La 11e �dition du Salon international du livre d�Alger (Sila) s�est achev�e jeudi dernier. Organis�e par par l�Agence nationale d��dition et de publicit� (Anep) en collaboration avec le Syndicat national des �diteurs libres (Snel), le Syndicat des professionnels du livre (SPL), l'Association des libraires d'Alg�rie (Aslia) et l�Union des �diteurs alg�riens (UEA), cette nouvelle �dition a �t� focalis�e, � juste titre, sur les conf�rencesd�bats. Plusieurs rencontres ont �t� anim�es par des �crivains, historiens, chercheurs, journalistes et autres. Les premi�res conf�rences organis�es dans le cadre de ce salon ont eu trait au d�clenchement de la guerre de Lib�ration nationale. Ce choix n�est pas fortuit, d�autant plus que la 11e �dition du Sila co�ncide avec la c�l�bration du 52e anniversaire du d�clenchement de la R�volution. Cette occasion est en outre un argument de plus qui a motiv� les organisateurs de ce salon � mettre cette nouvelle �dition sous le th�me g�n�rique de �Ecriture et �mancipation�. La c�l�bration de cet �v�nement, combien d�terminant dans l�histoire d�Alg�rie, a regroup� plusieurs auteurs, �crivains et personnalit�s marquantes de la guerre de Lib�ration nationale. On cite, entre autre Jacques Verg�s, membre du collectif des avocats du FLN. Ma�tre Verg�s a ax� son intervention sur la torture pratiqu�e par les parachutistes de l�arm�e fran�aise sur les Alg�riens durant la guerre de Lib�ration. �Quand je suis arriv� � Alger, en 1957, la ville �tait quadrill�e par plus de 5 000 paras de l�arm�e fran�aise�, avait-il indiqu�. �L�, jeune avocat stagiaire, j'ai d�couvert la v�ritable face du colonialisme. Il est vrai que la pratique de la torture je l�ai d�couverte ailleurs, mais en Alg�rie, elle a pris des proportions alarmantes. On torturait syst�matiquement pourvu qu�on r�ussisse � arracher la moindre information au supplici�, m�me si elle est fausse�, a-t-il indiqu� non sans amertume. Le conf�rencier est en outre revenu sur l�assassinat des plus prestigieux enfants de l�Alg�rie. Il a cit� l�ex�cution de Larbi Ben M�hidi dans une ferme de la Mitidja. Il a �galement rappel� dans quelle condition l�avocat Ali Boumendjel a �t� assassin�. Me Verg�s a rappel� les crimes commis par le g�n�ral Aussaresses. �Les faits commis par Aussaresses �taient connus aussi bien par Massu, Lacoste que Mitterrand�, at- il d�plor�. L�histoire retiendra en effet que ces g�n�raux �taient les instigateurs de plusieurs assassinats, massacres et tueries, perp�tr�s contre les Alg�riens. Plusieurs auteurs de livres d�histoire et non moins acteurs de la R�volution ont tenu � apporter leur t�moignage sur le vrai visage du colonialisme. C�est, entre autres, le cas du militant Mohamed Lamkami, qui a �crit Des hommes et des ombres. Lamkami a reconnu que ce qu�il a �crit n�est qu�un simple t�moignage de ce qu�il avait vu. Pour lui, l��criture de l�histoire incombe aux historiens, eux seuls sont habilit�s � le faire du fait des m�thodes scientifiques qu�ils ma�trisent bien. Une autre conf�rence sur le colonialisme, celle-ci se veut un hommage � l�un des d�fenseurs des pays en pleine guerre de Lib�ration, Jean-Paul Sartre. Outre ces rencontres, l�on retient �galement celle qui a eu pour objet la production cin�matographique amazighe. Les intervenants se sont, � cette occasion, focalis�s sur la 7e �dition du festival du film amazigh qui se tiendra du 11 au 15 janvier 2007 dans la capitale des Zianides, Tlemcen. Le commissaire du festival, M. Assad, a annonc� que, pour cette �dition, pas moins de 15 films entreront en lice pour le prix Olivier d�or. Le conf�rencier a indiqu� que trois cat�gories de films seront r�compens�es, la fiction, le film anim� et le documentaire. Aussi, le paysage �ditorial en tamazight a �galement �t� mis sous les feux de la rampe dans cette nouvelle �dition du Salon international du livre d�Alger. Ce qu�on retient le plus dans ce volet, ce sont les 170 livres �dit�s en l�espace de seize ans, soit depuis 1990. En d�pit de cette production, que d�aucuns trouvent infime et insignifiante, l��crivain et po�te Brahim Tazaghart estime qu�un pas positif a �t� franchi dans le domaine de l��dition. Le conf�rencier a indiqu� que le paysage �ditorial en langue berb�re est en butte � plusieurs contraintes et difficult�s. Un autre volet qui a �t� au centre des d�bats est la traduction des romans alg�riens de l�arabe vers la langue italienne. L�initiatrice de cette op�ration, l�Italienne Jolanda Guardi a indiqu�, lors d�un caf� litt�raire, qu�elle a d�cid� de se �consacrer � la traduction de la litt�rature alg�rienne d'expression arabe apr�s avoir d�couvert l��uvre de l'�crivain Abdelhamid Benhedouga�. Elle a indiqu� en outre qu�elle a opt� pour faire �conna�tre en Italie la litt�rature alg�rienne�. Elle ne va par ailleurs pas sans d�plorer que �la production litt�raire maghr�bine, contrairement � celle du Proche-Orient, reste insuffisamment connue en Italie�. Dans le m�me registre, l�on retient la conf�rence sur le roman arabe. N�anmoins, ce th�me g�n�ral a pos� une probl�matique aigu� aux intervenants, � l�instar de Mohamed Sari, l�Italienne Jolanda Guardi et l�Irakien Youcef Tawfik. Ces derniers soutiennent qu�on ne peut pas parler du roman arabe, mais plut�t du roman d�expression arabophone ; �tant donn� que chaque pays arabe � ses propres particularit�s. Ayant pris part � cette rencontre, l��crivain, romancier et universitaire alg�rien, Waciny Laaredj, qui vient d��diter son dernier roman portant sur la vie de l�Emir Abdelkader, est revenu sur la litt�rature arabe et la faille qui s�y est produite depuis 1914, soit depuis la publication de Za�nab, de l�Egyptien Mohamed Hassanin Haykal. Par ailleurs, l�intervention la plus marquante et que personne n�est pr�s d�oublier, du moins pas de si t�t, est celle de Yasmina Khadra. Saisissant l�occasion de pr�senter son dernier roman, Les sir�nes de Bagdad, Yasmina Khadra, de son vrai nom Mohamed Mouleshoul, a tir� � boulets rouges sur certains journalistes qui, sans avoir pris la peine de lire son roman, se sont mis, aveuglement � l�attaquer. Il a cit�, parl�, les attaques dangereuses dont a �t� la cible l��crivain alg�rien Anouar Benmalek. Ce sont l� en effet les principales conf�rences qui ont �t� organis�es dans le cadre de la 11e �dition du Salon international du livre d�Alger. Soulignons enfin que ce sont les conf�rences donn�es par Ma�tre Verg�s et l��crivain Yasmina Khadra qui ont attir� le plus de monde. Quant aux autres rencontres, l�affluence a �t� plus ou moins appr�ciable.