Qui de nous autres internautes n�a pas d�j� mis la main sur une copie pirate d�un film, d�une chanson ou d�un logiciel par le biais des r�seaux de peer to peer. Mais quelle est l�origine de ces copies ? Il y a le pirate ordinaire qui ach�te un CD ou un DVD, le convertit en MP3 ou en DivX et le met � la disposition des autres utilisateurs du peer to peer. L�acte est ill�gal, mais ce n�est pas tant ce que redoutent les �diteurs. Leur vrai ennemi, c�est le �warez�. Ce terme d�signe des groupes de pirates professionnels, hi�rarchis�s et tr�s organis�s. A la t�te, le patron, entour� d'autres pirates ayant chacun une mission pr�cise. Leur but est de r�cup�rer le maximum d'argent en revendant leurs copies ill�gales sur les march�s d�Asie ou d�Afrique du Nord. Tout se copie, rien ne se perd �Apr�s avoir contrefait le film, le pirate va d�abord le proposer � la vente via des serveurs, explique BBW, ancien membre du r�seau pirate. Une fois les ventes effectu�es, il laisse entre 24 et 72 heures aux revendeurs pour �couler la copie. Ensuite seulement, il la diffuse en masse sur Internet�. Pourquoi diffuser ainsi des copies qu�ils pourraient se contenter de vendre ? Il faut comprendre que trois jours, c�est plus qu�il n�en faut au revendeur pour rentabiliser son investissement. C�est aussi le d�lai apr�s lequel la nouveaut� n�en est plus une, et du fait moins attrayante. Reste donc � la diffuser en masse, histoire de faire la publicit� du groupe. D�apr�s plusieurs sources concordantes des groupes comme CuriousJotos ou encore Ignition peuvent commercialiser la premi�re copie jusqu�� 100 dollars pi�ce. En vrais commer�ants, ils ont modifi� plusieurs fois le son et l�image afin de proposer des versions diff�rentes � plusieurs revendeurs. Des groupes �warez� annoncent ainsi commercialiser, selon les p�riodes et les sorties, pr�s de 800 copies par mois. Chez les pros de la contrefa�on, rien n�est �pargn�. Cin�ma, musique mais aussi jeux vid�o, livres, presse, jaquettes de DVD... Toutes ces copies se retrouvent sur des serveurs d�di�s, des espaces de stockage lou�s pour l�occasion et dont les plus importants ne proposent pas moins de 15 To de donn�es, soit plus de 15 000 Go ! Seulement, ne t�l�charge pas qui veut. C�est donnantdonnant : pour t�l�charger un film, il faut en proposer un, deux ou trois autres, selon les serveurs. Et les pirates sont exigeants, r�clamant la nouveaut� et l�in�dit indispensables � leur business. Ceux qui n�ont rien d�int�ressant � proposer peuvent toujours acc�der au serveur... en payant. �Mon job �tait de trouver les bons clients, confie BBW. Je pouvais gagner entre 2 000 et 3 000 dollars par mois !� Pourquoi avoir arr�t� ? �Le peer to peera cass� le business. Maintenant, les groupes warez se font une guerre sans merci. Ils diffusent les copies des concurrents, les ventes sont plus difficiles�. Difficile pour les associations antipirates d�arr�ter la contrefa�on sur Internet. D�abord, parce que les groupes sont tr�s structur�s et s�curis�s. Les fichiers sont cach�s sur des serveurs install�s un peu partout sur le globe, utilisant des connexions crypt�es ultrarapides. Ensuite, parce que de nombreuses fuites proviennent du secteur du cin�ma lui-m�me. En d�cembre 2005, une vingtaine de DVD envoy�s aux jur�s des C�sar 2006 se sont retrouv�s dans les mains du warez... L�exemple le plus parlant reste celui du film Bricede Nice : quelques jours apr�s sa sortie en salle, une version tr�s particuli�re �tait diffus�e par le warez : elle ne comprenait ni la musique ni les effets sp�ciaux. Une copie forc�ment vol�e au banc de montage de la production... Les maisons de production tentent d�agir : les studios Warner Bros ont mis en place un d�partement d�di� aux op�rations antipiraterie : recherche de solutions technologiques de protection, recours � la justice... Des r�sultats pour les chasseurs de pirates ? Quelques interventions tr�s m�diatis�es, comme l�op�ration. POUR VOS QUESTIONS : Email: [email protected] Fax: 038 86 61 76 Adresse: 19, rue du CNRA 23000, Annaba