L�a�roport Soummam-Abane-Ramdane de B�ja�a est depuis quelques jours sous le choc. La nouvelle li�e � la d�couverte d�un corps d�chiquet� d�un Alg�rien, le 4 septembre pass� dans un champ pr�s de l�a�roport parisien de Roissy, a jet� �moi et consternation au sein de l�ensemble du personnel de l�a�roport de B�ja�a d�autant plus que le corps en question n�est autre que celui d�un passager clandestin qui a embarqu� dans la loge d�atterrissage de l�avion � partir de B�ja�a. A. Kersani - B�ja�a (Le Soir) - La victime du tragique accident est, selon nos informations, un jeune de 19 ans, Zahir Guennane, originaire de Kendira, habitant la ville de B�ja�a et qui aurait travaill� durant toute la saison estivale dans la d�coration des v�hicules pour les mariages. Le sort tragique du jeune homme en qu�te de l�Eldorado a profond�ment boulevers� l�ensemble du personnel d�autant plus aussi que c�est l�image de marque de l�a�roport qui risque d�en prendre un coup. Un a�roport fortement r�put� pour son imperm�abilit� � ce genre d�incident gr�ce aux mesures s�curitaires strictes impos�es pour toute personne y acc�dant et � la vigilance des �l�ments de la police des fronti�res. Mais les faits sont l� et la question qui taraude l�esprit des enqu�teurs est de savoir comment on a pu s�introduire dans la loge du train d�atterrissage sans que personne s�en aper�oive et de surcro�t dans une zone o� les contraintes s�curitaires sont les plus s�v�res. Pour rappel, les mesures de s�curit� prises � travers l�ensemble des a�roports alg�riens depuis le fameux d�tournement de l�Airbus de la compagnie fran�aise Air France au mois de d�cembre 1994 par un commando du GIA imposent un contr�le rigoureux de toute personne p�n�trant � l�int�rieur de la bande internationale. A B�ja�a, les �l�ments des services de s�curit�, les douaniers et les voyageurs qui transitent par l�a�roport Soummam Abane-Ramdane ne manquent pas de souligner la s�v�rit� des contr�les auxquels ils sont soumis dans cet a�roport. �Je reviens chaque ann�e au bled et c�est toujours B�ja�a que je choisis parce que c�est plus pr�s de chez moi � Tazmalt mais je ne vous cache pas que les contr�les sont tr�s s�v�res�, t�moigne un voyageur qui s�appr�tait � prendre le vol de Paris rencontr� au niveau de l�a�roport Soummam-Abane- Ramdane. �Le personnel de l�a�roport est minutieusement fouill� quotidiennement et tous les passagers doivent traverser trois scanners et subir �galement des fouilles au corps�, nous confie un �l�ment de la police des fronti�res en parlant des mesures rigoureuses impos�es � B�ja�a. Du c�t� des �l�ments des services de s�curit� et des douaniers approch�s lors de notre visite � l�a�roport, c�est le m�me son de cloche. �Il est quasiment impossible d�acc�der dans le p�rim�tre r�serv� � l�international et les avions sont constamment surveill�s�, affirme un policier. Comment a-t-il r�ussi � �chapper aux mailles serr�es de la police et se glisser dans la loge du train d�atterrissage sans �tre d�busqu�. A-t-il b�n�fici� de complicit�s parmi le personnel douanier ou de la police de l�a�roport comme le soup�onne la rue � B�ja�a. Une accusation r�fut�e par les �l�ments des services de s�curit� qui mettent en avant les mesures de s�curit� s�v�res existantes � travers leur a�roport. �Nous avons m�me arr�t� des passagers avec quelques grammes de drogue seulement�, nous confiera l�un des policiers en guise de preuve de l�extr�me vigilance des �l�ments de la PAF. La seule hypoth�se possible reste, selon lui, la cl�ture qui prot�ge l�a�roport le long de la route nationale en allant vers la c�te est de B�ja�a. A cet endroit, l�a�roport est visiblement perm�able comme peut le constater tout un chacun. A une question de savoir pourquoi rien n�a �t� jusque-l� fait pour s�curiser l�a�roport � partir de cette cl�ture facilement accessible, une source s�curitaire s�est content�e de nous confier que des rapports ont �t� maintes fois adress�s dans ce sens aux autorit�s comp�tentes. �Nous avons interpell� vainement sur ce genre de risque les autorit�s pour refaire la cl�ture�, s�est limit�e � r�v�ler � ce sujet notre source. En effet, tous les t�moignages convergent vers la m�me hypoth�se selon laquelle ce serait � partir de la cl�ture de l�a�roport longeant la RN9 que le jeune homme s�est gliss� � l�int�rieur de la piste. Les faits remonteraient � l�apr�s-midi du 2 septembre dernier vers 17h40 sur un vol d�Air Alg�rie � destination de Roissy. Le jeune homme en question aurait �t� aper�u m�me par des citoyens qui attendaient le bus sur la RN9 � hauteur du campus universitaire d�Aboudaou faisant face � la piste d�atterrissage au moment o� il escaladait la cl�ture m�tallique pour se diriger vers l�avion quelques instants avant le d�collage. �A cet endroit, il est facile d�observer tout ce qui se passe � l�int�rieur de la piste. Tous les pr�sents ont vu ce jour une personne courir vers l�avion mais sans savoir r�ellement ce qui se passait�, a t�moign� l�un des vendeurs de fruits et l�gumes qui suivait �galement la sc�ne de loin. Selon des informations recueillies aupr�s du personnel navigant � B�ja�a, �l�avion se positionne en bout de piste pour marquer un temps d�arr�t de quelques minutes avant d�entamer le d�collage. A cet endroit, l�appareil n�est pas loin de la cl�ture longeant la RN9 et c�est � ce niveau que se situerait la faille qui aurait permis � la victime de s�introduire � l�int�rieur de l�a�roport et ensuite dans la loge du train d�atterrissage qui reste le seul endroit o� puissent se cacher des passagers clandestins quand un avion se trouve au sol. Toutefois, les risques de mourir de froid ou d��tre �cras� � la remont�e des roues sont tr�s �lev�s�, poursuit notre interlocuteur. Par ailleurs, l�on croit savoir de sources s�res que l�hypoth�se avanc�e par le vendeur de fruits et l�gumes aurait �t� confirm�e dans leur rapport par les enqu�teurs de la police. Il n�en demeure pas moins que ce qui s�est pass� � B�ja�a met � nu le comportement laxiste des autorit�s et la l�g�ret� avec laquelle sont pris en charge les lacunes quand elles sont bien s�r expos�es. Le cas de B�ja�a est �difiant. Pourquoi avoir attendu des ann�es et dans quel but a-t-on attendu aussi longtemps pour r�parer la cl�ture et s�curiser l�a�roport. Toutes ces questions resteront pos�es par les citoyens ne trouvant pas encore de r�ponses. Le personnel avec qui on avait discut� �tait profond�ment abattu par cette trag�die � quelques jours de la fermeture de l�a�roport pour permettre justement de corriger toutes ces lacunes et donner enfin � la r�gion un a�roport international digne de ce nom. A noter que quelque 80 000 passagers ont transit� durant seulement la saison estivale �coul�e.