Le pr�sident du Mouvement de la r�forme nationale (MRN), Abdallah Djaballah, qui, avant-hier mardi, faisait part d�une audience sollicit�e aupr�s du ministre de l�Int�rieur pour s�enqu�rir des raisons motivant la disqualification de son parti pour les �lections l�gislatives du 17 mai prochain, a �t� inform�, hier, � travers une d�claration de Zerhouni � l�APS, que sa demande est accept�e. Il s�est vu en m�me temps signifier qu�il ne jouit plus depuis 2004, date de l�expiration statutaire de son mandat, de sa qualit� de pr�sident du parti et de ce fait il ne peut convoquer un congr�s au nom du MRN. Sofiane A�t Iflis - Alger (Le Soir) - Le ministre de l�Int�rieur, qui a vite fait de r�agir aux propos de Djaballah, aura donc, en m�me temps qu��mettre un avis favorable � la demande d�audience du chef islamiste, �nonc� son verdict quant au fond du probl�me pos� : le retrait des formulaires de candidature reste, pour le MRN, gel� jusqu�� la tenue du congr�s du parti. Un congr�s que le ministre de l�Int�rieur dit, au demeurant, avoir autoris�. �La derni�re r�union du madjliss echoura, � laquelle avait particip� Djaballah, avait d�cid� de constituer une commission de pr�paration du congr�s. Cette commission a �t� r�cemment constitu�e par le madjliss echoura et a demand� l�autorisation d�organiser le congr�s. L�autorisation lui a �t� accord�e�, a d�clar� Zerhouni, ajoutant : �Nous attendons l�issue de ce congr�s pour savoir qui va diriger le parti et qui sera habiliter � d�signer les candidats du parti.� R�futant qu�il y ait des probl�mes entre Djaballah ou son parti avec l�administration, le ministre de l�int�rieur a n�anmoins fait remarquer que �du fait que son mandat a expir� en 2004, Djaballah ne peut pas, selon le statut d�El ISlah, convoquer un congr�s au nom de ce parti�. Autrement dit, Zerhouni donna � comprendre que c�est la qualit� de pr�sident de parti de Djaballah qui pose probl�me. �Selon un grand nombre de militants de ce mouvement, il (Djaballah, ndlr) n�est plus habilit� � diriger le parti�, a attest� Zerhouni. Mais alors comment se fait-il que le parti ait �t� autoris� auparavant � tenir des r�unions publiques, des pr�congr�s et m�me prendre part aux derni�res s�natoriales ? Le ministre de l�Int�rieur a expliqu� que les r�unions tenues l�ont �t� � la demande d�au moins trois personnes, comme le permet la loi. �Il y a eu des r�unions tenues � la demande d�au moins trois personnes, comme le permet la loi, mais ces demandes n�ont pas �t� faites au nom d�El Islah. La seule autorisation d�livr�e pour r�unir un congr�s est celle qui a �t� r�cemment accord�e � la commission pr�paratoire du congr�s, dont la cr�ation a �t� d�cid�e par le madjliss echoura.� Le ministre de l�Int�rieur a r�pliqu� �galement � la menace de Djaballah de recourir � la justice au cas o� le dialogue qu�il a souhait� avec les autorit�s ne se solde pas par une solution au probl�me. �Il est libre de saisir la justice�, a dit Zerhouni sans manquer de rappeler que �Djaballah a des affaires en justice avec des opposants de son parti�. Djaballah disqualifi� de fait Le d�partement de l�int�rieur, qui a autoris� la tenue du congr�s d�El Islah, a tranch�, en fait, en faveur des opposants � Abdallah Djaballah. Car, en r�alit�, le congr�s qu�il vient d�autoriser est celui sollicit� par Mohamed Boulahia en sa qualit� de pr�sident de la commission pr�paratoire du congr�s. Une commission, rappelons-le, install�e avant que la crise ne n�installe et ne gangr�ne les structures du parti. Boulahia et ses compagnons dans la dissidence qui a marqu� le MRN depuis 2004 vont, donc, devoir disposer du sigle du parti, � l�issue du congr�s pr�vu pour aujourd�hui � El Harrach. En effet, il s�imagine mal que Abdallah Djaballah et ses partisans puissent, s�ils daignent y prendre part, bien entendu, prendre les r�nes du parti � l�occasion de ce conclave organique. Un conclave pr�par� et certainement ficel� par la dissidence. Cela �tant, en autorisant le congr�s sollicit� par la dissidence et au nom du MRN, le minist�re de l�Int�rieur valide donc la l�gitimit� de cette derni�re � officier au nom du parti au d�triment de Djaballah. Autrement dit, la d�cision de l�int�rieur sonne la fin de l�aventure de Djaballah � la t�te du MRN. Et comme il ne se soumettra certainement pas aux d�cisions du congr�s de ce jeudi, Djaballah pourrait m�me, forc�, faire ses adieux � l�aventure partisane, sachant que les agr�ments pour les nouvelles formations politiques ne sont pas d�livr�s ais�ment, pour ne pas dire gel�s. On saura d�s aujourd�hui ce que Djaballah, invit� au congr�s par huissier de justice, apprend-on, entreprendra. S. A. I. DJABALLAH REAGIT : " Vous �tes induit en erreur" Le pr�sident du Mouvement de la r�forme nationale, Abdallah Djaballah, a r�agi hier, en fin de journ�e, aux affirmations du ministre de l�Int�rieur rapport�es par l�APS. Pour Djaballah, le ministre de l�Int�rieur est induit en erreur par le groupe de cadres dissidents du parti. D�abord, il bat en br�che l�argument de Zerhouni qui a affirm� que son mandat � la t�te du parti a expir� en 2004. Pour Djaballah, un tel propos est sans fondement car, affirme-t-il dans un communiqu� public, si le mandat du pr�sident du parti avait expir�, il en serait de m�me du madjliss echoura, dont les membres sont �galement �lus par une m�me dur�e de mandat. �Comment se fait-il que le minist�re de l�Int�rieur compose avec le madjliss echoura et non avec le pr�sident du parti, �lu par le m�me congr�s pour une dur�e de 5 ans�, s�interroge Djaballah, ajoutant que �le pr�sident du parti et le madjliss echoura ont tent� � maintes reprises d�organiser le congr�s mais � chaque fois ils ont essuy� le refus du minist�re de l�Int�rieur�. Djaballah a raison de faire remarquer que s�il y avait expiration de mandat, cette derni�re toucherait l�ensemble des cadres �lus du parti et non seulement le pr�sident. Le pr�sident du MRN r�pond �galement � Zerhouni sur cette histoire de commission pr�paratoire du congr�s qui a sollicit� et obtenu l�autorisation de le r�unir. �La commission pr�paratoire du congr�s issue des sessions du madjliss echoura, y compris celles tenues en 2004, n�a jamais introduit de demande d�autorisation d�organiser un congr�s. Le ministre a �t� induit en erreur par les dissidents, lesquels ont �t� exclus du parti. Il se pourrait que ce groupe de dissidents ait introduit effectivement une telle demande au nom de la commission pr�paratoire du congr�s, pr�tendant qu�elle �manait du dernier madjliss echoura auquel a assist� le pr�sident du parti�, note Djaballah qui infirme avoir pris part � ladite session du madjliss echoura � laquelle s�est r�f�r� Zerhouni. Le pr�sident du MRN insiste, par ailleurs, pour dire que son parti a effectivement �t� autoris� en tant que tel � tenir des congr�s � Alger, Boumerd�s et Blida et que les derni�res activit�s du parti ont �t� autoris�es. Il dit d�tenir les documents y attestant. Des documents qu�il fera valoir aupr�s de Zerhouni qui le recevra en audience samedi.