Le cinéaste algérien, Mohamed Bouamari, est décédé hier à la suite d'une crise cardiaque à l'âge de 65 ans. Il laisse derrière lui une riche filmographie et une carrière de formateur dans les divers métiers du cinéma. Natif de Sétif, Mohamed Bouamari est un véritable autodidacte qui gravira tous les échelons jusqu'à la réalisation. Sa vie durant, il a été très présent sur la scène cinématographique nationale depuis l'Indépendance. Au départ de cette carrière, une bourse d'études obtenue en France avant de regagner Alger en 1965. À partir de cette date, il devient assistant et travaillera avec plusieurs cinéastes algériens et étrangers de renom. Il sera ainsi l'assistant de Lakhdar Hamina dans Le Vent du Sud, de Costa Gavras, pour son film Z sorti en 1969, de Luchino Visconti sur L'Etranger en 1966, de Bertolucci, en 1970, lors du tournage de Remparts d'argile et enfin, et surtout, il a travaillé avec le regretté Gillo Pontecorvo dans le plus que célèbre La Bataille d'Alger, sorti en 1966. Riche de cette première expérience, Bouamari se lance dans la réalisation de ses propres films. Son premier long métrage, Le Charbonnier (1972), incarnera la naissance du cinéma de l'Algérie indépendante. Ce film, qui raconte les désillusions d'un ancien maquisard devenu charbonnier concurrencé par le gaz, recevra le deuxième prix au Festival de Carthage et, au cours de la même année, le prix Georges Sadoul de la semaine de la critique à Cannes. Dès lors, il s'impose comme l'un des cinéastes les plus talentueux et prometteurs de la nouvelle vague du cinéma algérien. Le Charbonnier sera suivi par L'Héritage (1974), Le Premier Pas (1979) et Le Refus (1982), ainsi que de nombreux documentaires et téléfilms. Parallèlement à son activité créative, il a participé à la formation de jeunes cinéastes et pris part aux activités de la Cinémathèque algérienne. Mohamed Bouamari s'est consacré durant ces deux dernières décennies au court-métrage et à la production de documentaires tels que Tlemcen, à l'ombre des remparts, La Procuration et enfin le court-métrage intitulé Nuit sorti en 1996. Sa dernière apparition était dans Barakat, un film de Djamila Sahraoui, sorti en 2005. L'enterrement du défunt aura lieu aujourd'hui au cimetière Sidi-Merzouk et la levée du corps à partir de son domicile à Ben Aknoun, à Alger. SAMIR BENMALEK