Elle aussi a les yeux embu�s de larmes. En �coutant ces femmes, je prends conscience de l�aventure dans laquelle j�ai d�cid� de me lancer. J�ai envie d��tre rassur�e. Mais que pourrais-je leur dire ? Elles ne comprendraient pas. Comment leur expliquer sans les choquer, que la p�diatre que je suis, chef de service dans un h�pital alg�rois, m�re de trois enfants, a d�cid� de mettre fin � sa vie conjugale ? Elles vont penser que je suis folle, que cela ne se fait pas de r�pudier son homme. Peut-�tre m�me vont-elles m�inventer un amant ? Il vaut mieux que je garde mon secret pour moi. En restant silencieuse, je leur renvoie l�image d�une femme �duqu�e. Si je devais me justifier devant elles, je perdrais ce statut honorable pour devenir une d�bauch�e, une d�vergond�e. Le greffier appelle mon num�ro. Il est douze heures quarante-cinq. Omar p�n�tre le premier. Le juge, un jeune homme �g� de trente ans � peine, est assis derri�re un bureau m�tallique de couleur grise. A sa gauche, l�armoire en bois o� sont entass�s p�le-m�le des dossiers est grande ouverte. Il n�y a plus de serrure, plus de clef. Les deux chaises noires en ska� sur lesquelles nous avons pris place sont couvertes de poussi�re et d�chir�es en plusieurs endroits. A droite, le greffier se tient derri�re une table minuscule sur laquelle est pos�e une vieille machine � �crire qui grince. Je refoule mon envie de pouffer de rire. Se peut-il que la justice soit si mis�rable ? Tout est laid dans ce tribunal ; tout est vieux ; tout est sombre. Le juge du Statut personnel se tourne vers Omar. �Je ne veux pas divorcer, dit mon �poux. C�est ma femme qui a engag� la proc�dure et j�ignore les raisons qui l�ont amen�e � initier une telle d�marche.� Omar parle doucement. Il ponctue chacune de ses phrases par �Honorable pr�sident�, dans un arabe ch�ti�. Je le regarde. Il joue. Charmeur et s�ducteur comme d�habitude. Je suis la seule � savoir qu�un autre homme se cache derri�re celui-ci. �Pour quelles raisons voulez- vous divorcer ?� C�est � moi qu�est pos�e la question. �Cela fait dix-huit ans que je suis tortur�e moralement par cet homme. Tant�t m�prisant, tant�t indiff�rent, il n�a cess� de me d�valoriser. Lorsque mes enfants n��taient pas en �ge de comprendre, je n'ai pas souhait� les s�parer de leur p�re. Aujourd�hui, ma fille et mes deux fils sont majeurs. J�ai d�cid� de ne plus vivre avec lui parce que je ne supporte plus de subir ce calvaire. � Que me racontez-vous donc ? Votre �poux vous bat-il ? A-t-il �t� condamn� � une peine d�emprisonnement ? Ne subvient-il pas aux besoins du m�nage ? A-t-il d�laiss� la couche conjugale (2) ? � Non� Non, je n�ai pas dit cela. Mais ce que je subis est pire que les coups�. Le juge m�interrompt. �Hormis les cas que je viens de vous �num�rer, il me sera difficile de vous accorder le divorce. Pourquoi voulez-vous d�truire votre foyer alors que votre mari ne vous reproche rien ? L�entretien est termin�. Nous nous reverrons � l�audience publique fix�e � quinzaine.� Nous avons attendu plus de quatre heures et nous sommes ressortis du bureau du juge au bout de six minutes ! Mon avocat n�a pas eu le droit d�assister � cette exp�ditive tentative de conciliation. Je lui communique la prochaine date d�audience. Je le vois froncer les sourcils lorsque je lui fais le compte rendu de l�entretien : �Nous ne sommes pas sortis de l�auberge. Il faudra nous armer de patience. De beaucoup de patience.� Omar repart en souriant. L�id�e de devoir rentrer � la maison me t�tanise. Je sais que mon cher �poux n�est pas en panne d�id�es. Les unes plus d�moniaques que les autres. Je suis d�cid�e � aller jusqu�au bout et d�termin�e � �m�armer de patience�. Le juge ne peut tout de m�me pas me contraindre � vivre avec un homme contre mon gr�. Seule dans ma voiture, j�entends la voix du magistrat. Je sais que le chemin que j�ai d�cid� d�emprunter est raide et sinueux, mais je ne reculerai au pas. L�homme de loi ne m�a m�me pas �cout�e. A quoi bon ? Il doit avoir pour principe de ne pas se souvenir des visages et des dossiers. Il est pay� pour appliquer la loi et rien d�autre. Quelle importance que celle-l� soit sc�l�rate ou bien faite ? Au nom du peuple alg�rien, il rend la justice. L� s�arr�tent sa fonction et son pouvoir. Quand bien m�me il aurait eu l�amabilit� de me consacrer une petite heure de son pr�cieux temps, je doute qu�il e�t compris. Dans quelle cat�gorie aurait-il pu me mettre ? Je ne suis pas une femme battue. Omar n�a pas d�sert� la couche conjugale, n�a pas �t� condamn� � une peine infamante, privative de libert�, et il subvient aux besoins du m�nage. Avant d�engager mes d�marches, j�aurais d� apprendre par c�ur les cas o� une femme peut r�pudier son mari � pardon, se s�parer de lui, comme le dit la loi. Je suis inclassable et Dame Justice ne m�a pas pr�vue dans ses cat�gories. Je m�en veux de n�avoir pas �t� plus combative avec le juge. J�avoue que sa mani�re exp�ditive de s�adresser � moi et son ton moralisateur du genre : �Qu�avez-vous derri�re la t�te ? Que cachez-vous ? Un autre homme sans doute, n�est-ce pas ?� m�ont d�stabilis�e. Dans son regard, je lisais la r�probation, l�opprobre. J��tais g�n�e. C��tait la premi�re fois que je rencontrais un homme de loi. Aujourd�hui, je suis capable de me faire entendre et de dire � ce juge que si Omar avait d�cid� de ne plus occuper la chambre conjugale, j�en aurais ressenti un immense bonheur et je ne m�en serais pas plainte. Si j�avais �t� maltrait�e physiquement, je l�aurais certainement quitt�e bien plus t�t. La raison qui m�am�ne � mettre fin � dix-huit ann�es de vie conjugale est pire, monsieur le juge, que les s�vices et les coups. Elle a pour noms perfidie et destruction de l�autre. Je doute que vous puissiez comprendre. Non pas que vous en soyez incapable. Mais depuis que je fr�quente la justice, j�ai appris qu�elle �tait au mieux malentendante, au pire carr�ment sourde. hautaine, elle passe son chemin et n�a jamais le temps d��couter les justiciables. Pourquoi exigerais-je de vous plus d�attention, alors que je ne suis qu�un num�ro qui s�ajoute � votre palmar�s riche en femmes r�pudi�es, chass�es du domicile conjugal, jet�es � la rue �conform�ment � la loi� � n�est-ce pas votre formule pr�f�r�e ? Plong�e dans mes pens�es, je ne me rends pas compte que je suis arriv�e � la maison. Omar d�jeune seul. Les enfants sont absents. Affable, obs�quieux, il m�invite � partager son repas comme s�il ne s��tait rien pass�. Comme si cette journ�e ressemblait � toutes les autres. Je lui rappelle que je veux le quitter et que nous pourrions nous s�parer sans �clats de voix, sans nous d�chirer, sans avoir � d�baller devant la juge notre vie intime. Le nez dans son assiette, il ne me regarde pas. Mais il ne semble pas �branl�. �Tu travailles beaucoup en ce moment. Il est normal que tu sois d�prim�e. Repose-toi quelques jours. Cela te fera beaucoup de bien�. Il est calme et conserve, comme d�habitude, son sang-froid. Je sais pourtant que son assignation devant le juge l�a profond�ment contrari� et f�ch�. Mais il n�en laisse rien para�tre. Omar est ainsi. Il domine tout. Ses nerfs, sa col�re, sa femme, ses enfants. Je sais surtout qu�il attendra le moment opportun pour prendre sa revanche. Il me trouve �d�prim�e�. Encore heureux qu�il n�ait pas dit �d�pressive� ou �nulle�. Deux mots qui, selon lui, me si�ent parfaitement. Je l�ai connu une nuit de mai 1985. Je pr�parais ma sp�cialit� en p�diatrie, et, ce soir-l�, j�assurais une garde. Il amenait son neveu qui se plaignait de douleurs abdominales violentes. Je diagnostiquai une appendicite et l�enfant fut op�r�. En rendant visite � son parent, Omar en profitait pour venir me voir. Quand le malade quitta l�h�pital, j�ai pens� qu�il ne revendrait plus. Mais il m�attendait chaque jour dans sa voiture et me raccompagnait chez mes parents. Pond�r�, n��levant jamais la voix, cet homme ne me laissait pas indiff�rente. Je ne fus pas �tonn�e d��tre demand�e en mariage, car je m��tais profond�ment attach�e � lui. Je souhaitais pourtant retarder la date de la c�r�monie pour terminer ma sp�cialit� et passer tous mes examens. Omar m�en dissuada. Son bureau d��tudes d�architecte nous permettrait, disait-il de vivre confortablement. �J�ai beaucoup de projets et mes affaires sont florissantes�. Un an plus tard, je devenais sa femme. Il avait plu � mes parents. Mon p�re, chef d��tablissement scolaire, �tait tomb� sous le charme de cet homme qui m�ritait, � ses yeux, �une excellente note�.�Il n�y a que l��ducation qui compte�, nous r�p�tait-il. Sit�t mari�e, Omar me demanda de renoncer � passer mes examens. C�est alors que je d�couvris le manipulateur qui sommeillait en lui : �Pourquoi t��puiser ainsi ? Ne suis-je pas capable de subvenir � tous tes besoins ? Prends donc le temps de savourer des plaisirs simples !� Je n�avais pas choisi la p�diatrie par hasard. C��tait une vocation et il �tait hors de question de renoncer � mes projets. Mais Omar avait d�autres arguments, bien plus tranchants : �Peux-tu me dire � quoi te serviront tes dipl�mes ? Tu ne seras jamais reconnue. A l�h�pital, tout le service de p�diatrie sait que tu es nulle et incomp�tente. Pourquoi t�acharner ainsi ? N�est pas m�decin qui veut !� Celui qui parlait de cette fa�on ne m�avait-il pas offert une superbe gerbe de roses rouges pour me remercier d�avoir rapidement diagnostiqu� le mal dont souffrait son neveu ? Qui donc avait pu lui dire que j��tais �nulle� ? Je n�avais commis jusqu�alors aucune erreur, aucune faute m�dicale. Mes professeurs me pr�disaient un bel avenir professionnel et je ne me connaissais pas d�ennemis au sein du service... Omar mentait et je lui fis savoir que je n�abdiquerais pas. J��tais loin d�imaginer sa capacit� de nuisance. Je venais d�ouvrir les hostilit�s et le combat �tait in�gal. Chaque soir, apr�s le d�ner, je me mettais � ma table de travail et pr�parais mes examens. Une nuit, il alluma une bougie et �teignait la lumi�re : �Ce n�est pas toi qui paies les factures d��lectricit�. Voil� pourquoi tu en uses et en abuses !� Nous �tions mari�s depuis six mois et je cherchais d�sesp�r�ment celui qui m�avait jur�, le jour de sa demande en mariage, n�avoir jamais ressenti un tel bonheur. Peut-�tre aurais-je d� le quitter ce jour-l�. Pourquoi ne l�ai-je pas fait ? Je n�avais pas encore d�enfants, et j�avais vite compris qu�Omar voulait me d�truire. Il me d�valorisait pour mieux me d�molir. Mais je me suis mise � �tudier � la lueur de la bougie. Cela me donnait une force et une endurance extraordinaires qui me stup�fiaient ; je n�avais jamais pr�par� mes examens dans de telles conditions. Je n��tais pas au bout de mes peines. Alors que je menais une v�ritable course contre-lamontre, pour assumer mes t�ches m�nag�res, mon activit� professionnelle et achever ma sp�cialit�, Omar ramenait r�guli�rement cinq � six invit�s � d�ner. Lorsque j�osai dire que j��tais �puis�e, pour solliciter les services d�une aide m�nag�re, Omar le r�pondit calmement : �Tu es d�pressive parce que tu as refus� de m��couter.� Je me demande aujourd�hui comment j�ai pu r�sister et supporter un rythme si infernal. Sans doute la passion que je vouais � mes �tudes se combinait- elle � mon obstination pour me faire tenir. C��tait l��poque o� j�empruntais le bus pour me rendre � l�h�pital, alors qu�Omar commen�ait sa journ�e dans une superbe voiture. O� �tait-il donc ce fianc� qui m�avait dit : �Tu vivras comme une reine. Tu auras une aide m�nag�re et un chauffeur. J�ai les moyens de te les offrir ?� Je n�en demandais pas tant. N�e dans une famille o� les deux valeurs fondamentales �taient le savoir et les bonnes mani�res, je ne ressentais pas d�attrait pour les avantages mat�riels. J�aurais voulu qu�Omar se montr�t plus tendre et surtout moins m�chant. Pour quelles raisons avait-il fait de moi sa proie ? De quoi souffrait-il lui-m�me pour m�infliger cette torture quotidienne ? La date des examens �tait proche. Ma m�re, � laquelle je ne racontais rien, mais qui se rendait bien compte que je n��tais pas heureuse, me sugg�ra de confier � ma jeune s�ur, passionn�e d�informatique, la saisie de mes travaux de recherche et leur reliure. C��tait un bonheur que de ramener Nassima � la maison. Nous �tions huit fr�res et s�urs. Notre entente �tait parfaite parce que nos parents, enseignants tous les deux dans un coll�ge, �taient un mod�le d�abn�gation, d�amour et de tendresse. Certes, ils n�avaient pas de gros moyens financiers, mais nous n�avions jamais manqu� de rien. Nous �tions heureux parce que l�amour nous soudait les uns aux autres. Au fil des ann�es, chaque fois que l�un d�entre nous terminait son cursus universitaire puis se mariait, j�entendais mon p�re dire : �Notre mission est termin�e.� Omar ne m�accompagnait jamais chez mes parents. Il ne supportait pas nos rires, notre complicit�, nos sourires entendus. Il tenta vainement de m�arracher � mon milieu familial en m�imposant le sien. Sa m�re avait eu deux enfants, Omar et sa s�ur. Elle �tait veuve et r�gnait en ma�tresse absolue dans la maison. Elle vivait presque recluse, ne se permettant pas le moindre �cart et ne pardonnant aucune faute � ses deux enfants. Ils devaient �tre excellents, ob�issants, polis et soign�s. C�est ainsi qu�elle les voulait : les meilleurs en tout. Omar m�avoua un jour, dans l�un de ses rares moments de confidence, que, petit, il avait appris par c�ur deux formules ch�res � sa m�re : �Cela ne se fait pas� et : �Cela ne se dit pas.� Sans doute aurait-il d� se rebeller. T�t, tr�s t�t, il fut �tard� dans la vie d�Omar. Il n�eut jamais dix ans, il n�eut jamais vingt ans. Il n�eut que l��ge de l�ob�issance. Ma belle-m�re ne vivait pas avec nous, elle n�interf�rait pas dans notre vie de couple, mais j��tais amus�e de la voir materner son fils comme si elle regrettait de ne pas s��tre assez occup�e de lui lorsqu�il en avait besoin. Quand ma s�ur s�installa chez nous, Omar en prit ombrage. Elle eut droit � ses r�flexions d�sobligeantes, ses mesquineries et ses humiliations. Elle r�sistait dignement aux attaques. Lorsque sa t�che fut achev�e, elle s�empressa de r�int�grer le domicile familial. Sur le seuil de la porte, elle me chuchota � l�oreille : �Omar est d�rang�, il aurait besoin d�un psychiatre.� Nassima savait de quoi elle parlait. M�decin, elle aussi, elle s��tait orient�e vers la psychiatrie L�avant-veille de me pr�senter devant le jury d�examen, je voulus jeter un dernier coup d��il sur les vingt exemplaires confectionn�s avec soin par Nassima. Ils avaient tous disparu de ma table de travail. Je les avais vus, j�en �tais s�re. Affol�e, je suppliai Omar de me restituer mes documents. Allong� sur le lit, il ne bougea pas et se dit �tonn� de telles accusations. Plus je le priais de me dire o� il les avait dissimul�s, plus il prenait plaisir � me voir d�stabilis�e et an�antie. Je savais qu�il ne me les rendrait pas. J�arrivai en pleurs chez Nassima. Il �tait seize heures. Gr�ce � la disquette qu�elle avait pris le soin de conserver, nous travaill�mes jusqu�� cinq heures du matin et parv�nmes � Nassima surtout � � reconstituer ce qu�Omar avait cach�. Les avaient-ils jet�s ou br�l�s ? Je ne le saurai jamais. Cette nuit-l�, maman me conseilla de quitter mon �poux : �Il te tuera non pas avec une arme, mais avec son venin.� Le surlendemain, maquill�e, coiff�e par une de mes belles-s�urs, esth�ticienne talentueuse, j�affichais belle mine et fi�re allure. Trois heures durant, je r�pondis � toutes les questions, m�exprimai clairement... Apr�s avoir d�lib�r�, le jury, compos� de six membres, quatre professeurs et deux ma�tres-assistants, m�accorda le titre de p�diatre avec mention tr�s honorable et les f�licitations du jury. Je remarquai la pr�sence d�Omar dans le public. Au moment de la collation, il eut le culot de dire � l�un de mes professeurs : �Je suis heureux, car je l�ai aid�e pour la partie technique, le travail de saisie, la pagination, etc.� �J��tais folle de rage. mais je n�allais tout de m�me pas faire une sc�ne de m�nage en public et g�cher ma propre f�te, le plus beau jour de ma vie�. Mon fr�re cadet invita tous ceux qui �taient l� � d�jeuner � l�auberge du Moulin (3). Bien �videmment, Omar ne comptait pas se joindre � nous. Tout ce qui pouvait susciter ma joie et mon bonheur le rendait effroyablement m�chant et jaloux. Il ne pouvait tol�rer ma r�ussite, ce que j��tais ni ce que je deviendrais. En rentrant le soir, je le trouvais devant la t�l�vision. (A suivre) L. A. 1. Suite de la nouvelle �Yasmina� extraite de l�ouvrage Coupables de Le�la Aslaoui (Buchet-Chastel 2006, Paris). 2. Article 53 du code de la famille : les seuls cas dans lesquels l��pouse peut demander le tatlik (la s�paration). Mais pas le talak (le divorce), car ce dernier est r�serv� � l��poux auquel est reconnu le droit de divorcer par volont� unilat�rale (article 48). Le juge n�a pas � rechercher les motifs de cette r�pudiation. Il peut la sanctionner par des dommages- int�r�ts, sans plus.