Il y a un grand malentendu qui demande � �tre instamment clarifi�. Des sp�culations honteuses et malhonn�tes de la part de ceux qui osent occasionnellement se r�clamer de la D�claration du 1er Novembre 54, aussi bien au sein du pouvoir qu'ailleurs maintenant, sont � d�noncer avec force. Ces gens-l� seraient les bienvenus s'ils n'avaient pas commis les crimes qui sont � l'origine de la trag�die nationale, causant une perte de temps et des sacrifices �normes sur les plans mat�riel, �conomique, culturel et social, et surtout l'irr�parable sur le plan humain. Nous leur demandons de relire attentivement cette fameuse d�claration et de bien saisir le contenu id�al dont le but �tait l'ind�pendance nationale. Il est bien dit en finale au point n�1 : Restauration de l'Etat alg�rien souverain, d�mocratique et social dans le cadre des principes islamiques (qu'il ne faut pas confondre avec l'�dification d'un Etat islamique ni avec un Etat autocratique qui seraient en contradiction formelle avec le point n�2 : respect de toutes les libert�s fondamentales sans distinction de race et de confession). C'est cela l'essentiel de la D�claration. Et c�est parce que les responsables dirigeants qui ont accapar� ind�ment le pouvoir d�s 1962 ont us� et abus� de mensonges et de tricheries pour s'y maintenir allant jusqu'� faire des concessions gratuites � l'opposition int�griste-islamiste au d�triment d'une loi qu'ils avaient eux-m�mes �dict�e, que le mal a surgi et perdure. Un comportement irresponsable que nous avions d�nonc� � l'�poque par l'article ci-dessous, paru en mars 1990 dans El Moudjahid. Que voici, lisez ! L�agr�ment accord� au FIS est ill�gal Cet agr�ment fait l'objet de beaucoup de discussions et d'interrogations au sein de la population. En effet le sigle FIS (Front islamique du salut) d�signe clairement une association � caract�re religieux qui m�rite son existence en tant que telle parmi toutes les autres organisations r�gies par des textes de loi autres que ceux sp�cifiques aux associations dites � caract�re politique. Il est par cons�quent logique que cette association ne puisse �tre consid�r�e autrement. C'est une faute grave de la part des autorit�s responsables que d'avoir tol�r� cette entorse � la loi. C'est aussi une mauvaise politique que de croire pouvoir faire taire la contestation et gagner la confiance d'une opposition quelconque en lui accordant des faveurs au d�triment de la loi et des autres partis politiques. Cette fa�on de faire affaiblit l'Etat de droit et le place en porte-�-faux. On se demande finalement � quoi sert d'avoir institu� un Conseil constitutionnel dans des cas pareils ? S'il n'attend que d'�tre saisi pour juger, son existence est donc purement folklorique. Quant aux fr�res responsables du FIS, pourquoi s'ent�tent-ils � vouloir faire de la politique en l'habillant du manteau de la religion ? L'lslam nous appartient bien � tous, sans distinction et sans conteste. Dieu seul a le pouvoir de distinguer les bons des mauvais musulmans ; c'est son domaine absolu et aucun �tre humain ne peut se substituer � lui. C'est pourquoi l'utilisation de l'amalgame "religion- politique" (devoirs envers Dieu et devoirs envers ses semblables concitoyens) est dangereuse et est susceptible de transformer les combats politiques en fitna (guerre civile) ; les exemples qui ont jalonn� l'histoire de l�islam et des Etats musulmans depuis la mort du Proph�te Mohamed (que le Salut et la B�n�diction de Dieu soient sur lui) jusqu'� nos jours sont tristement nombreux. Ces fr�res du FIS ne se sentent-ils pas capables de tenir t�te aux autres partis politiques pour d�tendre leurs id�es dans un combat loyal sur les plans politique, �conomique, culturel, social et autres par des arguments sp�cifiques � chaque sujet d�battu sans jouer sur la corde sensible du sentiment religieux ? Nous ne sommes plus au temps de la r�v�lation o� le Proph�te Mohamed (QLSSSL) avait re�u sa mission pour l'instauration d'un ordre nouveau (I'Islam dans une r�gion o� la djahilia faisait r�gner l'injustice, I'esclavage et des m�urs sauvages r�duisant la femme � l'�tat d'objet sans droit et sans protection. Le Proph�te Mohamed (QLSSSL) avait accompli cette mission en utilisant la tactique et la strat�gie qui r�pondaient aux n�cessit�s de son �poque pour combattre ses ennemis qui lui ont d�clar� la guerre parce qu'il les d�rangeait dans leurs coutumes et leurs traditions aux m�urs inhumaines bas�es sur la loi du plus fort. Certes, pour les bons musulmans et les croyants d'aujourd'hui que nous sommes, une autre mission, spirituelle celle-l�, reste � accomplir en tenant compte des n�cessit�s de notre �poque actuelle ; c'est celle de parfaire l'entreprise ch�re au Proph�te Mohamed (QLSSSL) pour l'�panouissement de l�islam en tant que r�v�lation pour l'humanit� enti�re. Pour cela, seul l'ijtihed et une lecture intelligente du Coran et des hadiths peuvent nous aider � faire d�couvrir l�islam � autrui au-del� de nos fronti�res. Beaucoup d'hommes de sciences d'Orient et d'Occident ont d�couvert l�islam par eux-m�mes ; c'est ce qui a fait dire � l'un d'eux, Goethe : "Si tel est l�islam, ne sommes-nous pas tous musulmans ?" ; ces hommes ont servi et servent encore � faire conna�tre l�islam par leurs �crits et par leurs actions de tr�s loin sup�rieurs � ceux de tant de millions de musulmans de souche. N'est-ce pas une honte pour nous ? Alors que nous continuons � nous entre-d�chirer et nous entre-tuer (comme c'est le cas actuellement pour le Liban, I'lran, I'lrak, le Soudan et autres) au nom d'un Islam que chacun veut que ce soit le sien qui compte. Que se passerait-il demain chez nous si par exemple les autres partis politiques se mettaient � imiter le FIS, ajoutant � leur sigle respectif l'adjectif "islamique", on obtiendrait: FILN (Front Islamique de lib�ration nationale); FIFS (Front islamique des Forces Socialistes); FISD (Front islamique social d�mocratique); PIRA (Parti islamique du renouveau alg�rien et ainsi de suite pour tous les partis PIAS, PINSD, PISL, PIAP, etc et l'exemple ne s'arr�tera pas l� au seul adjectif, on cherchera aussi � s'accaparer les mosqu�es ; pour les causes de la politique et I'app�tit du pouvoir, cela vaudra bien une pri�re ou m�me plus. J'arr�te l� ces exemples de mauvais augure que la ruse et le diable pourraient faire se produire, et demande � Dieu de prot�ger notre pays l'Alg�rie des d�chirements et qu'il fasse que je ne vive pas pour voir ce malheur un seul instant. En conclusion, il serait du devoir, aujourd'hui, des uns et des autres de reconna�tre ses fautes et de s'incliner honn�tement en demandant pardon � toutes les victimes et � l'ensemble du peuple alg�rien pour les malheurs occasionn�s � notre pays l'Alg�rie ; ceci en pr�lude � une v�ritable r�conciliation nationale qui facilitera, par la suite, un d�bat public en vue de l'�laboration d'un projet de soci�t� digne de l'id�al de la R�volution du 1er Novembre 54 et de tous les martyrs qui se sont sacrifi�s pour une Alg�rie moderne, � l'avant-garde du progr�s et de son temps. Mohamed Mechati, membre du groupe des 21 dit des 22 par erreur