Pastoralisme n Ounougha, Termount, Aïn El-Melh, Aïn Errich, Bensrour, Houamed autant de vastes aires steppiques où se perpétue à ce jour le métier pas très facile de berger. La longue marche, la patience, l'amour de la solitude et la vigilance sont les principales qualités requises pour ce métier. Par temps froid comme par temps doux, les bergers se lèvent dès les premières lueurs du jour emportant avec eux leur seule besace contenant leur repas de la journée composé souvent d'une galette, de dattes et d'une bouteille d'eau. Maigre pitance pour faire face à une longue journée de patience qui creuse le ventre du plus résistant des hommes. Certains parcourent plusieurs kilomètres à travers des paysages pas toujours très accueillants, pour trouver les bons pâturages à leurs troupeaux. Le déplacement aller-retour leur prend alors toute la journée et ils ne rentrent chez eux qu'à la nuit tombée, épuisés par les efforts fournis à surveiller le cheptel pas toujours obéissant. D'autres se contentent de garder leurs bêtes sur des espaces plus proches de leurs villages. Le nombre restreint de leur troupeau fait que les ressources de petites aires suffisent à les rassasier. Cette dernière catégorie de bergers est, dans sa majorité, composée d'éleveurs saisonniers qui acquièrent de petits troupeaux pendant les quatre ou cinq mois précédant l'Aïd El-Kébir à des prix raisonnables et les vendre en cette occasion de pic de la demande réalisant ainsi des bénéfices très importants et rapides. Et ceci sans prendre trop de risques relatifs aux maladies et soins de ces bêtes. Il y a deux ou trois décennies, le repas, le chien et la flûte étaient les seuls objets qu'emportait le berger au départ de sa maison. Les longues heures de solitude transformaient nombre de ces hommes en de virtuoses flûtistes et parfois même en «de grands poètes du malhoun». Ceci constituait l'une des seules occupations offertes au berger au milieu des infinies étendues steppiques dont le silence n'est brisé que par le souffle du vent et les bêlements de ses brebis et agneaux. Une autre occupation qui fait presque partie de la personnalité du berger, c'est l'observation et la méditation, c'est pour cela que ces hommes sont connus pour leur calme et leur sagesse légendaires. Pour de nombreux bergers évoluant sur les steppes dénudées du Hodna, le soleil suffoquant des journées chaudes est le plus intenable des inconvénients de ce métier car il n'existe souvent ni arbre ni rocher pour s'en préserver et le danger des morsures de serpents n'en est pas moins grand, ajoutent-ils.