Le Conseil des ministres vient d'�tendre le gr� � gr� � la r�alisation de prisons et � l'achat de... 300 autobus pour le transport des �tudiants ! Apr�s les arr�t�s interminist�riels autorisant les pratiques de gr� � gr� dans les march�s publics pour le minist�re de la Jeunesse et des Sports (Jeux africains de juillet 2007 ) et celui du tourisme et de l'artisanat, c'est au tour du Conseil des ministres pr�sid� par le chef de l'Etat, l'instance la plus �lev�e de l'ex�cutif (� ne pas confondre avec le Conseil du gouvernement), de donner le feu vert pour de plus gros march�s. Lors de sa r�union du 14 mai 2007, le �Conseil des ministres a entendu deux communications et donn� son approbation sur la passation de march�s de gr� � gr� simple relatifs � la r�alisation d��tablissements p�nitentiaires et l�acquisition de 300 autobus pour le transport d��tudiants�. Extrait du communiqu� officiel. Cette d�cision, �nonc�e discr�tement, en 2 lignes, � la fin d'un tr�s long communiqu� (investissements dans les chemins de fer) est pass�e pratiquement inaper�ue. Pour rappel, le m�me Conseil des ministres avait autoris� ces derni�res ann�es d'autres op�rations de gr� � gr� : reconstruction dans la r�gion de Boumerd�s apr�s le s�isme de 2003 ; march� de l'eau � Alger pour le groupe fran�ais Suez ; importations d'�quipements m�dicaux ; concession de la gestion de l'a�roport d'Alger ; construction du nouveau si�ge du Conseil constitutionnel, etc. Avec la multiplication des autorisations de gr� � gr�, la r�glementation sur les march�s publics � d�j� extr�mement insuffisante et trop permissive � est gel�e de fait, cr�ant un tr�s grave pr�c�dent. Il n'est un secret pour personne que le gr� � gr� doit �tre l'exception. Nombre de pays l'ont supprim� de leur r�glementation. L'Alg�rie fait le contraire. Le gr� � gr� dans les march�s publics va � l'encontre des pratiques de saine concurrence, favorise l'opacit� dans la gestion de la commande publique et fait le lit de la corruption.