Le Front des forces socialistes (FFS) insiste sur la reconsidération des anciens militants de 1963 du parti et leur reconnaissance par l'Etat comme martyrs de la période 1963-1965. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - «Je suis ravi d'être aujourd'hui avec les compagnons de Hocine Aït-Ahmed. C'est grâce à vous que nous sommes aujourd'hui, ici. Vous êtes les militants de l'Algérie qui a lutté pour retrouver son indépendance, vous êtes les militants de l'Algérie qui a lutté pour vivre dans un Etat de droit démocratique ». C'est avec ces termes que le premier secrétaire général du FFS, Mohamed Hadj Djilani, s'est adressé aux anciens militants FFS de 1963, réunis hier, au siège du parti à Alger. Il déplore toutefois, que plus de cinquante ans après, «nous nous retrouvons face à un pouvoir qui refuse encore la reconnaissance morale des martyrs et des combattants de la démocratie du pays, dont la grande majorité d'entre eux a combattu pour l'indépendance de ce même pays». Selon lui, le FFS s'engage à militer encore et toujours, pour la reconnaissance du statut de chahid de la démocratie, au profit des martyrs de 1963. Qualifiant la loi de finances 2018 et toutes les mesures d'austérité qui l'ont accompagnée d'«antipopulaires» et d'«antinationales», Mohamed Hadj Djilani a dénoncé le recours du pouvoir à la violence pour faire taire la colère de la protestation populaire. «Le pouvoir n'a pas le droit de réprimer ceux qui revendiquent leurs droits. Le pouvoir n'a pas le droit d'interdire aux médecins de manifester, aux paramédicaux de s'exprimer, aux enseignants de se mobiliser. La grève, la manifestation, et les rassemblements pacifiques sont des droits universels», dit-il. Le FFS dénonce ainsi l'«entêtement» du pouvoir à ne pas ouvrir un débat avec tous les syndicats autonomes. Il exige à cet effet, l'ouverture d'un dialogue national «franc» et «large» avec tous les partenaires sociaux, les syndicats autonomes et les collectifs des travailleurs. La rencontre du FFS avec ses anciens militants de 1963 s'inscrit dans le cadre de la célébration de Yennayer mais aussi de la commémoration du deuxième anniversaire du décès de Hocine Aït Ahmed, leader historique du vieux parti de l'opposition. «Si Yennayer est reconnu et célébré aujourd'hui d'une manière officielle, c'est grâce au militantisme et aux sacrifices des militants du FFS, des militants associatifs, des militants de la culture et de l'identité amazighes. Il est de notre devoir, aujourd'hui, de leur rendre un grand et vibrant hommage», précise encore le premier secrétaire général du FFS.