La Jeunesse sportive de Kabylie (JSK), la seule �quipe alg�rienne encore en course pour un titre continental, n�impose plus le respect, comme jadis. Vendredi, en terre libyenne, face au repr�sentant de la Djamahiria dans cette prestigieuse coupe africaine des clubs champions, l�Ittihad Djeddah, en l�occurrence, le vice-champion d�Alg�rie a sold� sa premi�re prestation en phase de poules par une d�faite. Une contre-performance qui assur�ment ajoute � l��paisseur de l�amertume go�t�e d�j� avec la d�b�cle face � l�USMA en demi-finales de coupe d�Alg�rie. Mais fallait-il s�attendre � meilleure performance de la part du team � A�t Djoudi, du moment qu�il a pein� � pratiquer son football une saison durant. Les amoureux du club phare du Djurdjura n�ont, en effet, nulle souvenance d�un match r�ussi en terme d��talage de jeu. La JSK assurait certes des victoires, souvent au forceps, mais � aucun rendez-vous, le spectacle. Sans fond de jeu propre, la JSK a fini par devenir une �quipe sans �me. Elle a donn� � le v�rifier une fois de plus vendredi face � l�Ittihad de Tripoli, une �quipe qui est loin d��tre un foudre de guerre, mais qui est parvenue tout de m�me � prendre le dessus sur la bande � Hannachi. Peut-�tre sans trop y croire. Car, vendredi, ce n��tait point la force des Libyens qui a d�termin� l�issue de l�empoignade, mais bien la faiblesse des Alg�riens. Toute autre �quipe aurait pr�tendu � vaincre la JSK, tant cette derni�re �voluait d�sarticul�e et, pire, prestant pour, au mieux, forcer l�adversaire du jour au partage des points. Fatalement, d��voluer comme elle l�a fait vendredi ou une semaine auparavant face � l�USMA, la JSK ne pouvait que perdre. La pr�tention au podium continental ou, au moins, aux premiers r�les, suppose, � notre sens, � d�faut de la technicit� et de la force des jarrets, un esprit conqu�rant. Or, c�est ce qui a fait cruellement d�faut � la JSK, � l�occasion de sa sortie africaine d�avant-hier. La JSK n�a pas d�rog� � sa prudence coutumi�re � jouer regroup�e derri�re et, donc, � subir le match� et � le perdre. D�aucuns r�torqueront que, secou�e par les mouvements d�intersaison - d�parts et arriv�es de joueurs -, la JSK ne pouvait faire mieux. Certes, mais � qui incombe la faute dans ce r�current handicap que vit l��quipe � l�entame d�une si importante �preuve ? Aux gestionnaires du club, assur�ment. Ce sont eux qui ont manqu� de stabiliser le groupe. Ils n�ont pas �t� suffisamment, sinon pas du tout lucides pour comprendre que la conqu�te continentale s�accommode tr�s mal de l�approximation, des chamboulements r�p�titifs des effectifs, staffs techniques et joueurs. Pour la JSK, en effet, c�est bis-r�p�tita. On est quasiment dans le sc�nario de l�avant-derni�re saison o�, au lancement des matchs de poule de la Champions League, l��quipe s��tait vid�e du principal de ses cadres. Situation aggravante : les dirigeants ont trouv� mati�re � aggraver le handicap en cherchant noise � Jean-Yves Chay en pleine comp�tition. La suite, tout le monde la conna�t : une participation m�diocre. Et, en r�unissant, cette ann�e encore, les ingr�dients de l��chec, la JSK risque fort de conna�tre les m�mes d�sillusions ; la volont� ne suffira pas. Car, pour constituer un groupe solidaire et l�impr�gner d�une culture, pour ne pas dire sch�mas tactiques � m�me de lui permettre de �jouer au football� il faudra du temps. Or, le temps manque et manquera tant que les maillots changent de titulaires chaque saison. La barre technique aussi. On ne gagne pas avec une �quipe qui change.