Haddadj paiera-t-il pour les erreurs des autres ? En tant que premier responsable du football national, la r�ponse ne peut �tre que par l�affirmative. Quelques minutes apr�s son sacre aux �lections de mars 2006, Hamid Haddadj, qui prenait le t�moin de l�ancien patron de la FAF, Mohamed Raouraoua, assurait devant ses �lecteurs et les journalistes pr�sents � la salle des conf�rences de l�h�tel Ryad de Sidi Fredj que son mandat sera technique. Les r�sultats des s�lections �taient, � son avis, les seuls garants de la r�ussite de son r�gne �court�. Au soir du 17 juin 2007, soit quinze mois environ apr�s sa prise de fonction, l�EN �Dames�, qui disputaient face aux Nig�rianes, le second tour des �liminatoires des JO de P�kin-2008, rejoignait toutes les autres s�lections engag�es par la F�d�ration alg�rienne de football sur la sc�ne internationale. Les U17 de Tewfik Korichi, les U19 de Mourad Ouardi, puis les U23 de Abdelhafid Tasfaout prenaient la porte d�s leur entr�e en lice. Leurs bourreaux s�appelaient la Mauritanie, l�Egypte et l�Ethiopie. Soit deux adversaires sur trois qui faisaient leur apprentissage dans les comp�titions continentales. Si les filles �taient �condamn�es� � abdiquer devant plus fortes, les cadets et les espoirs recevaient de la part des Mauritaniens et des Ethiopiens de belles le�ons de r�alisme � Ch�raga et au stade du 20-Ao�t. Les �A� de Jean-Michel Cavalli, qui avaient l�occasion de sauver l�honneur perdu du football alg�rien, ne sont pas loin de suivre leur trajectoire. Une victoire � Banjul, le 8 septembre prochain, n�est pas en mesure d�assurer aux Verts le droit de participer � la f�te du football pr�vue d�but 2008 au Ghana. En quinze mois de r�gne, Haddadj a perdu son pari. A sa d�charge, bien s�r, le temps imparti � l�engagement et � la pr�paration de ces s�lections perturb� par des difficult�s d�ordre logistique. Mais, pas seulement. Le bras de fer engag� avec la tutelle de Yahia Guidoum n�explique pas totalement le fiasco group�. Haddadj lui-m�me assurait que la question de la mise en conformit� des textes de la FAF avec la loi 405/05 portant sur les f�d�rations d�utilit� publique et d�int�r�t g�n�ral ne l�avait pas emp�ch� de dormir. Homme de loi, et chimiste affirm�, Haddadj supposait que les moyens aussi maigres soient-ils dont dispose son instance �tait �quitablement r�partis et suffisamment suffisants pour pallier aux besoins essentiels. Selon ses dires, la gestion de sa f�d�ration n�a pas �t� alt�r�e par les relations conflictuelles v�cues avec le MJS. A chaque fois qu�il �tait interrog�, il r�pondait par des formules diplomatiques, genre que �la sagesse l�a emport� ou �qu�il s�agit d�un malentendu �. Les communiqu�s publi�s � l�issue de nombreuses r�unions du bureau f�d�ral �voquaient le processus de normalisation des relations FAF-MJS en des termes peu alambiqu�s. Haddadj �vitait � chaque fois de s�engager dans une bataille frontale qui pouvait mener � une impasse. Budget � la baisse, ambitions � la hausse Contrairement � son pr�d�cesseur, Mohamed Raouraoua, pouss� vers la sortie juste apr�s la double �limination des Verts de la CAN et du Mondial-2006, Haddadj a v�cu d�s l�entame de sa premi�re exp�rience � la t�te de l�instance f�d�rale des moments d�aust�rit� jamais ressentis depuis le premier mandat (1989-1992) de Omar Kezzal. Avant de passer le t�moin, Raouraoua, �lu � la CAF, � l�UAFA et d�sign� au sein de la puissante FIFA, a laiss� entendre que la situation financi�re de la f�d�ration est saine et la tr�sorerie dispose d�un solde positif de l�ordre de 13 milliards de centimes. Or, � sa prise de fonction, l�ancien vice-pr�sident de la LNF insistait � chacune de ses sorties m�diatiques sur le fait que la f�d�ration �tait au bord de l�asphyxie. Le paiement de la parcelle de terrain jouxtant le si�ge de la f�d�ration, en vue de b�n�ficier de la manne promise par la FIFA de Blatter dans le cadre du projet �Goal� et le r�glement des factures des quelques stages des s�lections jeunes organis�s depuis janvier 2006 ont consid�rablement affect� les fonds de la FAF. La �disparition� du principal sponsor (Khalifa Airways) ainsi que les restrictions d�cid�es par les pouvoirs publics ont aggrav� le d�ficit. A la veille de l�entame des �liminatoires de la CAN-2008, les Verts n��taient pas s�rs de faire le d�placement � Conakry. Les filles qui avaient un long d�placement � effectuer � Maputo ont failli �tre sacrifi�es. Quid des s�lections jeunes qui se contentaient, pour la plupart, de regroupements en Alg�rie ponctu�s par quelques rencontres amicales face aux clubs de la capitale ou encore, rarement il est vrai, devant leurs homologues de Tunisie et d�Egypte. Cette �mauvaise passe�, Haddadj n�a pas d�nonc� publiquement. Il a laiss� faire les choses, peut�tre bern� par le parcours r�confortant des filles et celui prometteur de Ziani et compagnie. Haddadj a, en quelque sorte, tent� de cacher la for�t en dressant un petit arbre. Il a assum� les �checs des troupes de Ouardi, Korichi et de Tasfaout. Les deux premiers ont �t� remerci�s � l�alg�rienne, � savoir que leur contrat n�a pas �t� renouvel�. Le second qui assurait l�int�rim de Meziane s�est vu confier une autre mission comme adjoint de Mahmoud Guendouz en vue des JA d�Alger-2007. Une mission ponctuelle certainement. Haddadj n�a pas voulu juger Cavalli suite � la d�b�cle de samedi dernier. En lui accordant quelques jours de r�pit, il esp�re voir l�orage d��t� passer pour mieux voir. Peut-�tre qu�avec le d�r�glement climatique, le soleil alg�rien brillera l�automne prochain. Pour combien de mois encore ?