de pol�miquer avec cette dame dont je partage, sur le fond, l�essentiel des id�aux qui animent son combat, mais r�prouve et m��loigne compl�tement des m�thodes et de la forme qu�elle y met pour les faire entendre. 10. Quant � ce respect de la d�ontologie que Mme Aslaoui m��te si promptement maintenant, je tiens � disposition un message �crit de f�licitations et de remerciements de l�ex-ministre de la Jeunesse et des Sports pour l�avoir associ�e au premier colloque (1993), jamais organis� auparavant ni apr�s d�ailleurs, intitul� �La presse, le pouvoir et la d�ontologie�. Ce message sign� Le�la Aslaoui �tait adress� � l�Institut Abassa. Cette pr�occupation d�ontologique majeure m�a toujours habit�. Elle ne m�a jamais quitt�. Nul n�est en posture et encore moins Mme Aslaoui, pour me donner des le�ons de d�ontologie. Laissons le puits avec son cache. C�est pr�cis�ment cette d�ontologie, ma premi�re richesse, qui me porte � �crire et � vivre dans la seule droiture et la dignit�, avec mes seuls moyens et ma seule sueur. C�est ce qui me donne cette libert� de dire et d��crire, car je n�attends rien de ce pouvoir ni de ceux � venir. Strictement rien. Je n�ai jamais rien pris ou obtenu de ce pouvoir ni des autres. La d�ontologie commence l�. Le reste, tout le reste, ne m�int�resse pas. Je laisse Mme Aslaoui au d�bit de sa conscience pour s�expliquer le sens de cette agression que je ne m�rite pas. Visez ailleurs Madame, je ne suis ni votre adversaire, ni votre ennemi et encore moins votre comp�titeur. Je ne suis pas de ce pouvoir et n�attends rien de lui.