L�auteur du film Le charbonnier, Mohamed Bouamari, vient de tirer sa r�v�rence en quittant � pour toujours � les feux de la rampe � l��ge de 65 ans. Cin�aste talentueux, bouillonnant, d�bordant d�imagination cr�atrice, habit�, hant�, poss�d�, obs�d� par le cin�ma, il �tait l�auteur de cinq longs m�trages et de quelques courts m�trages dans lesquels transparaissaient la g�n�rosit�, l�humilit� et la modestie qui caract�risaient �Boum�, comme l�appelaient les intimes. A d�faut de r�aliser des films dans un environnement ingrat, il a pr�f�r� s�expatrier, lui et sa famille, pour des cieux qu�il croyait plus cl�ments, afin de concr�tiser ses r�ves dont sa t�te �tait farcie. Hant� et obs�d� par les images, cet enfant de la Cin�math�que alg�rienne dont il �tait le pr�sentateur et l�animateur vedette a pr�sent� les grands noms du cin�ma universel. Des noms aussi prestigieux comme Wim Wenders, Volkder Schl�ndorff, Werner Herzog, Margaret Von Trotta, Francesco Rosi, Ettore Scola, Sembene Ousmane, Salah Abou Se�f, Tewfik Salah, Azzat El Ala�li, Alexandre Arcady, Mohamed Lakhdar Hamina, qui eurent l�honneur de fouler le sol de ce temple du cin�ma qu��tait le mus�e se souviendront � pour toujours � de Bouamari qui savait � avec pertinence et intelligence � diriger et animer les d�bats, tout en soufflant le chaud et le froid, pour attiser ou apaiser le d�bat, selon l�humeur et la passion des uns et des autres, lors de soir�es houleuses qui duraient tard dans la nuit. Monstre du 7e art, il manipulait, � l�instar d�un magicien, la pellicule comme aucun et, il �tait le double et le compl�ment de Boudj, son ami et complice, un autre titan du cin�ma, dont la vie a �t� vou�e au cin�ma, qui a marqu�, de son empreinte ind�l�bile, la Cin�math�que alg�rienne, lieu devenu mythique et dont il ne subsiste, aujourd�hui, que de vagues souvenirs. Entre eux deux, se cr�ait une sorte d�osmose, de symbiose, puisque l�un fa�onnait la vie, en faisant des films que visionnait � chaque matin � avec une infinie tendresse et passion, Boudjema�, au Mus�e du cin�ma, les yeux riv�s sur l��cran jauni. Boudj pouss� � la retraite avec ingratitutde, sans qu�aucune nomination ne vienne sanctionner une carri�re de 26 ann�es tout enti�re faite de d�vouement et d�abn�gation au service du Mus�e du cin�ma. Aujourd�hui, c�est au tour de Bouamari d��tre emport� par la mort, lui aussi, s�es vou� corps et �me � un cin�ma dont il �tait �pris et f�ru, lequel lui refusa le droit au r�ve. C�est dire l�ingratitude de cet art envers ses enfants. Il nous est difficile de dire adieu au �charbonnier�, tant l��motion est forte et nous �treint de penser ne plus revoir, celui qui avait toujours un mot gentil pour tout un chacun, le sourire � la bouche. Fonci�rement bon et g�n�reux, il trouvait toujours le ton juste pour une s�quence, un plan, et celle symbolique de � l�arrachage du voile par son �pouse la grande Fettouma Ousliha dans El Faham � pr�lude � l��mancipation de la femme, dont il �tait le d�fenseur. Il incarnait la femme alg�rienne dans toute sa dimension artistique et autres valeurs. C��tait le g�nie, le prestidigitateur, le grand Bouamari, celui des grands jours au faite de sa puissance imaginative et cr�atrice. Aujourd�hui qu�il n�est plus, ses films, ces images d�une puret� claire et limpide immortaliseront � jamais sa m�moire. Car un artiste aussi grand soit-il ne meurt jamais, du moment qu�il laisse, derri�re lui, une �uvre artistique, cr�ation de l�esprit constituant l��me de tout cr�ateur et qui est appel�e � lui survivre � jamais. Les grands que sont John Ford, Mozart, Van Gogh, Howard Hawks, Dosto�evski, Michel Ange sont des t�moins dont les �uvres sont toujours pr�sentes et continuent � briller au firmament du Panth�on universel. Car les grandes cr�ations artistiques sont l��uvre de g�nies et de grands esprits et que le temps � en d�pit de nombreux si�cles � n�arrive toujours pas � alt�rer. �Ce n�est qu�un au revoir� est le titre d�un film de John Ford est la formule dont nous userons pour dire � Boum que notre c�ur et nos pens�es iront toujours vers toi, car nous ne pourrons � bien s�r � oublier les quelques instants de bonheur pass�s ensemble et esp�rons que l� o� tu es, tes projets se concr�tiseront. Mohamed N�AMAR