Deux CD de noubate de musique andalouse, �dit�s par Belda Diffusion, sont disponibles depuis quelques jours dans les bacs des disquaires. Il s�agit de la nouba Raml de l�Association des beaux-arts et de la nouba Ghrib de l�association La Cordoba d�Alger. Dirig�e par Abdelhadi Boukoura, violoniste et chef d�orchestre, l�Association des beaux-arts en est � son second opus, ayant d�j� enregistr� en juillet 2005 un CD de la nouba Sika. Enregistr�e en juillet 2006 au Studio de Zerrouki Bouabdellah, un texte de pr�sentation par le Dr Boudjema� Ha�chour accompagnant le CD, la nouba Raml a �t� interpr�t�e en hommage au regrett� Tarik Hamouche. Pr�ludant la nouba Raml par deux neklab Zidane, El boulboul ghana et Saraqa el ghosn, l�orchestre interpr�te, entre autres pi�ces vocales et instrumentales d�licieuses de cette nouba du cr�puscule, le mceddar Chems el achiya ou les deux nesrafate Raml Kad ata et Adji tara. Cinqui�me nouba de la �ana� andalouse, les historiens admettent qu�elle a �t� compos�e du temps du calife ommeyade Yazid Ibn Abdelmalek, intens�ment s�duit par une courtisane d�une beaut� incomparable, appel�e El Ghalia ou Houbaba, d�c�d�e �touff�e par un grain de grenade aval� de travers. Quinze jours apr�s, vers l�an 126 de l�H�gire (744 apr�s J.-C.), mourra le calife et fut enterr� � ses c�t�s. Ce qui explique, est-il �crit dans ce livret, la tristesse de cette nouba construite sur un amour platonique, un amour esquiss� donnant aux po�mes un certain chatoiement, mais qui se termine par des chansons de nostalgie, d�attendrissement. Il en est de m�me pour l�association El Cordoba d�Alger qui a d�j� offert aux m�lomanes un enregistrement de la nouba Raml. Elle nous revient sous la direction de Kateb Naguib avec un second opus, la nouba Ghrib, enregistr� au studio de la Radio nationale et accompagn� �galement d�un livret. Hommage au d�funt musicien Abdelkrim Mhamsadji, cette nouba compte 16 pi�ces vocales et instrumentales avec, en guise de pr�lude, outre un mestakhbar �ana� et un neklab Ghribet El Hcine, Ya qawm ma wadjadtou sabra, un �mouvant Bachraf adjami, appel� �galement Bachraf esskat, marqu� par l�alternance du jeu � la zorna et de silence coup�s par les seuls battements des instruments tbelettes, tbels et naghrates. L�un des plus anciens du r�pertoire, la l�gende fait remonter l�origine de ce Bachraf au r�gne du calife abbasside Haroun Er-Rachid. Et le livret de d�crire qu��� l�heure o� l��mir des croyants p�n�tre dans la salle du tr�ne, salu� par la fanfare du palais, il a l�air sombre des mauvais jours, car la veille, dans un acc�s de col�re terrible, il avait ordonn� la mise � mort des vizirs barm�kides et de leurs parents. Ob�issant aux instructions re�ues, Masrour, l�ex�cuteur des hautes �uvres, apporte au calife la t�te de l�infortun� Djaffar El Barm�ki. Chacun retient ses larmes comme � souffler dans leurs bois et leurs cuivres, l��motion devenant trop forte les oppresse. Seuls les tbels continuent leur sourd mart�lement pour accompagner leurs sanglots et les couvrir�.