S�exprimant sur les ondes de l�ENTV en 2005, le ministre de la Solidarit� avait avanc� le nombre inqui�tant de 3 000 m�res c�libataires enregistr� chaque ann�e en Alg�rie. Mais qu�en est-il des chiffres inconnus des m�res c�libataires qui parviennent � accoucher dans la clandestinit� et qui abandonnent leurs nouveau-n�s dans la rue ? Un autre ph�nom�ne semble prendre de l�ampleur, il s�agit de ces nourrissons que l�on retrouve morts de diverses mani�res : �touffement, hypothermie, strangulation, d�shydrat�s, ou pire d�coup�s et mis dans un sac plastique comme ce fut le cas dans une wilaya de l�Ouest ! Amel B - Oran (Le Soir) - Enfant n� d�une liaison ill�gitime, ou comme certains pr�f�rent parler de �naissance en dehors du contrat de mariage�, semble �tre une r�alit� dont on pr�f�re en parler toujours sous le couvert de l�anonymat ou encore de mani�re absolument discr�te et honteuse. Tous ces qualificatifs n�ont qu�une issue : agir dans le silence, �viter � tout prix d��bruiter �la chose inf�me� et rejet�e par toute une soci�t�. Une issue qui aboutit de plus en plus � l�abandon du nouveau-n� le plus souvent dans la rue et dans des conditions inhumaines. En 2005, selon les sources de la direction de l�action sociale, 267 nouveau- n�s ont �t� admis � ses services. En 2006, l�on enregistre une nette hausse avec 295 nouveau-n�s abandonn�s. Notre source nous dira que dans 80% des cas, ces b�b�s sont d�pos�s par leurs m�res g�n�trices au niveau de la pouponni�re apr�s avoir sign� un P-V d�abandon, avec un d�lai de �r�flexion� de trois mois qui leur est accord� pour reprendre le b�b�, audel�, il sera plac� dans une famille d�adoption. Dans 5% des cas, ces b�b�s sont trouv�s dans la rue, quant aux autres ils sont plac�s dans les pouponni�res dans le cadre de la garde judiciaire. Dans ces cas pr�cis, ces b�b�s ont �t� remis par leurs g�n�trices en empruntant la voie judiciaire d�o� d�lai �ouvert� quant � la reprise du b�b�. Ce type de situation cause du tort uniquement au b�b� puisque la proc�dure est trop lente et parfois interminable, jusqu�� six ans, �ge o� l�enfant sera automatiquement plac� dans un foyer pour enfants assist�s et ainsi il aura perdu tout rep�re et toute chance d��tre adopt� et �duqu� sur de bonnes bases. A ce jour, la pouponni�re d�Oran compte une trentaine de b�b�s abandonn�s et 29 autres plac�s dans le cadre de la garde judiciaire. Concernant ces derniers, m�me s�il existe des demandes de leur adoption, elles demeurent impossibles puisque leurs cas sont diff�rents et risquent malheureusement d�attendre tr�s longtemps une maman qui ne reviendra jamais les r�cup�rer et entre-temps ils grandissent au niveau de cet institut. Jusque-l�, nous n�avons abord� que le sujet des b�b�s abandonn�s et retrouv�s vivants, mais qu�en est-il de ceux que l�on retrouve morts ? M�me si nous n�avons pas pu obtenir un chiffre officiel les concernant, nous apprenons que durant les neuf premiers mois de l�an 2004, environ 18 b�b�s furent retrouv�s morts. En 2006, et ce, uniquement � travers la presse r�gionale, l�on signale des d�couvertes de pas moins d�une quinzaine de b�b�s morts. Les causes de la mort varient entre l��touffement, hypothermie, strangulation, d�shydratation. Le pire fut atteint dans une ville de l�Ouest o� une jeune fille de 20 ans, apr�s avoir mis au monde son b�b�, aurait pour on ne sait quelle raison ou folie, d�coup� son b�b� (l�on ignore si elle a agi seule), l�aurait mis dans un sac-poubelle et jet�. Elle fut vite rattrap�e par son acte innombrable et va devoir en r�pondre. Tant que la soci�t� �vitera de faire face � cette r�alit� des couples qui vivent et pratiquent des relations intimes en dehors du mariage et ce, en l�absence d�une pr�vention contraceptive, ceux-ci prennent le risque de continuer de procr�er dans la clandestinit� et � �touffer le r�sultat de telles liaisons non prot�g�es et inconcevables pour une soci�t� dite conservatrice. D�s lors, ils �jouent� avec l�avenir et parfois avec la vie de ces petits �tres innocents.