Entour�e de fleurs, la photo du d�funt journaliste Abderrahmane Mahmoudi est � l�entr�e de son journal Le Jour d�Alg�rie. Au lendemain de sa mort et de son enterrement, son �quipe du Jour d�Alg�rie est � l��uvre. Tenter d��tre � la hauteur de ce journaliste, porter le flambeau et poursuivre son �uvre tels sont leurs v�ux. Dans son bureau, Nadia Kerraz, r�dactrice en chef et qui a travaill� avec le d�funt durant huit ans donne l�impression d��tre plong�e dans ses souvenirs. Derri�re son micro, elle lit des articles et corrige. �On pensait qu�il allait �viter la Faucheuse, nous attendions son retour� dit-elle en pleurant. Sa force, elle la puise dans ce qu�il a laiss� ce natif de Ksar Chellalla dans la wilaya de Tiaret le 5 f�vrier 1955. �On ne peut pas baisser les bras. C�est ce qu�il aurait aim� qu�on fasse pour lui�, ajoute-t-elle en essuyant ses larmes qu�elle ne peut contenir. Elle ajoute : �D�s qu�il allait mieux, il balan�ait un �dito, ce qui nous remplissait de joie et nous redonnait espoir pour son retour� Mahmoudi, ce licenci� de droit de 1976 de la facult� de Ben Aknoun a combattu la maladie jusqu�au bout en continuant � lire, � s�informer et bien s�r � �crire. Aujourd�hui, une �dition sp�ciale lui sera consacr�e. Un num�ro hommage pour �essayer de faire toucher du doigt ce que l�Alg�rie vient de perdre.� Et avec des articles d�information. �Car il ne faut pas oublier qu�il �tait un vrai homme de l�information. � fait observer Karima, journaliste, avant de laisser quelques larmes glisser sur sa joue. �C�est une perte immense et un monument qui s�en va. Le drame est qu�il n�y a pas de rel�ve digne de ce nom. Mahmoudi est un homme hors du commun�, ajoute Nadia Kerraz en parcourant des yeux les nombreux fax de condol�ances �parpill�s sur son bureau. Abderrahmane Mahmoudi a eu une vie professionnelle unique dans son genre. Durant son service militaire, il exerce � la revue El Djeich. Il int�gre ensuite l��quipe d� El Moudjahid puis celle d�Alg�rie Actualit� avant de s�impliquer dans la presse ind�pendante � l�ouverture du champ m�diatique apr�s avoir jou� un r�le de premier plan dans le premier syndicat des journalistes, le MJA. Il assumera en 1990, la r�daction en chef du Nouvel Hebdo. Il fondera un an plus tard l� Hebdo Lib�r� qui s�imposera tr�s vite comme r�f�rence du journalisme d�investigation s�illustrant par l�affaire des magistrats faussaires et des faux moudjahidine pour laquelle il sera injustement emprisonn� de mars � avril 1992. Le journal sera vis� le 21 mars 1994 par un l�che attentat terroriste qui fera trois morts dont son fr�re Nadir et deux bless�s. Apr�s la disparition du journal en 1995, Abderrahmane Mahmoudi sera l�auteur de plusieurs interventions pertinentes � travers les colonnes de quotidiens nationaux. En 2002, il fonde l�hebdomadaire Les D�bats qui sera suivi par le quotidien le Jour d�Alg�rie en 2003. Il a �t� l�auteur de deux ouvrages analysant la crise alg�rienne La face cach�e du mensonge et Les financiers de la mort ainsi que le roman Sous les cendres d�octobre. Au sein de la r�daction, les journalistes s�affairent � peaufiner leurs papiers. �Tout le monde continue � travailler. C�est la meilleure fa�on de lui rendre hommage� disent pratiquement tous les journalistes et techniciens. � Ce n��tait pas un patron ordinaire. Le moins que l�on puisse faire est de lui rendre hommage tel qu�il devait �tre le sien�, soutient Nabil Benali, directeur de la r�daction. Et d�ajouter : � De rendre vie � sa m�moire, � ce qu�il a fait et ce qu�il a r�ussi. D�autant plus que la maladie n�a pas du tout touch� la qualit� de ses �crits ni de sa plume.� Nabil Benali garde de lui le souvenir d�une personne qui se bat jusqu�au bout et qui s�implique totalement dans tout ce qu�il faisait. �Malgr� sa maladie, il continuait � lire et �tait inform� de tout. �J�attendais son retour et j�avais espoir qu�il reviendrait�, ajoute Karima. Pour toute cette �quipe, leur hommage sera au quotidien pour poursuivre l��uvre de Mahmoudi.