Les �v�nements s�acc�l�rent au sein du MSP. Il aura suffi en fait que Bouteflika interpelle violemment et publiquement Aboudjerra Soltani, samedi dernier, pour que la guerre �inachev�e� de succession � Mahfoud Nahnah reprenne de plus belle. L�actuel chef du parti islamiste du pouvoir vit certainement ses derniers moments de r�gne. Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - Apr�s s��tre vu neutralis� et isol� par son bureau ex�cutif national, qui refuse de l�accompagner dans sa chute annonc�e, le patron du MSP verra son autorit� s�rieusement contest�e � l�int�rieur du parti. Une fronde sans pr�c�dent que �traduit� si bien l�un des hommes les plus influents du MSP, Ahmed Dane. �L�initiative consistant � d�noncer la corruption est en soit louable. Mais qu�un haut responsable occupant une fonction aussi �lev�e au sein des institutions de l�Etat s�exprime de la sorte, et avec une telle l�g�ret� est pour le moins inadmissible.� Oui, c�est bien de son pr�sident que Dane parle. Il le citera nomm�ment m�me ! �La fonction �tatique qu�il occupe ne permet pas � Aboudjerra d�agir de la sorte. Un ministre, s�il a des dossiers, est tenu de les soumettre aux instances appropri�es, en l�occurrence le gouvernement et la justice, avant de s�adonner � des d�clarations ou l�improvisation et la qu�te de la gloire personnelle prime sur tout.� Dane est d�ailleurs convaincu que �lesdites d�clarations font m�me avorter l�initiative du parti dite �stop � la corruption� et Aboudjerra, en se comportant de la sorte, s�ins�re dans une bataille de r�glement de comptes d�ordre historique et m�me r�gionaliste, qui ne nous regarde ni de pr�s ni de loin�. A qui faitil allusion ? �Des parties qui agissent par derri�re les rideaux�, se suffira-t-il de r�pondre. Celui qui incarne, depuis longtemps, l�aile radicale du MSP reprend cependant le vitriol tout de suite apr�s. �Nous consid�rons que le pr�sident de la R�publique parlait, en s�adressant � Aboudjerra, � un ministre pas au pr�sident du MSP. Mais en faisant l�invite � choisir entre �tre dans le gouvernement ou dans l�opposition, c�est le parti qui est interpell�. D�ailleurs, toutes les instances du parti sont tenues de prendre leurs responsabilit�s face � cette crise de fait. Pour que des positions d�un ministre, qui sont forc�ment strictement personnelles, ne se r�percutent pas sur le parti.� Aboudjerra, en d�missionnant du gouvernement, serait-ce la solution ? �Qu�il d�missionne ou pas du gouvernement, pour moi, c�est un non-�v�nement. Aboudjerra a commis deux erreurs majeures : la premi�re �tait d�accepter d��tre ministre enfermant ainsi le parti dans une cage. Une cage certes dor�e mais cage quand m�me. La deuxi�me �tant de confondre entre les deux fonctions. Car si les d�clarations d�un responsable d�un parti aboutissent � la constitution de dossiers, celles d�un ministre se doivent, en revanche, d��tre bas�es sur des dossiers. Toute la diff�rence est l�. Or, et en d�pit de tout, et jusqu�� preuve du contraire, personne, pas m�me un seul fr�re du bureau ex�cutif national n�a vu, ni n�a entendu parler de quelque dossier que ce soit� ! Ceci �tant, le d�put� du MSP invite son pr�sident � se d�terminer. �S�il a effectivement des dossiers, qu�il les pr�sente, sinon il n�a qu�� prendre ses responsabilit�s.� La voie est par ailleurs indiqu�e par notre interlocuteur qui n�a pas particuli�rement la r�putation de frondeur isol� et aventurier, lorsqu�il ajoutera : �Les options strat�giques du parti sont l�apanage des congr�s. Nul autre, f�t il le pr�sident du parti lui-m�me, n�a le droit de d�roger � la r�gle. Mais dans l�imm�diat, il urge � ce que l�on prenne des mesures fortes pour que le parti sorte de la tr�s dangereuse impasse dans laquelle Aboudjerra l�a mis.� K. A.