Le livre scolaire. Un dossier qui reste �pineux, � chaque rentr�e scolaire et qui �chappe au contr�le du minist�re de l�Education nationale. Le sujet n�aurait peut-�tre pas fait autant de vagues si les 53 millions de livres imprim�s et distribu�s avaient �t� achemin�s � destination des �tablissements scolaires. Le ministre Benbouzid affirme et confirme que le livre scolaire est disponible. Mais o�, et � quel prix ? Pourquoi y a-t-il une p�nurie au sein des �tablissements scolaires ? A qui la faute ? A qui revient le contr�le de l�acheminement des livres vers les �tablissements scolaires ? Autant de questions qui ne trouvent pas de r�ponses. Si pour la capitale, le probl�me se pose avec moins d�acuit�, il n�est pas de m�me pour les �coles de banlieue et de l�int�rieur du pays. Les d�nonciations se cumulent, pour le seul fait que personne ne peut d�tecter la source de la faille. Un syst�me de quotas a �t� appliqu� aux �tablissements scolaires, selon la demande. Autrement dit, chaque �tablissement est cens� recevoir le quota qui lui est destin�, avec accus� de r�ception. Mais dans l�impossibilit� de v�rifier la bonne r�ception de ces manuels, le probl�me demeure entier. Certains enseignants n��cartent pas la piste de la corruption. �Plus la demande est grande, plus il y a de la magouille�, signale-t-on du c�t� des enseignants qui d�noncent la mal- honn�tet� de certains chefs d��tablissement qui d�tourneraient les livres au profit du march� parall�le. Car c�est l� o� les parents d��l�ves s�orientent pour �sauver� l�ann�e scolaire de leurs enfants. �J�ai cinq livres pour toute une classe de la 6�me ann�e primaire�, t�moigne une enseignante dans un �tablissement � A�n-Benian. �Je suis devant un dilemme. A qui donner ces livres ? aux n�cessiteux, � ceux qui ont ramen� l�argent d�s le premier jour de la rentr�e ou faire un tirage au sort ? �. Ce t�moignage, nous l�avons entendu des dizaines et des dizaines de fois de la bouche des enseignants. Les chefs d��tablissement, quant � eux, attestent de la disponibilit� du manuel scolaire. Mais quand on sait qu�il existe en Alg�rie 23 000 �tablissements scolaires, il est clair que l�honn�tet� n�est pas toujours de mise. Contact� hier, le directeur de l�Office national des publications scolaires (ONPS), M. Lagha, a clairement assur� que le livre est achemin� dans les �tablissements et non pas ailleurs. M�me les points de vente que l�ONPS a autoris�s � vendre le manuel le font � titre provisoire, apr�s le d�clenchement de cette pol�mique sur l�indisponibilit� du livre dans les �coles. M�me les antennes de l�ONPS ne disposent pas de tous les titres et mati�res. Avant-hier, au niveau de l�antenne de Zighout-Youcef, on observait une cha�ne interminable. A l�entr�e de la librairie, on pouvait lire la note suivante : � Livres 4�me ann�e primaire, 4�me ann�e moyenne et 1re AS indisponibles.� La probl�matique reste ainsi enti�re. Selon des sources, plusieurs facteurs ont contribu� � ce dysfonctionnement enregistr� en mati�re de distribution. Il s�agit, notamment, d�un malentendu entre le minist�re de l�Education nationale et les imprimeries. Ces derni�res auraient refus� de livrer le manuel pour des raisons de paiement des factures d�impression. Ce qui a conduit les imprimeries � liquider leur marchandise en ayant recours au march� parall�le. Ce qui explique la disponibilit� du manuel scolaire, � des prix exorbitants, dans plusieurs march�s, comme celui de Ch�raga ou Regha�a. Le minist�re de l�Education devrait, de ce fait, d�clencher une enqu�te avec les services de police pour identifier les auteurs de ce d�tournement qui est �chippa� de la saison. �Il est inadmissible d�acheter un livre � 400 DA, alors qu�il fait 120 DA au sein de l��tablissements�, s�insurge une m�re de famille, qui dit avoir sillonn� toutes les librairies de la capitale sans trouver le manuel. On se demande, effectivement, pourquoi tutelle tient-elle � garder monopole sur le livre scolaire, alors qu�elle peut faire jouer aux librairies un r�le important, en les constituant partenaires. C�est d�ailleurs la possibilit� envisag�e par l�ONPS, qui se r�unira dans les prochains jours avec les libraires afin de discuter de la possibilit� de vendre le livre dans ces espaces et assurer ainsi s�curit� et la disponibilit� du livre scolaire.