L'Allemagne affronte ce soir l'Italie en demi-finale du Mondial-2006 de football dans son stade f�tiche de Dortmund, avec pour objectif de gagner sa place pour la grande finale de Berlin, dimanche, mais aussi de laver l'honneur de la Mannschaft apr�s une d�faite (4-1) en amical, en mars, contre la Squadra Azzurra. �Tout parle pour l'Italie avant ce match, nous n'avons simplement aucune chance�, a lanc� en riant le meneur de jeu et capitaine allemand Michael Ballack, qui s'est aussi inclin� 4-1 avec le Bayern Munich face � l'AC Milan en Ligue des champions cette saison. �C'est un classique, comme un match contre le Br�sil ou l'Argentine, a affirm� le s�lectionneur allemand J�rgen Klinsmann. L'Italie a une longue et grande tradition, mais nous jouerons notre jeu et nous sommes convaincus de pouvoir battre encore deux �quipes pour �tre champions du monde�. L'incertitude Frings Pour cette demi-finale, Klinsmann pourrait �tre priv� d'un maillon essentiel de son syst�me. Le milieu r�cup�rateur Torsten Frings est accus� d'avoir frapp�, selon des images vid�os, l'attaquant argentin Julio Cruz dans la bousculade qui a suivi l'�limination de l'Argentine (1-1 a.p, 4 t.a.b � 2) vendredi en quart de finale. La d�cision �tait attendue dans l'apr�s-midi. �Nous partons du principe qu'il n'y aura pas de sanction, a comment� Klinsmann. Mais nous avons b�ti une �quipe �quilibr�e, avec des rempla�ants capables de suppl�er un joueur suspendu ou bless�. En cas de suspension de Frings, Sebastian Kehl, qui joue dans le m�me registre � Dortmund, devrait prendre sa place. L'Italie sera elle tr�s certainement priv�e de son d�fenseur central Alessandro Nesta, bless� aux adducteurs. Marco Materazzi devrait le remplacer aux c�t�s du capitaine Fabio Cannavaro. Le match est un symbole du pass� glorieux des deux triples champions du monde. L'Italie n'a jamais perdu lors des quatre confrontations entre les deux pays en phase finale de Coupe du monde, remportant notamment la demi-finale du Mondial-70 (4-3 a.p.) au Mexique et la finale du Mondial-82 (3-1) en Espagne. Deux matches rest�s dans l'histoire de la comp�tition. Le 1er mars � Florence, l'Italie avait humili� son adversaire avec des buts de Gilardino, Toni, De Rossi et Del Piero. A l'exception du d�fenseur De Rossi, suspendu, les trois autres buteurs italiens pourraient d�buter la demi-finale. Ce match gagn� en amical n'est �pas la r�alit� du tournoi�, a rappel� le s�lectionneur italien Marcelo Lippi. �Pour l'Allemagne, ce que je vois maintenant, c'est que leur coach est bon, et qu'ils sont jeunes et enthousiastes, a-t-il ajout�. Ils sont partis du bon pied dans ce Mondial�. �Ce match est oubli�, c'est le pass� et il n'y a pas d'esprit de revanche�, a affirm� le s�lectionneur-adjoint allemand Joachim L�w, qui s'attend a affronter une �quipe solide d�fensivement. Catenaccio Car si l'Allemagne a ravi les amateurs de football avec son jeu tout entier d�di� � l'offensive, les Italiens de Lippi, qui restent sur une s�rie de 23 matches sans d�faites, se sont surtout appuy�s sur leur �catenaccio� et sur leur gardien. Gianluigi Buffon n'a encaiss� qu'un but depuis le d�but du tournoi. L'attaquant Luca Toni, meilleur buteur europ�en cette saison, s'est r�veill� apr�s une entame difficile en marquant un doubl� contre l'Ukraine en quart de finale. Ce succ�s a offert un ballon d'oxyg�ne aux Italiens, emp�tr�s dans un scandale de matches du Calcio truqu�s et choqu�s par la tentative de suicide suppos�e de Gianluca Pessotto. Mais sera-t-il suffisant face � Dortmund, o� l'Allemagne est invaincue en 14 matches internationaux ? �Battre l'Allemagne chez elle et devant une foule hostile, on ne pourrait pas faire mieux�, a comment� un brin provocateur l'attaquant Francesco Totti. Six Coupes du monde � elles deux L'Italie et l'Allemagne, qui s'affrontent en demi-finale du Mondial-2006 aujourd�hui � Dortmund (ouest), ont remport� � elles deux six Coupes du monde de football, trois chacune, soit plus d'un tiers des 17 �ditions disput�es entre 1930 et 2002. � ITALIE 1934 : L'Italie ouvre son palmar�s avant la guerre, en organisant et en remportant la 2e �dition du Mondial. L'Uruguay, champion du monde en 1930 � domicile, a renonc� pour des raisons �conomiques � venir en Europe d�fendre son titre et, d�s les quarts de finale, il ne reste que huit �quipes europ�ennes en lice. A l'�poque, la dictature de Mussolini fait de son �quipe nationale un instrument de propagande puissant. Plusieurs matches de l'Italie sont violents et marqu�s par un arbitrage contestable en faveur du pays h�te. L'Italie bat en finale la Tch�coslovaquie (2-1 a.p.), � Rome. � ITALIE 1938 : Quatre ans plus tard, lors de la Coupe du monde en France, seul le Br�sil repr�sente l'Am�rique latine, gr�ce � une tombola nationale dont les b�n�fices ont financ� le voyage en Europe. Une nouvelle fois l'Uruguay d�clare forfait. La Squadra Azzurra, toujours aussi r�aliste, s'impose une deuxi�me fois cons�cutive. Depuis, seul le Br�sil de Pel� a r�ussi cet exploit, en 1958 et 1962. L'Italie bat en finale la Hongrie (4-2), � Paris. � ALLEMAGNE 1954 : Le �Miracle de Berne�. Le grandissime favori du Mondial organis� en Suisse est la Hongrie, une �quipe au football de r�ve invaincue depuis quatre ans. Au 1er tour, les Allemands perdent 8 � 3 contre les Hongrois.Les deux �quipes se retrouvent en finale. La Hongrie m�ne 2 � 0 apr�s huit minutes. Et l�, sous la pluie battante, les Allemands reviennent au score puis l'emportent, causant la plus grande surprise de l'histoire des Coupes du monde � ce jour. La RFA (Allemagne de l'Ouest) bat en finale la Hongrie (3-2), � Berne. � ALLEMAGNE 1974 : Les Allemands de l'Ouest organisent pour la premi�re fois la Coupe du monde. De nouveau, ils rencontrent en finale les grands favoris, les Pays-Bas de Johan Cruyff, qui ont survol� les d�bats depuis le premier tour. Mais la solide �quipe allemande emmen�e par Franz Beckenbauer fait d�jouer les ma�tres n�erlandais, Berti Vogts neutralise Cruyff et Gerd M�ller marque le but de la victoire � la 44e minute. La RFA bat en finale les Pays-Bas (2-1), � Munich. � ITALIE 1982 : L'Italie commence le tournoi par trois nuls et se qualifie gr�ce � une meilleure diff�rence de buts. Au 2e tour, la formule propose des poules de trois �quipes: l'Italie, avec un Paolo Rossi en �tat de gr�ce, bat successivement les favoris argentins et br�siliens (trois buts de Rossi contre le Br�sil). Rossi marque encore deux fois en demi-finale contre la Pologne, et une derni�re fois en finale pour ouvrir le score. L'Italie bat en finale la RFA (3-1), � Madrid. � ALLEMAGNE 1990 : Pour la premi�re fois de l'histoire deux finales cons�cutives opposent les deux m�me �quipes. La finale de Rome Allemagne- Argentine est une revanche de la finale de Mexico, gagn�e par l'Argentine de Diego Maradona en 1986. L'Allemagne prend sa revanche gr�ce � un but de Brehme sur penalty � cinq minutes de la fin. Maradona est en larmes. C'est apr�s ce Mondial que l'attaquant anglais Gary Lineker livre cette savoureuse d�finition du football: �Le football est un sport invent� par les Anglais, qui se joue � 11 contre 11 avec un ballon, et dans lequel c'est l'Allemagne qui gagne � la fin.� L'Allemagne bat en finale l'Argentine (1-0), � Rome.
PHILIPP LAHM �Nous sommes pr�ts � tout� Auteur du tout premier but de la comp�tition, Lahm a en quelque sorte initi� le formidable parcours de la Mannschaft, qui s�appr�te aujourd�hui � disputer une demi-finale de la Coupe du Monde de la FIFA. En match d�ouverture d�Allemagne 2006, le d�fenseur munichois a donn� l�avantage � son �quipe d�s la 6e minute. Tout seul sur le c�t� gauche, il a enroul� un ballon qui a termin� sa course dans les buts costaricains. Quelques jours plus tard, Lahm a �t� �lu 'Homme du Match' au terme d�une victoire 1-0 contre la Pologne. Dans le milieu du football, le petit d�fenseur allemand fait l�unanimit�. Pel�, l�idole du football br�silien, le consid�re comme l�un des joueurs les plus talentueux du tournoi. Toujours tr�s modeste, Lahm nous a pourtant prouv� qu�il m�ritait amplement ces compliments. Le d�fenseur lat�ral a jou� les 480 minutes de la s�lection allemande et d�montr� de belles qualit�s, aussi bien d�fensives qu�offensives. Apr�s 120 minutes de jeu et une �prouvante s�ance de tirs au but, l�Allemagne se qualifie pour les demi-finales. Que ressentez-vous en ce moment m�me ? C�est un sentiment tr�s fort, toute la pression retombe enfin. Qu�avez-vous pens� de l�ambiance du stade ? C��tait sensationnel, comme � chaque match. On a vraiment l�impression que ce tournoi plonge tout le pays dans l�euphorie. Cette victoire contre l�Argentine, l�une des plus grandes �quipes en lice, a vraiment �pat� tout le monde. De quoi la s�lection allemande est-elle capable � pr�sent ? De tout. En acc�dant aux demi-finales, nous faisons partie des quatre meilleures �quipes du monde. Je pense que tout est possible. L�issue d�un match d�pend bien souvent de la forme d�une �quipe. C�est ce qu�il s�est pass� contre l�Argentine. Nous sommes pr�ts � tout. En demi-finales, vous rencontrerez l�Italie. Que pensez-vous de cet adversaire ? Comme nous l�avons prouv�, nous sommes aussi capables de battre les �g�ants� du football. Depuis le d�but du tournoi, l�Allemagne a d�montr� une grande solidarit� et un bel esprit combatif. Ces vertus tr�s allemandes sont-elles la cl� du succ�s ? Absolument. Comme tout le monde a pu le constater, nous sommes tous au top physiquement. De plus, l�esprit d��quipe est un atout tr�s important. C�est quelque chose d��vident pour nous. Nous transmettons cette vertu au public. Ainsi, tout le monde peut s�identifier � la Mannschaft. C�est ce qui compte le plus pour nous.