Dalila-Ferhi Considérée comme l'une des étoiles montantes de la musique andalouse, grâce à une formation de base chez des maîtres actuels de la çanaâ, Dalila Ferhi, sociétaire aujourd'hui, de l'association des Beaux Arts, nous livre ici, toutes les choses, les personnes, le petits détails qui ont contribué à sa brillante émergence sur la scène andalouse. Décryptage Depuis quelques temps, le nom de Dalila Ferhi se fait retentir sur la scène, à travers des récitals organisés ici et là dans le pays. Est-ce le début d'une carrière professionnelle ? En effet, c'est le fruit de plusieurs années de travail et de discipline et c'est le début d'une carrière professionnelle dans le même style (musique classique algérienne avec tous ses dérivés). Dans vos prestations, vous semblez privilégier le Haouzi sur la Nouba ? Pourquoi ce choix ? Je voudrais d'abord expliquer que la nouba et le « hawzi » occupent tous deux la même place dans mon cœur et à part égale. avec cette précision que mon choix s'est porté sur des styles apparentés pour la simple raison que je me sens plus à l'aise en l'interprétant surtout que ce genre de musique demeure, de nos jours, non exploité dans son intégralité malgré sa grande richesse. Néanmoins la nouba représente le socle de la musique andalouse qui m'a bercé, dès mon jeune âge, et continue de le faire et c'est en plus ma formation de base. Vous chantez aussi des textes plus ou moins inédits. Faites-vous beaucoup de recherches ? Il y a des gens autrement plus compétents que moi qui font des recherches en l'occurrence Mr Abdelhadi Boukoura, mon manager et le chef d'orchestre de l'Association des Beaux Arts d'Alger dont je fais partie. Mon rôle se limite à interpréter ces chefs - d'œuvre en essayant de leur donner toute la valeur et la splendeur qu'ils méritent. On chante de moins en moins la Nouba. Pourquoi, et cela n'est-il pas périlleux pour la préservation de ce patrimoine musical ? Je ne suis pas du même avis que vous, je pense que l'interprétation de la nouba va en crescendo et que cette dernière rassemble un nombre important d'interprètes de différentes générations, tels que l'incontournable maître de la musique andalouse Monsieur Sid'Ahmed Serri, de nos maîtres M. Mohamed Khaznadji, M. Zerrouk Mokdad, M. Nouredine Saoudi, M. Hamid Kheddim, M. Abdelatif Ferhi, Mme Zakia Kara Terki, Mme Lamia Madini, Melle kahina Boussafeur, Melle Imene Sahir …etc. Sans oublier le travail remarquable fait par Mme Beihdja Rahal qui a enregistré plus de 17 CD !!! Aussi, la nouba est omniprésente surtout dans les festivals organisés fréquemment où se retrouvent toutes les associations implantées un peu partout sur le territoire national avec souvent de nouveaux produits en main. Parlez-nous, même sommairement, de vos débuts dans la musique andalouse et quels sont les maîtres qui vous ont initiée ? Mes débuts dans la musique andalouse remontent à 1995, au conservatoire d'Alger, et à l'Association El Fakhardjia, sous la houlette de Mr Kamel Belkhodja et, en parallèle, chez M. Nacer Benmerabet, le chef d'orchestre de l'association El Djazairia El Mossilia, pour des cours particuliers de mandoline. En passant à la classe supérieure, j'ai eu la chance, encore une fois, de tomber sur deux autres professeurs Mr Mamad Benchaouch et M. Arezki Harbit, qui ont complété ma formation en me transmettant, ne serait-ce que des brins de leur immense savoir dans ce monde merveilleux de la musique andalouse. Enfin et pour assouvir ma soif artistique, surtout que j'étais dans l'obligation de faire un break après l'accident grave qu'a eu Mr Harbit et qui a, hélas, paralysé l'Association, je me suis dirigée vers l'association des Beaux Arts d'Alger sous la direction du Maestro Abdelhadi Boukoura jusqu'à ce jour. Aujourd'hui je voudrais m'incliner devant tous ces maîtres qui m'ont tant appris. Vous êtes depuis quelques temps sociétaire des Beaux Arts. Comment les choses se passent-elles au sein de cette association ? C'est une association très jeune, qui englobe plusieurs jeunes talents. Un esprit de famille très remarquable règne et favorise un apprentissage académique. Ce qui fait distinguer notre association des autres s'est la qualité de nos prestations et le travail de recherche qu'effectue notre chef d'orchestre. On apprend beaucoup que se soit dans le monde magique de la nouba qu'avec son dérivé. Avez-vous des enregistrements ? Oui, mon premier enregistrement remonte à 2006 avec l'association des beaux-arts un Inquilab moual dans un enregistrement d'une nouba Maya qui sera très bientôt dans les bacs. Ensuite, 2008 j'enregistre mon premier CD intitulé "Salah Bey" et le second en 2009 intitulé " Lechwaq", un enregistrement audio visuel pour la Télévision Algérienne "Fen Bladi" récemment. Quels sont vos futurs projets ? Je suis en phase final d'un troisième CD qui est toujours dans le même style et que son enregistrement est prévu pour très bientôt et en parallèle, je prépare un autre enregistrement d'une nouba classique dont je parlerai au moment propice. Une tournée est prévue également dans l'ouest du pays. Egalement des offres de duos me sont proposés et que je suis en train d'étudier. Je dois aussi donner un concert à Paris au mois de mai prochain incha allah. A. G.