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M'SILA
Le m�tier de berger entre hier et aujourd�hui
Publié dans Le Soir d'Algérie le 27 - 12 - 2006

Ounougha, Termount, A�n-El- Melh, A�n Errich, Bensrour, Houamed autant de vastes aires steppiques � M'sila o� se perp�tue � ce jour le m�tier pas tr�s facile de berger. Apanage des hommes, en temps froid comme en temps doux, les bergers se l�vent d�s les premi�res lueurs du jour emportant avec eux les seules besaces contenant leur repas de la journ�e compos� souvent d'une galette, dattes et d'une bouteille d'eau.
Certains d'entre eux parcourent plusieurs kilom�tres pour trouver les bons p�turages pour leurs troupeaux. Le d�placement aller-retour leur prend alors toute la journ�e et ils ne rentrent chez eux qu�avec la tomb�e de la nuit. Eux-m�mes �leveurs de petits troupeaux, d�autres se contentent de faire pa�tre leurs b�tes sur des espaces plus proches de leurs villages. Le nombre limit� de leurs animaux fait que les ressources de petites aires suffisent � les rassasier. Cette derni�re cat�gorie de bergers est pour sa majorit� compos�e d��leveurs saisonniers qui acqui�rent de petits troupeaux pendant les quatre ou cinq mois pr�c�dant l�A�d-El-Kebir pour les vendre en cette occasion de pic de la demande sur les ovins. Il y a deux ou trois d�cennies, le repas, le chien et la fl�te �taient les seuls objets qu�emportait le berger au d�part de sa maison. Les longues heures de solitude transformaient nombre de ces hommes en de virtuoses fl�tistes et parfois m�mes en �de grands po�tes du malhoun�. Ceci constituait la seule occupation offerte au berger au milieu des infinies �tendues steppiques dont le silence n�est bris� que par le soufflement du vent et les b�lements de ses brebis et agneaux. Pour de nombreux bergers �voluant sur les steppes d�nud�es du Hodna, le soleil suffoquant des journ�es chaudes est le plus intenable des inconv�nients de ce m�tier car il n�existe souvent ni arbre et rocher pour s�en pr�server et le danger des morsures de serpents n�en est pas moins grand, ajoutent-ils. Pour ces raisons, les bergers pr�f�rent le froid � la chaleur. Allumer un petit feu pour se r�chauffer �tant toujours facile, arguent-ils, estimant que l�id�al serait d'�tre en compagnie d�autres bergers mais cette opportunit� n�est donn�e qu�aux tr�s jeunes bergers peu exp�riment�s. Les filles ne sont autoris�es � exercer ce m�tier qu�� proximit� des maisons et seulement jusqu'� l��ge de dix ans. Les propri�taires de troupeaux pr�f�rent employer un berger m�me �tranger au village plut�t que de les confier � leurs jeunes filles. Le ph�nom�ne de transhumance � l�occasion duquel de grands mouvements de b�tes ont lieu a disparu dans la wilaya de M�sila sauf dans la r�gion de Zerzour o� ce mode de pastoralisme fonctionne toujours. Perm�able aux changements, le monde rural s�est aussi laiss� envahir par les petits objets de la technologie. Et il n�est pas rare de rencontrer un berger discutant avec un ami par portable ou �coutant une clip sur son appareil MP3 ou un baladeur CD. Ma�tres des grandes steppes et fins connaisseurs de leurs ressources en herbes et en eau, certains bergers font preuve d�un grand professionnalisme que leur reconnaissent volontiers les gros �leveurs qui ne rechignent parfois pas � leur offrir l�avantage d�une assurance sociale.

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