On constate une réelle volonté politique des autorités algériennes de rehausser cet événement au rang qu'il mérite. La 11e édition du Salon international du livre d'Alger (Sila) a ouvert ses portes hier au Palais des expositions, Pins maritimes, Alger. Il a été inauguré par Abdelkader Bensalah, président du Sénat, en présence de plusieurs ministres dont MM.Boudjemaâ Haïchour, Boubekeur Benbouzid, El Hadi Khaldi, Hachemi Djaâboub ainsi que de nombreuses personnalités politiques et historiques. Placé sous le haut patronage du président de la République, ce Salon est organisé par l'Agence nationale d'édition et de publication (Anep) en collaboration avec le Syndicat national des éditeurs libres (Snel), le Syndicat des professionnels du livre (SPL), l'Association des libraires d'Algérie (Aslia) et l'Union des éditeurs algériens (UEA). Placé sous le thème générique de «Ecriture et émancipation», la nouvelle édition du Sila, dont la clôture est prévue pour le 10 novembre prochain, verra la participation de pas moins de 688 éditeurs présents ou représentés, venus de 23 pays. Aussi, le thème choisi pour cette édition, à savoir «Ecriture et émancipation», revêt, à lui seul, toute une symbolique. D'autant plus qu'elle coïncide avec la célébration du cinquante-deuxième anniversaire du déclenchement de la Révolution. A cet effet, le Salon organisera un séminaire auquel prendront part de grands noms de la Révolution algérienne, en hommage aux sacrifices et hauts faits des martyrs. On cite, en ce sens, l'ancien secrétaire général du FLN et non moins membre du gouvernement provisoire de la République algérienne (Gpra), M.Abdelhamid Mehri, et l'adjoint de Larbi Ben M'hidi, M.Hadj Ben Alla. Des penseurs français seront honorés à cette occasion, en reconnaissance de leurs positions courageuses à l'égard de la Révolution, dont Henry Alleg, Jean-Paul Sartre et André Mandouze. Ainsi, les personnalités invitées attestent, en effet, de l'intérêt que commence à prendre le Sila. Selon les observateurs, le Salon international du livre ne cesse de connaître et d'enregistrer des améliorations appréciables. Que ce soit en termes de participants ou de visiteurs, le nombre ne cesse d'augmenter. A titre indicatif, le nombre de pays qui prendront part à cette nouvelle édition est estimé à 23, alors que l'année dernière il était de l'ordre de 22. Il faut le dire, la décennie de larmes et de sang ayant secoué l'Algérie jusqu'au tréfonds d'elle-même, a fait que le secteur culturel, tout comme les autres secteurs d'ailleurs, soit violemment ébranlé. Néanmoins, avec le retour de la sécurité et de la paix, les choses commencent tout de même à reprendre leur cours normal. Cela au moment où le pays s'est engagé dans des reformes sans précédent. Il est donc temps de revoir la politique du livre. En ce sens, il convient de rappeler qu'un projet de loi sur le livre est en cours d'élaboration. Selon certains échos, il est fort possible que cette loi soit annoncée au cours de cette nouvelle édition du Salon international du livre d'Alger. Un Salon qui se veut une tribune pour le dialogue des cultures et des civilisations. Cela dit, on constate, au fil des années, une réelle volonté politique de la part des autorités algériennes de hisser cet événement au rang qu'il mérite. Aussi, tous les efforts et tous les moyens nécessaires sont consentis pour la réussite de cet événement, désormais inscrit sur l'agenda international des Salons du livre. Rappelons que le président-directeur général de l'Agence nationale de l'édition et de la publication (Anep), M.Ahmed Boucenna, avait, au cours de la conférence de presse animée samedi dernier, déclaré que le Salon international du livre d'Alger se tiendra désormais pendant la première quinzaine du mois d'octobre de chaque année. Ainsi, dix jours durant, les Algériens vivront de purs moments de rêve. Ceci sera le cas notamment des fervents amateurs, adorateurs, courtisans ou tout simplement amoureux du livre. Chacun en aura pour son compte. Toutes les saveurs, tous les goûts mais aussi toutes les sapidités, seront satisfaits.