Pour la deuxi�me fois en quatre jours, le pr�sident du MSP Aboudjerra Soltani s�est saisi de l�opportunit� que lui offre le dernier discours de Bouteflika pour se �distinguer � par rapport � ses partenaires de l�Alliance pr�sidentielle et tenter de faire accroire qu�il se d�marque du pouvoir, d�une mani�re g�n�rale. Kamel Amarni - Alger (Le Soir) - Le patron de l�ex-Hamas s�engluait, naturellement, dans les ambigu�t�s et les contradictions lorsqu�il commenta le dernier discours pr�sidentiel, objet d�une conf�rence de presse qu�il a anim�e, hier mercredi, au si�ge du parti islamiste � El-Mouradia. Ainsi, s�il qualifie le discours de Bouteflika de �d�cision politique courageuse �, Aboudjerra ne manque pas de s�en d�marquer. �Ce discours a d�plu � certaines �lites en m�me temps qu�il n�a pas �t� compris par la majorit� du peuple qui veut du concret. De m�me qu�il n�a pas mis fin � la vague des contestations sociales.� Cela, quand bien m�me �il a �t� positivement accueilli par la classe politique � l�exception de ceux qui r�clamaient la dissolution du Parlement et ceux qui persistent � revendiquer une assembl�e constituante et des �lections anticip�es �. Ce ne sera pas tout. Le chef de l�un des trois partis au gouvernement estime que le discours pr�sidentiel manque pratiquement de l�essentiel. �Ce discours n�a pas pr�cis� les priorit�s, n�a pas d�termin� la nature des r�formes et n�a fix� aucune �ch�ance.� D�o� cette accusation, formul�e sous forme d�appr�hension : �Nous craignons que ce discours ne soit utilis� comme moyen pour gagner du temps ou alors que les r�formes ne soient vid�es de leur substance. Ou m�me qu�elles soient men�es avec la mentalit� du parti unique.� Une attaque on ne peut plus frontale contre Bouteflika que Aboudjerra �largira ensuite � l�ensemble des d�tenteurs de pouvoir en Alg�rie lorsqu�il plaidera un peu plus tard : �Il est temps que cesse cette forme de tutorat politique qu�exercent certains membres du pouvoir.� Fid�le � cette ligne inflexible h�rit�e de feu Nahnah et consistant en une duplicit� du discours, l�ancien ministre du Travail qu��tait Soltani s�ent�tait � vouloir se montrer du c�t� du peuple et contre le pouvoir. Une hypocrisie dont excellent les fr�res musulmans. Le Hamas Alg�rie n�est qu�une branche de cette v�ritable internationale islamiste. Ce parti, aux affaires depuis le premier gouvernement de la coalition sous Liamine Zeroual, et qui compte aujourd�hui encore quatre ministres dans le gouvernement Ouyahia, prend pourtant la posture d�un irr�ductible opposant quand il �voque les derniers �v�nements : �La politique consistant � acheter la paix en prenant des mesures d�urgence pour la prise en charge des revendications des contestataires est venue en retard et a eu l�effet inverse.� Ces mesures du gouvernement, dont fait partie le MSP, n�ont fait, selon le conf�rencier, �qu��largir le champ de la contestation, amplifier les revendications sociales, ouvrir la sc�ne politiques aux initiatives et ouvrir l�app�tit de l�opinion publique qui aspire � des r�formes globales (�)�. Contrairement � ses partenaires de l�Alliance, Ahmed Ouyahia et Abdelaziz Belkhadem quasiment sur la m�me longueur d�onde s�agissant de l�essentiel, Aboudjerra se lance dans la surench�re. Pour lui, Bouteflika ne doit pas confier la conduite de ses r�formes � quelque partie tierce, �pas m�me le gouvernement. L�exp�rience nous a montr� qu�a chaque fois que cela a �t� fait, ce fut un �chec�. Et pour mieux se distinguer, il plaide pour �un r�gime parlementaire et la suppression de la deuxi�me chambre du Parlement�. Et pour mieux se placer dans la perspective du lancement du chantier de la r�vision constitutionnelle, le chef du MSP met d�j� en garde quant � l�aspect �dangereux de la commission en charge de la r�vision de la Constitution�. Il s�explique : �Nous ne voulons pas renouveler l�exp�rience de 1996 lorsque nous nous sommes retrouv�s noy�s � l�int�rieur d�une commission similaire domin�e par une majorit� d�inconnus. � Abdelaziz Bouteflika, qui avait soigneusement mis � l��cart le MSP et son leader lors des quatre r�unions au sommet qu�il avait eues avec les hauts responsables de l�Etat, prendra-t-il en consid�ration cette fausse fronde de l�ex-Hamas lorsqu�il engagera le c�t� pratique de ses r�formes ? Peu probable�