Pour r�soudre le sempiternel et caract�ristique probl�me des p�nuries d�eau potable dans la station baln�aire de Tigzirt-sur-Mer, les hautes autorit�s du pays ont d�gag�, durant l��t� 2002, une enveloppe budg�taire de pr�s de 20 milliards de centimes pour construire une station de dessalement d�eau de mer. L�usine, d�une capacit� de production de 2 500 m3/jour, est entr�e en exploitation deux ans plus tard. Dans les premiers mois de son lancement, l�unit� de Tigzirt avait acquis la glorieuse r�putation de produire la meilleure eau dessal�e nationale. L�objectif du projet �tant de mettre fin ou tout au moins de r�duire sensiblement les p�nuries, il est sans doute atteint pour la majorit� des foyers de Tigzirt, mis � part ceux du lotissement Est o� le r�seau de distribution se fait toujours attendre un quart de si�cle apr�s sa cr�ation. Contents de ne plus vivre les cauchemars d�autrefois, les Tigzirtois, qui ne se privent pas des lavages � grande eau dessal�e, continuent toujours de s�approvisionner dans les sources ou utilisent l�eau min�rale pour les besoins de la table. Sans entrer dans la composition min�ralogique, l�eau dessal�e telle qu�elle arrive dans les robinets est difficilement buvable. Elle laisse un fort arri�re go�t saum�tre au point o� les Tigzirtois rechignent � la boire. Une contrainte qui a amen� certains restaurateurs, soucieux du bien-�tre de leurs clients, � ne jamais servir l�eau dessal�e mais plut�t celle des sources naturelles de la r�gion. Un exemple suivi par certains cafetiers. Car, force est d�admettre que plusieurs consommateurs demandent aux serveurs l�origine de l�eau avant de la commander. Dans un autre registre, l�eau dessal�e avec son r�sidu de sel affecte s�v�rement les composants �lectroniques de certains appareils professionnels comme les laboratoires de d�veloppement de la photographie par exemple. �Si la situation est le r�sultat d�une carence technique ou chimique, il appartient � l�ADE d�y rem�dier ou de mettre les moyens n�cessaires. S�il s�agit plut�t d�une limite technologique et industrielle, qu�elle mette fin � tout espoir d�am�lioration qualitative. Les autorit�s doivent revoir leurs copies et mobiliser toutes ressources existantes avant d�opter pour le dessalement. �Car, peut-�tre que le jeu ne vaut pas la chandelle�, observe un citoyen de Tigzirt. Pour rappel, les environs de Tigzirt-sur-Mer regorgent des r�serves d�eau potable comme l�in�puisable plateau de l�oued Feraoun, qui se situe � la limite est de la ville, ou encore les sources du village Athouri dans les entrailles de la for�t de Mizrana, � moins de dix kilom�tres de Tigzirt. Ces derni�res n�ont pas fait, � ce jour, l�objet de r�cup�ration en d�pit de leur grand d�bit. Notons, enfin, que jusqu�� la fin des ann�es 1970, la ville baln�aire �tait aliment�e en eau potable par la seule source de Boukhira, dans le village de El-Aziab. Aujourd�hui, les eaux de cette derni�re se d�versent dans la nature � la grande frustration des r�sidants. �Certainement, il aurait fallu moins de 20 milliards de centimes pour r�cup�rer et capter tous ces tr�sors d�une qualit� indiscutable pour le commun des mortels�, conclut un autre citoyen.