La s�curit� � bord des avions de notre compagnie nationale a�rienne semble �tre un th�me in�puisable tant il est, en toute occasion, une revendication des travailleurs d�Air Alg�rie non encore remis du deuil caus� par le crash d�un des avions de la compagnie. Pour rappel, le crash du cargo Lockheed L-382, le 13 ao�t dernier, au sud de Milan en Italie alors qu�il assurait le vol AH 2208 Alger-Frankfurt, avait co�t� la vie aux trois membres d��quipage. Un triste �pisode sur lequel sont revenus les repr�sentants du personnel navigant et commercial qui, dimanche dernier, se sont pr�sent�s � notre r�daction. Les syndicalistes, qui se battent depuis plus de quatre ans pour voir des revendications li�es � leur situation socioprofessionnelle s�am�liorer, ont fini par se rendre � l��vidence : elle empire de jour en jour, et ce, bien que les pouvoirs publics, la Direction de l�aviation civile et les inspections du travail soient inform�s du non-respect de la r�glementation r�gissant le m�tier des PNC. �Nous lan�ons un autre cri � la personne morale qu�est notre compagnie�, s'�crie M. Ouyahia qui s�exprime au nom de la d�l�gation de la section PNC du syndicat d�entreprise UGTA pour contester le fait que l�on ne reconnaisse pas aux h�tesses et stewards le droit de parler de s�curit� � bord. �Quand il y a un crash, nous y passons aussi, et ce, quelles qu�en soient les causes�, commente notre interlocuteur qui d�nonce l�exploitation des PNC. Exploitation qui s�exprime par le non-respect des horaires amplitude, la mauvaise programmation des vols avec � la base le non-respect du r�gime de travail, ainsi que les vols � �quipage r�duit. Sur ce dernier point, les repr�sentants des travailleurs sont intransigeants et font valoir la s�curit� des passagers. �Quand dans un avion il y a huit portes de secours, il faut qu�il y ait � bord huit h�tesses et stewards pour assurer l��vacuation dans le cas o� il faille abandonner l�appareil. Un agent qui manque, c�est une porte qui n�est pas ouverte, et c�est des vies que l�on risque de perdre.� L�exemple est donn� pour mettre en exergue l�inconscience de ceux qui, pour des raisons inconnues, ont d�cid� de r�duire, parfois de moiti�, le personnel � bord. Un personnel qui, selon les syndicalistes, comptabilise jusqu�� 85 heures de vol par mois au m�pris de la r�glementation internationale de la navigation a�rienne. �L��l�ment fatigue est un facteur d�accident�, nous explique-t-on apr�s avoir soulign� le fait que les PNC risquent de ne pas prendre de vacances apr�s une saison estivale des plus intenses. �Certains d�entre nous ont des reliquats de 200 jours de cong�. C�est dire le rythme auquel nous sommes soumis.� Une cadence de travail que les PNC, qui, contrairement � ce qui se dit, ont un salaire de base de 18 000 DA, n�ont d�autre choix que d�accepter. La majorit� d�entre eux �tant li�e � la compagnie par des contrats de travail � dur�e d�termin�e, des contrats qui, nous dit-on, sont inlassablement renouvel�s, contrairement � la l�gislation en la mati�re. Et ce n�est pas la derni�re des aberrations que soul�vent les syndicalistes qui se demandent sur quelle base les h�tesses de l�air ont �t� exclues des vols sur l�Afrique, Duba� et Damas. Et pourquoi les PNC, injustement sanctionn�s, n�ont toujours pas �t� r�habilit�s en d�pit des promesses de la direction ? Les syndicalistes, qui ne savent plus � quelle porte frapper, �gr�nent une liste interminable de contraintes qui rendent difficile l�exercice de leur m�tier. La surexploitation en est la principale. Dans ces conditions, difficile d�accueillir les passagers avec le sourire�