S�il ne subsiste d�sormais nul doute sur l�intention pr�sidentielle � revoir, � courte �ch�ance, la copie de la loi fondamentale du pays, il n�en demeure pas moins qu�un flou artistique entoure toujours la teneur des correctifs projet�s. Le pr�sident de la R�publique fera-t-il tout simplement valider le projet con�u par son parti, le FLN, ou dispose-t-il d�une copie autre, �manation d�un effort consenti par la commission Sbih ? Sofiane A�t Iflis - Alger (Le Soir) - Jusque-l�, seuls les amendements constitutionnels propos�s par le Front de lib�ration nationale (FLN) ont fait l�objet d�appr�ciation. La classe politique, dans ses segments les plus repr�sentatifs, s�y est exprim�e. Il y a �videmment des partis, du moins les �tats-majors, qui ont applaudi et soutenu la perspective. D�autres en ont exprim� des r�serves formelles, �ludant, de fait, la question principielle relative au cadre institutionnel nouveau que le projet de r�vision constitutionnel poursuit d�instituer. Ceci quand bien m�me appara�t �vidente l�option retenue par Bouteflika quant � la nature du r�gime � instaurer via ce m�canisme constitutionnel, celui pr�sidentiel s�entend. Mais l�important r�sidet- il vraiment en cela ? L�enjeu, que la diversion politicienne tente � l��vidence de bien dissimuler, pourrait confiner en toute autre chose que la nature du r�gime et la prorogation ind�finiment du nombre de mandats pr�sidentiels. Il s�op�re comme un verrouillage de l�acc�s � la haute et relev�e responsabilit� �tatique � travers l�introduction du mod�le de pr�sidence am�ricaine. La notion de vice-pr�sidence, que le FLN s�est charg� de vulgariser � d�faut de la vendre, se veut d�anticiper sur les incertitudes que charrient naturellement les �volutions politiques. En plus clair, ce ne serait pas forc�ment la p�rennit� de sa personne au sommet de l�Etat qui ferait ainsi agir le pr�sident Bouteflika mais plut�t le projet qu�il manage depuis pr�s de deux mandats successifs maintenant. Le pr�sident Bouteflika, qui, faut-il le rappeler, avait tr�s mal v�cu l��re post- Boumediene, en ce sens qu�il fut �vacu� des circuits du pouvoir, alors qu�il s�en consid�rait comme l�h�ritier politique l�gitime, travaillerait � placer en avantligne le b�n�ficiaire du relais. D�ailleurs n�a-t-il pas �voqu�, lors de son discours devant les walis, son mandat finissant ? Autrement dit, il voudrait par l� signifier que ce n�est pas d��go�sme pris s�il entend r�viser la Constitution mais pour asseoir des perspectives durables qui ne souffriraient pas d�al�as politiques et conjoncturels. Le grand b�n�ficiaire d�une telle perspective ne serait autre, bien entendu, que le FLN. D�ailleurs, Belkhadem, le secr�taire g�n�ral du parti et n�anmoins chef de l�ex�cutif, se trouve d�ores et d�j� mis sur orbite. Il est d�sormais de tous les rendez-vous au sommet, � l�instar du dernier sommet de l�Union africaine. Plut�t que le ministre des Affaires �trang�res, c��tait en effet le chef de l�ex�cutif qui accompagna Bouteflika. D�aucuns n�ont pas rat� de voir en cela une initiation de Belkhadem aux rouages de la politique exerc�s au niveau des chefs d�Etat. L�assertion demeure valable tant qu�aucun indice n�est venu, pour le moment, sugg�rer une appr�ciation diff�rente. Cependant, des d�bats francs auraient, s�ils �taient organis�s ou s�il y avait la possibilit� de leur organisation, permis assur�ment de cerner en profondeur la question. Engageante qu�elle est, la r�vision constitutionnelle, d�sormais projection d�finie, ne peut se passer de d�bats de fond. Car l�enjeu essentiel ne confine pas forc�ment dans ce qui est miroit� � l�opinion.