Le proc�s des cadres de la Cnan poursuivis dans l�affaire du naufrage du B�char et de l��chouage du Batna conna�tra son �pilogue aujourd�hui, au plus tard demain. Ouvert jeudi dernier par le tribunal criminel d�Alger, il devrait, � l�issue de plus de soixante heures d�audition, de r�quisitoire et de plaidoiries, statuer sur une affaire, qui, selon les avocats, n�a pas d�fini les v�ritables responsables dans le drame du 13 novembre 2004, qui a co�t� la vie � 16 personnes, le handicap � vie d�une 17e, et des poursuites judiciaires � l�encontre de 26 autres dont 8 sont en prison depuis pr�s de 16 mois. Tous ont un point commun : ils sont fonctionnaires de la Cnan Group et � tous les niveaux de responsabilit� �du pr�sidentdirecteur g�n�ral � l�agent nettoyeur�. Un constat que feront plusieurs avocats de la d�fense des d�tenus en libert� et sous contr�le judiciaire qui se sont relay�s hier � la barre pour d�fendre le cas de leurs clients. Ce mardi 16 mai 2006, d�s 10 heures, ce sera au tour des avocats des huit d�tenus de plaider et celle de la partie civile. �Le dossier que vous avez entre les mains est-t-il suffisant pour rendre justice aux victimes et � leurs familles ? �, a demand� Me Ali Meziane au tribunal criminel, pr�sid� par Ania Benyoucef. L�avocat consacre l�essentiel de sa plaidoirie � d�montrer que �dans cette affaire il y a eu de graves manquements dans l�instruction de ce dossier �. Il est formel dans le cas de ses clients, on n�a pas �consid�r� les faits mais les rangs�, une remarque qu�il mart�le en fixant le repr�sentant du minist�re public qui, hier matin, a requis la peine maximum, l�emprisonnement � perp�tuit�, � l�encontre de Ali Koudjil, Ammour Mohend, Kamel Ikhlad�ne, Zaoui Salah et Debbah Mustapha. Un r�quisitoire qui, selon l�avocat, �jette l�effroi dans cette soci�t� qu�il est cens� d�fendre� car, rappelle Me Meziane, �le parquet exerce pour le compte de la soci�t� �. Cette parenth�se ferm�e, il s�attelle � d�montrer que le parquet �aurait d� chercher ailleurs les personnes coupables de ne pas avoir agi � temps pour sauver les navires�. Comme ses confr�res qui l�ont pr�c�d� � la barre dont Me Menaceur, il d�montre, code maritime, r�glement int�rieur de la Cnan et divers documents � l�appui qu�il verse au dossier du tribunal, la non-implication de ses clients dans le drame, ceux accus�s d�absences irr�guli�res contre lesquels le parquet a requis 5 ans de prison. �Alors qu�ils ont �t� autoris�s par le commandant de quitter le bord� en passant par le poste des gardes c�tes, comme le justifie un fascicule qu�il brandit avant de le remettre � la magistrate et de se demander pourquoi �les gardes c�tes ont jug� utile d��tablir un proc�s-verbal d�absence irr�guli�re le 20 novembre 2004, soit 7 jours apr�s le drame, pour le remettre � la gendarmerie� et de se demander pourquoi l�essentiel des P-V de l�interrogatoire de la gendarmerie porte sur les conditions de vie � bord. �Ceux qui sont charg�s du sauvetage ne sont pas l� !� Et il n�est pas le seul � le dire. La responsabilit� de l�Entreprise portuaire d�Alger, �responsable de la s�curit� dans l�enceinte portuaire, qui comprend �galement la rade�, est � maintes reprises mise en exergue. Comme l�est d�ailleurs celle de l�armateur �qui est la Cnan Group, propri�t� de l�Etat et non des cadres poursuivis, qui ne sont que de simples fonctionnaires �. L�article 572 du code maritime est clair � ce sujet, selon les avocats de la d�fense qui ont �galement d�montr�, en se basant sur ce m�me code, qu�en aucun cas les pr�venus poursuivis pour abandon de poste n��taient en absence irr�guli�re. Deux autres d�tenus, inculp�s �pour avoir mis � disposition un bateau non convenablement �quip�, ont vu le procureur requ�rir � leur encontre deux ans de prison ferme. �Alors que pour ce m�me fait, ces deux personnes ont �t� jug�es et condamn�es � 5 et 10 000 DA d�amende et le parquet n�a pas fait appel.� Il a �galement �t� d�montr�, et il le sera probablement aujourd�hui aussi, que les cadres poursuivis n�avaient pas le pouvoir de d�cision quant au devenir du B�char et du Batna non exploit�s au moment des faits. Leur vente ne peut se faire que sur d�cision du CPE, pr�sid� par le chef du gouvernement, leur r�paration chiffr�e en milliers de dollars passe par une commission de march�. �S�ils avaient fait un passer outre, ils auraient �t� devant le tribunal pour dilapidation de deniers de l�Etat.� Il est � relever que les repr�sentants des travailleurs qui ont suivi de bout en bout ce proc�s se sont montr�s tr�s g�n�s quand 4 de leurs coll�gues n�ayant pas eu les moyens de payer un avocat en ont eu un commis d�office, ou encore quand une jeune avocate s�est port� volontaire pour d�fendre les int�r�ts des familles des victimes. Qui a g�r� la catastrophe du 13 novembre ? Le proc�s n�a pas r�pondu.