Ce 5 juin 1967, �Saout al arabe�, la radio officielle �gyptienne, annonce le d�but de la guerre isra�loarabe. Durant les jours suivants, � intervalles r�guliers, sur fond de chants patriotiques, elle diffuse des communiqu�s triomphalistes. Dans le monde occidental, on assiste � une autre forme de matraquage : le petit Isra�l menac� dans son existence par 100 millions d�Arabes fanatis�s, provoque des manifestations monstres de soutien aux �rescap�s� de la Shoah ! L�opinion arabe, qui croyait dans la victoire sur �l�ennemi sioniste�, est soudain interloqu�e quand au quatri�me jour du conflit, l�Egypte, la Syrie et la Jordanie demandent un cessez-le-feu, qu�Isra�l rejette. Et pour cause, la guerre �tait en fait pli�e d�s le premier jour quand l�aviation isra�lienne avait clou� au sol l�aviation �gyptienne, d�truisant toutes les bases a�riennes du pays. Sans couverture a�rienne, les arm�es arabes ne font pas le poids et sont mises en d�route. La partie arabe de J�rusalem, la Cisjordanie et Ghaza sont occup�s au bout de quelques jours. Plus de 200 000 Palestiniens sont expuls�s par l�envahisseur. Le 9 juin au soir, les forces isra�liennes se trouvent sur la rive ouest du canal de Suez. Le Golan syrien, conquis, Damas est alors � port�e des canons isra�liens. L�arm�e isra�lienne, qui voulait traverser le canal de Suez, marche sur Le Caire, en m�me temps que sur Damas, pour remplacer les r�gimes en place par des pouvoirs fantoches, est contrainte de stopper ses op�rations militaires le 10 juin, sur injonction de Lindon B. Johnson, le pr�sident am�ricain, qui vient d��tre inform� que l�URSS a d�cid� de secourir militairement ses alli�s syriens et �gyptiens : des bombardiers strat�giques sovi�tiques ont re�u l�ordre de pilonner l�arm�e isra�lienne. Pour l�opinion arabe, le choc est terrible quand elle r�alise l�ampleur de la d�faite. Des rumeurs de coup d�Etat circulent, notamment en Egypte. C�est le moment que choisit le pr�sident �gyptien, Nasser, pour reprendre les choses en main. L�annonce de sa d�mission provoque des manifestations populaires exigeant son maintien aux commandes du pays. Ceux qui, au sein du r�gime �gyptien, voulaient en finir avec lui sont arr�t�s ou �vinc�s du pouvoir. Quant au commandant en chef de l�arm�e �gyptienne, le mar�chal Amer, il se suicide quelques jours apr�s son arrestation. La guerre dite des �six jours� aura plusieurs cons�quences. Isra�l, que les r�gimes arabes pensaient effacer de la carte, est devenu un fait incontournable. Les Palestiniens, qui ne veulent plus que leur cause soit instrumentalis�e par les pays arabes, d�cident de prendre leur destin en main. Isra�l et le monde occidental d�couvrent alors l�existence d�un peuple, sans territoire, qui veut son Etat dans des fronti�res reconnues avec J�rusalem-Est pour capitale. Malgr� sa victoire �clair, Isra�l, soutenu par Washington, r�alise au bout de quelques mois, qu�il n�arrive pas � imposer ses solutions par la force : il est confront� � une r�sistance populaire. De plus, son refus de toute solution n�goci�e, de tout retrait des territoires occup�s, de r�pression et d�assassinats cibl�s de dirigeants palestiniens progressistes et de gauche, nourrit graduellement les extr�mismes de toutes sortes. L�Islam politique que Tel-Aviv a instrumentalis� � Ghaza sur fond d��radication du FPLP et du FDPLP, finit par lui �p�ter� entre les doigts. Son alli� et ma�tre, Washington, qui se proposait dans le cadre de la strat�gie de la �ceinture verte�, de mise en place de r�gimes islamistes dans l�ensemble du monde arabe et musulman, pour contenir le �communisme � sovi�tique, r�alisera plus tard qu�il a enfant� un monstre : le salafisme djihadiste. Quarante ans apr�s juin 1967, en raison de l�arrogance isra�lienne, de l�aveuglement am�ricain, la donne n�a pas chang�. La situation s�est aggrav�e. Et du fait, en plus de l�occupation de l�Irak, le Moyen-Orient est sous le coup d�un embrasement g�n�ralis�.