Entamée tôt dans la matinée de dimanche, la démolition du Front de mer de Salamandre s'est passée dans une certaine effervescence. La DTP avait mobilisé un impressionnant matériel et des policiers quadrillaient tout le quartier. Les habitants s'étaient préparés deux jours auparavant à quitter les lieux et rejoindre la nouvelle cité de Kharrouba. L'opération de recensement, qui avait mobilisé la daïra durant 3 mois, n'était pas parfaitement au point puisque ni le théâtre El Moudja ni quelques familles d'habitants et de commerçants n'avaient été recasés. Lorsque les lourds engins se présentèrent devant le dernier ilôt de maisons entourant le petit théâtre, une barricade a été rapidement dressée par les protestataires. À 14 heures, le chef de daïra, accompagné du représentant l'APC de Mostaganem, entameront le dialogue avec les contestataires. Réunis au niveau de la villa Benzidane, les protagonistes trouveront enfin des solutions qui satisferont les récalcitrants. Ainsi, les 4 familles qui tenaient à rester dans le quartier et qui demandaient un logement sur place recevront des assurances. Mais pour ceux qui avaient tenté d'abuser l'administration – une douzaine selon des sources proches du dossier –, le représentant de cette dernière ne cachera pas son courroux, si bien que c'est en public qu'il les dénoncera, invitant les authentiques bénéficiaires à l'aider dans sa tâche. Au niveau d'El Moudja, le chef de daïra a écouté les doléances des nombreux artistes venus de toutes parts pour tenter de sauver ce joyau de la culture. Aidé par le représentant de la mairie, il parviendra à rassurer les nombreux présents quant à l'avenir de ce théâtre. Sa destruction étant inscrite dans le programme présidentiel, il n'était pas question de la remettre en cause. Cependant, ajouteront les responsables, nous sommes ouverts à toutes les propositions. Finalement, deux solutions ont été retenues et ont fait l'objet d'une consultation au niveau de la wilaya et de l'APC : la salle Cheikh Hamada, en plein centre-ville ou une école primaire située à l'entrée de la Salamandre, toutes deux propriétés de la mairie de Mostaganem. L'opération de démolition se poursuivra ce mardi au quartier de la Crique, où une cinquantaine de familles sont concernées.