Il y a pr�s d�un demi-si�cle, l�un des tout premiers spots publicitaires sur l�une des toutes premi�res cha�nes de t�l�vision fran�aises chantait tout un folklore en clamant tout simplement : �Du pain-du vin-du boursin�. Longtemps cette triade se confondait avec un mode de vie qu�elle traduisait jusqu�� supplanter la carte postale. Chez nous, la publicit� dans ses premiers balbutiements reprenait certains slogans du nationalisme ambiant d�s les ann�es 1970. Fiert� alg�rienne, rappelons-nous : �Sidi Fredj, c�est diff�rent�, �ils sont n�s chez nous, on peut leur faire confiance�� A la t�l�vision, Safir-Inox effa�ait la Gillette ( firan�awiya) et nous a valu m�me un tube � la gasba pour la gloire de la lame. Depuis, le texte dans un arabe chati� lu par une inamovible voix en off fut pr�f�r� � l�image � arabisation effr�n�e et fanfaronnades � parti unique, pens�e unique, image unique, voix unique, produit unique� Certains metteurs en bo�te, croyant administrer des le�ons de savoir-vivre � leurs concitoyens dans la foul�e du PAP (programme anti-p�nurie) de la �lutte contre les fl�aux sociaux� et de �la moralisation de la soci�t� vers�rent dans l�incrimination de l�Alg�rien et des Alg�riennes. Pi�tons cascadeurs, linge sale �tendu aux balcons des cit�s-dortoirs, poubelles balanc�es du 4e �tage� Le spot n�est plus qu�un vulgaire instrument de propagande et fr�le l�agression caract�ris�e, l�insulte du peuple. Puis vint la parabole et la cascade d�images pour vanter le label et les marques d�pos�es. Qui peut r�sister � cet emballage, � cette mise en sc�ne ? Alors qu�on pensait que nos �faiseurs d�images� mieux �quip�s aujourd�hui allaient tenter, un tant soit peu, de rivaliser avec cette d�ferlante en associant une �quipe multidisciplinaire pour vanter les m�rites de nos produits nationaux, voil� que nos �g�nies� confondent smiret sc�narii pour nous balancer des chefs-d��uvre de suffisance et d�in�l�gance. A voir certains interludes anim�s avec les m�mes boutte-en-train agressifs qui se r�approprient des tags usit�s, on ne peut s�emp�cher de regretter l��poque de la t�l�vision en noir et blanc, celle o� l�hilarant H�didwan doubl� de Mama Messaouda chantaient les m�rites d�un pot de peinture dans un jouab de rire contagieux. Un grand moment de t�l�vision.