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LA DEMOLITION DES HABITATIONS DES PLANTEURS A ORAN SE POURSUIT
"Les derniers r�calcitrants somm�s de quitter les lieux"
Publié dans Le Soir d'Algérie le 07 - 07 - 2007

C�est aux environs de 17h30 dans la journ�e de mercredi dernier 4 qu�ont commenc� les premi�res d�molitions au niveau des six zones concern�es par le d�logement. Au niveau du terrain Hadj-Hassan o� nous nous sommes rendus, il �tait 18h lorsque la police anti-�meute a commenc� � quadriller les lieux et entourer ainsi l�engin qui devait se charger de la mission de d�molition. Ce qui nous a le plus frapp�s, c�est de constater qu�au moment m�me o� les grues d�molissaient les maisons, des habitants s�activaient encore � sortir leurs affaires des habitations voisines. D�autres �taient l�, le visage bl�me, triste regardant impuissants l��uvre de ces machines qui r�duisaient en pierres ces lieux qu�ils occupaient, constatant impuissants la fin d�une ��poque�, celle des Planteurs.
Amel B. - Oran (Le Soir) - Contre toute attente, en ce jour de d�molition sont venus se joindre aux contestataires � cette deuxi�me tranche de d�logement (n�ayant pas obtenu de logement) ceux de la premi�re tranche de 2006. Ces exclus du premier recasement de l�an pass� refusaient de quitter les lieux. En nous voyant sur les lieux, ils accourent vers nous : �Venez s�il vous pla�t t�moigner pour nous, nous ne savons plus vers qui nous tourner.� Ils nous indiquent un chemin que nous devions escalader pour atteindre ce qui reste de leurs habitations. Apr�s avoir travers� plusieurs obstacles, nous avons �t� tiraill�s de toutes parts, chaque famille tenait � exprimer son d�sarroi et nous montrer ses documents de recensement. Ils nous emm�nent voir une vieille dame, Sedik A�cha, �g�e de 87 ans et ses trois enfants handicap�s, �g�s d�une quarantaine d�ann�es. Couch�e � m�me le sol, recroquevill�e sur elle-m�me, cette vieille femme au corps fr�le, faible et malade n�a m�me plus la force de parler, ses voisins parlent pour elle. �Lors du premier d�logement des Planteurs en juillet 2006, comme nous, elle fut jet�e � la rue. Nous l�avons longtemps cherch�e, car nous savions qu�elle �tait d�munie et ne pouvait s�occuper de ses enfants handicap�s. Nous l�avons retrouv�e errant dans le cimeti�re du quartier. Apr�s que nous e�mes �t� chass�s des tentes que nous avions dress�es face � la cit� Yasmine o� nous n�avions pas �t� s�lectionn�s, nous l�avons ramen�e avec nous ici sur les ruines des habitations � moiti� d�molies l�an pass� Un autre citoyen nous interpelle �lors de la premi�re tranche de relogement de l�an pass�, nous �tions 80 � introduire des recours, le wali avait annonc� � la radio que parmi nous, 53 ont eu des avis favorables, mais comment expliquer que jusqu�� ce jour nous n�avons pas b�n�fici� d�un logement alors que ceux qui furent recens�s apr�s nous y ont eu droit ?� Alors que l�un des engins continuait la d�molition de quelques habitations vid�es de leurs occupants, ces citoyens de la premi�re tranche de relogement de 2006 ont �t� vivement sollicit�s afin de quitter les lieux dans les heures qui suivent. Cela n�a pas du tout effray� nos interlocuteurs qui nous diront avec col�re : �Nous n�avons plus rien � craindre, qu�ils d�molissent les lieux sur nos t�tes, de toute mani�re si nous n�avons m�me pas droit � une vie d�cente, que nous reste-t-il ? Monter � la montagne et la suite vous la connaissez ! Et le pr�sident de la R�publique tout autant !� Au bout d�une heure et demie, les services de s�curit� qui quadrillaient la zone de d�molition quittaient les lieux pour se positionner plus � l��cart. L�on nous informe que pour l�heure l�op�ration s�arr�te, car il faudra attendre la venue des camions pour charger les affaires des citoyens qui occupent toujours les lieux. Sur place, l�on saura que sur les 180 camions pr�vus, seuls 80 se sont manifest�s, alors que les quelques priv�s sollicit�s pour l�op�ration ont refus� de revenir au bout de deux chargements. Ce qui a largement retard� le d�logement. En quittant les lieux vers 19h, l�on nous a dit qu��ventuellement dix autres camions �taient attendus. Ce jeudi 5 Juillet, jour de la f�te de l�Ind�pendance, �tait bien loin des esprits des habitants des Planteurs qui assistaient pour la deuxi�me journ�e cons�cutive � la d�molition de leurs habitations, situ�es au terrain Si-Ali, Chabat, Le Bassin, terrain Hadj-Hassan, terrain Guillaumet et Bab-El-Hamra. Appel�s en renfort, les camions d�m�nageurs s�activaient d�s les premi�res lueurs du matin. En parall�le, les habitations vid�es �taient de suite d�molies. Nous avons contact� trois familles parmi les personnes exclues qui nous apprendront qu�apr�s avoir introduit leur recours, ils ont pu obtenir des F3. Etant dix par famille, ils ont, nous disent-ils, exprim� aux autorit�s leur refus d�habiter � 10 un F3 et campaient sur leurs positions de ne pas quitter les lieux. �On nous a clairement expliqu� que si nous continuons � refuser de sortir, nos meubles et autres affaires iront en fourri�re et nous, on nous sortira par la force�. Concernant les contestataires de la premi�re tranche qui furent expuls�s une fois encore ce jeudi, l�on apprend qu�ils ont fini par se soumettre aux sommations qui leur ont �t� adress�es, sinon ils allaient devenir hors-la-loi. Seulement, ne sachant o� aller, l�on apprend qu�ils ont pass� la nuit dehors et ce sont les citoyens en situation de recours qui leur ont servi de quoi manger. L�on saura �galement qu�au moment de leur expulsion des habitations en carcasse, la vieille Sedik A�cha fut emmen�e vers la maison de vieillesse, ses enfants handicap�s eux, ont pass� la nuit dehors avec les autres familles de la premi�re tranche. Ce vendredi matin, le d�logement se poursuivait encore en m�me temps que la d�molition qui, nous dit-on, ne sera pas achev�e de sit�t. Seuls les citoyens en situation de recours ont �t� autoris�s � rester dans leurs maisons en attendant le r�sultat de l��tude de leur cas.

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