Trois mois apr�s sa lib�ration de prison o� il a pass� deux longues ann�es suite � une condamnation arbitraire, Mohamed Benchicou, directeur du journal Le Matin, demeure � ce jour priv� de son passeport, malgr� les d�marches effectu�es par ses avocats en vue de sa restitution. Pour toute r�ponse � leurs nombreuses demandes, saisine du tribunal d�El-Harrach, du procureur g�n�ral de la cour d�Alger et du pr�sident de la Cour supr�me � la fin du mois de juin et d�but septembre 2006, les avocats du journaliste se sont vu signifier, tout r�cemment, par le parquet g�n�ral du tribunal d�Alger que �la d�cision de restitution du passeport revient au juge de la cour d�Alger qui statuera (sur cette affaire) au cours d�une audience p�nale� fix�e par ledit parquet au 20 septembre 2006. Il convient de rappeler que le juge d�instruction du tribunal d�El-Harrach avait retir� son passeport � Mohamed Benchicou le 23 ao�t 2003 � titre de �mesure conservatoire� dans l�affaire dite des �bons de caisse�, un d�lit fictif pour lequel le directeur du Matinavait �t� condamn� � deux ans de prison ferme, peine qu�il a purg�e dans sa totalit�. D�une simple formalit� administrative, la restitution du passeport �tant automatique �tant donn� que Mohamed Benchicou ne fait l�objet d�aucune autre poursuite judiciaire, la r�cup�ration d�un simple document de voyage devient, pour le directeur du Matin, une proc�dure judiciaire, apparemment soumise � l� �examen� d�une cour de justice, tel que semble le sugg�rer la �d�cision� du parquet d�Alger. In�dite et contraire aux usages, cette d�cision semble ob�ir � des consid�rations extrajudiciaires. Le r�gime pourrait �tre tent�, en effet, d�ouvrir un nouvel �pisode dans l�affaire Benchicou en maquillant, une fois de plus, une punition politique � l�encontre d�un journaliste libre en �d�cision de justice�, et ce par le recours � des artifices juridiques appliqu�s par un appareil judiciaire dont l�absence d�ind�pendance est de notori�t� publique. Edifi�e par le traitement particulier auquel Benchicou a eu droit lors de son proc�s qualifi� de �barbare� par une �minente ONG, convaincue que le directeur du Matina �t� jug� et �condamn� pour des motifs douteux et politiquement orient�s� ainsi qu�il est apparu dans les conclusions rendues publiques par l�ONG am�ricaine Human Rights Watch suite � une enqu�te men�e � Alger m�me, t�moin, surtout, de l�acharnement judiciaire subi par le journaliste tout au long de son incarc�ration, l�opinion publique est � nouveau interpell�e. Devant cet abus d�un genre nouveau et tout en alertant l�opinion interne et internationale, le Comit� Benchicou pour les libert�s tient � mettre en garde contre toute tentative visant, par des moyens d�tourn�s, le journaliste Mohamed Benchicou. De plus, le CBL saisit l�occasion pour rappeler que l�existence de lois criminalisant la pratique journalistique et l�absence d�une justice ind�pendante ont dangereusement fragilis� la situation des journalistes. Il appara�t ainsi clairement que les mesures de �cl�mence� d�cid�es au mois de juillet en faveur des journalistes ne sont qu�un leurre. Le cas du directeur du Matin, jug� et condamn� pour l�exemple � cause de ses �crits et qui continue de subir sournoisement le calvaire, en est la d�monstration. Le Comit� Benchicou pour les libert�s Alger le 18 septembre 2006