Les traditions culinaires du Ramadhan ont chang� � Tipaza o�, � un d�tail pr�s, la meida du je�neur ressemble � celle de Guelma, T�bessa, Oran, Tlemcen, eu �gard � la richesse et � la diversit� culinaires et des habitudes alimentaires qui ont gagn� toutes les r�gions du pays. A Tipaza comme partout, la consistance du repas du mois de je�ne tourne invariablement et syst�matiquement autour de la chorba ou h�rira et boureken guise d�entr�e. L�ind�tr�nable datte pour �casser� le je�ne est �galement cit�e �� et l� par les personnes interrog�es qui mettent en avant la consid�ration religieuse li�e au fait que le Proph�te Mohammed (QLSSSL) rompait toujours le je�ne par cette sucrerie dont les bienfaits sont aussi cit�s par les m�decins qui �voquent sa richesse en sucre et ses vertus th�rapeutiques entre autres gr�ce � ses nombreux oligo-�l�ments r�parateurs d�une journ�e de di�te. En effet, la tendance g�n�rale est � l�uniformisation du repas de Ramadhan puisque, quelle que soit la r�gion o� l'on se trouve, les �tals des marchands proposent du frik, une pr�paration � base de bl� utilis�e pour agr�menter la chorba, autrefois appr�ci� dans les r�gions des Hauts-Plateaux. C horba beida (blanche), tr�s appr�ci�e dans l�Alg�rois, chorba hamra (rouge) des Hauts-Plateaux et des wilayas du sud du pays, ou encore h�rira, sont en passe de devenir un plat national que l�on peut d�guster dans toutes les r�gions d�Alg�rie. Certaines Tipaziennes, rencontr�es durant ce mois de Ramadhan, nous diront qu�autrefois les gens du cru mangeaient une chorba sardines en entr�e, une chtitha sardines en guise de plat de r�sistance ou encore des grillades et autres fritures de poissons, histoire de coller � la production et aux coutumes locales, du temps o� Tipaza �tait compos�e de quelques familles de p�cheurs. Les temps ont bien chang�, nous dira khalti A�cha du petit village de Nador (5 km � l'ouest de Tipaza), avec un regard nostalgique vers l��poque o� Tipaza �tait encore ce lieu paradisiaque avec ses particularit�s, notamment son patrimoine culturel qui n��tait pas connu de tous comme c�est le cas aujourd�hui. L��rection de Tipaza au rang de wilaya, en 1984, a �t� pour beaucoup dans les changements des habitudes culinaires des habitants et de certaines us et coutumes qui tendent vers une uniformisation de la vie, estiment des habitants de cette ville. Pour Nac�ra, fonctionnaire de la wilaya, en plus de l�arriv�e massive de citoyens d�autres contr�es, les changements dans les habitudes alimentaires sont dus � l�am�lioration des conditions de vie des populations qui peuvent se permettre d�acheter pendant le Ramadhan entre autres de la viande hach�e pour la confection du bourek ou encore des amandes et autres ol�agineux pour la confection de g�teaux orientaux alors que dans le temps, le produit le plus courant pour faire des g�teaux �tait la semoule et la datte �cras�e connue sous le nom de ghars. C�est tant mieux, r�torquera Nadia, pour qui cette uniformisation est v�cue plut�t comme un signe d��galit� et d�am�lioration des moyens de subsistance des citoyens que comme un risque de disparition des traditions locales et de r�gression culturelle. A Cherchell, on reste encore tr�s attach� � la chorba mqetfa parfum�e � la menthe au lieu du coriandre, une esp�ce de vermicelle �fait main� que les femmes pr�parent avant terme et font s�cher en attendant le Ramadhan. La mqirna, ces macaronis aussi fait main, que l�on agr�mentait de viande hach�e et d��ufs et qui servaient de repas du s'hour. Ils ne sont, h�las, qu�un vieux souvenir dans les familles cherchelloises qui ont, elles aussi, c�d� � la facilit� en achetant tous ces ingr�dients chez le marchand du coin, modernit� oblige. Les plats de r�sistance ( dolma, chtitha et autres tadjine hlou) font, eux aussi, pratiquement partout partie du menu du je�neur avec quelques petites variantes correspondant plus � la touche de la cuisini�re qu�� la coutume locale. L�autre nouveaut� introduite par les jeunes g�n�rations pour passer le Ramadhan est le recours au livre de cuisine, a-t-on constat�, et ce, avec une tendance � l�ouverture sur les autres cuisines du monde, voire m�me � d�autres habitudes alimentaires universelles. La radio, la t�l�vision, les journaux et m�mes Internet contribuent � ces changements et � ces richesses culinaires qui ont fait �voluer les habitudes locales notamment pendant le Ramadhan.