Elle exhibe au grand jour ses tendances cachées. «La décence de ce tribunal m'empêche de donner mon avis sur la réputation de Mme Aslaoui» avait déclaré, devant une assistance médusée, l'avocat de Souaïdia, Me Antoine Comte, lors de son plaidoyer dans le procès qui avait opposé le général Khaled Nezzar au sous-lieutenant Habib Souaïdia à Paris le 7 juillet dernier. L'ancienne magistrate, reconvertie en politique depuis une décennie, était venue soutenir l'ancien ministre de la Défense et suivre les traces de son ami l'ancien, Chef du gouvernement, Sid Ahmed Ghozali. Depuis son retour de son escale «forcée» en France, l'ancienne ministre et membre du Conseil de la nation, s'est trouvé un nouveau job, une nouvelle vocation: celle de journaliste spécialiste de pamphlets commandés par les cercles cachés du pouvoir. Contrairement à son amie Anissa Benammeur, Leïla Aslaoui, qui avait voté le projet de loi sur la concorde civile, initié par le Président Bouteflika, n'a pas accepté sa mise à l'écart du Sénat et son retour à la vie normale. L'ancienne ministre s'est alors investie d'une mission: celle de promouvoir corps et âme, par l'écrit et l'invective, tous les projets visant à affaiblir le pouvoir du Président de la République. En l'espace d'un mois, pas moins de six brûlots ont été rédigés et présentés à la une d'un quotidien national comme des chefs-d'oeuvre de la littérature «spin». Ainsi après avoir défendu le général dans des articles pour riposter aux critiques acerbes lancées à la suite de l'échec de la campagne parisienne, la nouvelle intellectuelle en service commandé a ensuite critiqué le RND en s'attaquant aux opportunistes de l'ancien parti de la majorité. Un article huilé qui découle d'une bonne analyse sur les origines du parti d'Ouyahia. Leïla Aslaoui, qui n'a adhéré a aucun parti, prend la peine de parler des autres non pas comme une citoyenne ordinaire, mais comme une spécialiste de la question politique, exhibant au grand jour ses tendances cachées. Une littérature toujours incolore et indolore qui trouve sa composition dans les éprouvettes des laboratoires fumés de Club des Pins. Ces articles ne laissent pas indifférents les citoyens, mais ne mobilisent pas les plumes d'une rédaction. C'est le cas de son article du 5 novembre 2001 sur le président du RCD intitulé «Je veux comprendre le Dr Saïd Sadi». Les réactions à ce bijou de la provoc a soulevé un véritable tollé sur le forum kabyle.com, où de nombreux lecteurs ont donné libre cours à leur pensée politique. Encore plus virulents et plus déchaînés, témoignant du caractère impulsif du personnage, les propos qu'elle a tenus en décembre 1997 dans un entretien accordé au quotidien Le Matin où elle déclarait que le Parti des travailleurs ne représente rien et a à sa tête, une femme, certes algérienne, mais qui ne représente pas l'Algérienne de l'Algérie profonde qui est musulmane, la présidente de ce parti ne l'est pas. La porte-parole du PT avait enclenché une procédure en référé contre Mme Aslaoui. Toute la presse, hormis Le Quotidien d'Oran, avait boycotté cette information. Quelques jours plus tard, Mme Aslaoui est nommée membre du Conseil de la nation. Sa dernière hérésie reste l'article, cousu à la mesure du quotidien où elle exerce, contre le cheikh Nahnah, où elle le définit comme «un crétin». Des propos indécents venant d'une femme d'abord et d'une juriste ensuite. Coluche n'avait pas tort en disant: «Les études de droit, c'est quatre de droit et le reste de travers.» C'est cette citation qui correspond le plus au parcours suivi par une juriste qui avait contesté le nouveau Code pénal d'Ouyahia et qui se retrouve en première ligne pour faire de la diffamation.