Cela fait 13 ans que l�eau a cess� de couler dans les robinets des villages situ�s � l�est de la commune d�Aghribs, notamment A�t Ouchen, un groupement de 5 villages, Ibskriene, Agraradj et Tamassit. A vrai dire, les autres villages ne sont pas mieux lotis puisque seul Aghribs et trois petites bourgades p�riph�riques re�oivent une moyenne de 6 heures par... quinzaine, selon un rapport �manant du premier responsable communal. C�est l�histoire invraisemblable de la mise � mort progressive d�une cha�ne d�adduction d�eau potable qui a co�t� des milliards, c�est aussi le destin d�senchant� de la plus forte concentration de la population de la commune qui a �t� parmi les premi�res � b�n�ficier d�un projet dans ce sens au milieu des ann�es 1970. A pr�sent, pour une r�habilitation du projet, on est contraint aux m�mes d�penses que celles engendr�es lors de sa cr�ation, du moins si l�on est tent� de le faire, notent des citoyens sceptiques. En effet, ce qui �tait une simple fuite d�eau de la conduite principale a d�g�n�r� en un v�ritable g�chis. Comment �tait-ce possible ? Un des membres du comit� raconte : �Apr�s les interventions fr�quentes pour colmater un tron�on du conduit, les autorit�s d�alors, avec la b�n�diction de la subdivision d�Azeffoun, n�ont pas trouv� mieux que d�obstruer ladite conduite. Sans eau, la rouille et le temps ont fait le reste.� A l�heure actuelle, le principal ch�teau de distribution est dans un �tat lamentable, celui construit pour la r�serve des villages culminant plus haut a subi le m�me sort. Que dire de la station de refoulement o� un pr�cieux mat�riel risque une d�t�rioration totale. Serait-il en mesure d�assurer son r�le ? �Il faut dire aussi qu�une politique permissive a mis la canalisation � rude �preuve par des branchements, de tout genre et de tout diam�tre, illicites et souvent de mani�re complaisante sur la conduite d�adduction et non sur celle de distribution. Ce qui emp�chait, par ailleurs, le ch�teau principal de se remplir et d�assurer la distribution�, assurent nos interlocuteurs. C�est l�histoire dans son premier acte. Son deuxi�me n�est gu�re reluisant. A partir de l�an 2000, l�eau devenait de plus en plus rare et a eu pour effet de donner le dernier coup de gr�ce au reste de la cha�ne. Ce qui fera dire � un citoyen de la commune : �De partout, on a des ch�teaux d�eau fissur�s.� Ce qui �tait un acquis, 17 ann�es durant, o� l�eau coulait � flots des diverses fontaines publiques, semble ne plus l��tre. Un projet certes qui a montr� ses limites sur le plan technique, comme l�impossibilit� d�approvisionner quelques villages situ�s en haut de la cha�ne et qui n�cessitait, � juste titre, quelques r�ajustements. Mais, au lieu de cela, �on a de tout temps privil�gi� le bricolage� : refaire le branchement de ce village d�un ch�teau � un autre, proc�der � des alimentations sans passer par la conduite de distribution, le tout sans une v�ritable �tude d�AEP. M�me l�ancienne adduction n�a pas de plans. Si tel est le cas, alors comment d�livre-t-on les autorisations d�exploitation ou de construction ? Les pouvoirs publics qui, d�ann�e en ann�e, de promesse en promesse, ont laiss� se d�t�riorer un r�seau d�adduction construit � coups de milliards, se trouvent dans l�incapacit� de d�crocher une enveloppe cons�quente pour sa r�fection. Ils se contentent de petits budgets comme ceux obtenus en 2002 et en 2006 concernant le remplacement d�un peu plus de 2 km de la conduite principale, des petites op�rations sans r�sultats significatifs, des traitements d�appoint que les citoyens, r�sign�s, regardent avec amusement. Les membres des comit�s de diff�rents villages parlent d�un nouveau trac� de la conduite principale, propos� � la subdivision de l�hydraulique d�Azeffoun, qui aura un double m�rite : celui d��tre plus court et celui d��viter les branchements illicites habituels puisqu�il traversera une zone d�serte, tout en laissant celle appel�e commun�ment le �retour� ou de distribution pour tout branchement. Une suggestion sans �cho comme toutes les autres d�marches entreprises. Seule et timide satisfaction, elle concerne les �tudes lanc�es pour le r�seau d�assainissement et celui d�AEP par l�ex�cutif communal. Reste que leur r�alisation d�pendra essentiellement des instances de la wilaya. Actuellement, certains citoyens plus nantis se rabattent sur les puisatiers et l�achat de citernes d�eau pour pallier le d�ficit. Pour les autres, le P/APC dans un r�cent rapport, �tabli � cet effet, �crit : �Nos femmes, nos enfants effectuent des kilom�tres � la recherche d�une quelconque source d�eau.� En attendant, 13 ann�e de disette font oublier qu�� un moment, l�eau coulait dans les robinets.