�Je pense que Feraoun a toujours �t� un homme qui r�prouve la violence. Pour lui il n�y avait pas une violence l�gitime et une autre ill�gitime, bien qu�il ait soutenu sans �quivoque la lutte des siens pendant la guerre, guerre par rapport � laquelle il est rare de trouver une �volution aussi rapide que la sienne. D�ailleurs � ce titre son assassinat par l�OAS surpasse toutes les autres explications quant � sa position vis-�-vis du colonialisme. Mais c��tait un �crivain qui a su surmonter les exacerbations de le guerre, o� la raison a perdu son droit de cit�, pour placer l�homme au centre de son �crit et de son roman�, a d�clar� M. Arezki Metref lors d�une conf�rence qu�il a anim�e � la maison de la culture de Tizi-ouzou, lors de l��vocation organis�e par la Ligue des arts cin�matographiques et dramatiques de la wilaya de Tizi-ouzou en collaboration avec la direction de la culture, sous l��gide de l�APW. Intervenant sur le th�me �Les h�ritages de Feraoun : l�humanisme�, le conf�rencier, dans une longue communication qu�il a voulu �un voyage libre autour et dans l��uvre de Mouloud Feraoun�, mis en relief les valeurs v�hicul�es par les romans, les essais, les nouvelles, les �crits tout simplement de l�auteur du Fils du pauvre. L�universalit� et l�humanisme sont les deux concepts qui reviennent � chaque fois tel un leitmotiv dans ses propos. A ce titre et r�pondant � ceux qui l�ont qualifi� de r�gionaliste, il r�torquera et en prenant la d�fense de l�enfant de Tizi-Hibel, �Feraoun �tait un �crivain r�gionaliste qui a r�ussi � universaliser sa r�gion�. Il poussera son argumentation dans ce sens en pr�cisant que le th�me trait� dans la Terre et le Sang, cette crise existentielle et philosophique, �est un sujet universel qui existe dans la litt�rature depuis toujours et �a se voit que Feraoun � une grande connaissance de la litt�rature moderne�. �Il a montr� � travers ses deux �uvres les Chemins qui montent et la Terre et le Sang comment d�une vie dans un petit village de Kabylie on peut avoir une r�sonance universelle et intemporelle�, ajoutera-t-il encore. La preuve �flagrante� de l�humanisme du descendant des A�t Chabane, �nom que l�administration coloniale a arbitrairement transform� en Feraoun�, pr�cisera-t-il, M. Metref la d�c�lera dans les conflits narr�s dans ses romans �o� il observe toujours une neutralit� humaniste frappante�. Il reconna�tra en outre, sous l�impulsion que le parcours �politique� et �id�ologique� est trop complexe pour le r�duire et le traiter dans un simple d�bat. Ce que le conf�rencier conseillera par contre sur l��uvre de Mouloud Feraoun, �ce sont trois choses, c�est de la lire, de la lire et encore de la lire�. Pour rappel, cette conf�rence, dans la m�me journ�e, a �t� pr�c�d�e par une autre anim�e par le fils de l�auteur, Ali Feraoun. Ce dernier soutiendra que le Fils du pauvre est �tudi� dans une dizaine d�universit�s am�ricaines et qu�il est traduit dans 14 langues. �Chaque traduction est couronn�e par un prix�, dira-t-il. Au sujet du parcours de son p�re et de sa position par rapport � la r�volution, il affirmera : �Notre maison �tait la premi�re � �tre fouill�e et � �tre saccag�e lors de la descente des soldats fran�ais dans notre village. Il refusa le poste d�attach� culturel � l�ambassade des Etats-Unis qui lui a �t� propos� par De Gaulle lui-m�me en lui r�pliquant qu�il ne pouvait pas accepter � cause des malheurs des siens�. Selon lui, le parti unique avait tent� de falsifier l�histoire en essayant de salir le parcours de son p�re, dans une biographie �labor�e par des �intellectuels aux ordres�, dont il citera le nom de l�un d�eux, Christian Achour, en l�occurrence. �On a m�me pr�sent� Feraoun comme un �l�ve moyen pendant sa scolarit�. Ce qui est aussi faux car ses bulletins scolaires � l��cole normale de Bouzar�ah que nous avons pu r�cup�r�s prouvent qu�il �tait plut�t un brillant �l�ve et dans toutes les mati�res.� Notons que cette �vocation a dur� trois jours et a englob� plusieurs activit�s, entre expositions et diverses interventions sur des th�mes inh�rents aux �uvres de Mouloud Feraoun, comme l�identit�, l�humanisme ou les diverses lectures de son dernier roman la Cit� des roses, �dit� tout r�cemment � titre posthume.