Le parquet de Naples (sud) a demand� hier le renvoi de 37 personnes devant la justice, dans le cadre de l'enqu�te sur le plus vaste scandale de matches truqu�s de l'histoire du football italien, a annonc� l'agence italienne Ansa. Parmi les 37 suspects figurent l'ex-directeur g�n�ral de la Juventus, Luciano Moggi - l'homme consid�r� comme au centre du scandale -, ainsi que l'ex-administrateur- d�l�gu� du club, Antonio Giraudo. Sont �galement cit�s Franco Carraro, ex-pr�sident de la F�d�ration italienne de football (FIGC), l'ancien arbitre international Massimo De Santis, les fr�res Diego et Andrea Della Valle, respectivement pr�sident honoraire et pr�sident de la Fiorentina, Claudio Lotito, pr�sident de la Lazio Rome, et Leonardo Meani, ancien membre de l'�quipe dirigeante de l'AC Milan. Parmi les charges retenues par les procureurs Filippo Beatrice et Giuseppe Narducci figurent l�"association de malfaiteurs" et la "fraude en comp�tition sportive". Pour la saison 2004-2005, les deux magistrats ont isol� 29 rencontres suspectes en S�rie A (1re div.) et une en S�rie B (2e div.). Il appartient d�sormais � un juge des audiences pr�liminaires du tribunal de Naples de d�cider ou non du renvoi devant la justice de tout ou partie des 37 personnes d�sign�es. Dans ce dossier, le minist�re de l'Economie et des Finances et le minist�re des Sports, le Comit� national olympique italien (Coni), la FIGC, la Ligue des clubs professionnels (Lega calcio), la radiot�l�vision publique Rai et 14 clubs professionnels, dont l'AS Rome, se sont constitu�s partie civile. Contacts secrets La plus grande affaire de corruption de l'histoire du football italien a d�j� donn� lieu � des sanctions de la justice sportive. La Juventus avait notamment �t� rel�gu�e la saison derni�re en Serie B avec 9 points de p�nalit�, tandis que la Fiorentina, la Reggina, l'AC Milan et la Lazio Rome avaient pu rester en S�rie A avec respectivement 15, 11, 8 et 3 points de p�nalit�. L'enqu�te des magistrats napolitains montre notamment que certains dirigeants de club avaient des contacts t�l�phoniques r�guliers et secrets avec des arbitres et des fonctionnaires de la F�d�ration. Ces contacts auraient servi � choisir en toute discr�tion les arbitres que devaient ensuite d�signer les responsables de la FIGC en manipulant le tirage au sort. Sur la pelouse, l'un des principaux moyens d'action des "hommes en noir" �tait la "distribution savante" d'avertissements � certains joueurs pour qu'ils soient suspendus lors de matches � venir, notamment quand ils devaient affronter la Juventus. Les enqu�teurs ont �galement relev� de nombreuses d�cisions litigieuses prises par les arbitres sur des penalties ou des hors-jeu pour favoriser les �quipes impliqu�es dans le scandale. L'an pass�, l'ensemble des proc�s devant la justice sportive avait cependant mis en lumi�re la difficult� de prouver concr�tement le trucage des matches sur la pelouse, apr�s une enqu�te bas�e essentiellement sur des �coutes t�l�phoniques. Les dirigeants de clubs s'�taient d�fendus en affirmant qu'ils ne cherchaient pas � arranger les matches, mais simplement � obtenir des arbitrages de meilleure qualit�.