Les greffes d�organes et de tissus ne passent pas fatalement par un transfert dans un centre ou un �tablissement hospitalier � l��tranger. L�acte chirurgico-m�dical est, depuis quelques ann�es d�j�, � la port�e des praticiens nationaux, dans les centres hospitaliers alg�riens. Entre le deuxi�me semestre 2005 et le 22 juillet 2007, il a �t�, pour l�exemple, pratiqu�, au niveau des 11 centres greffeurs, 116 greffes r�nales. Cons�quemment � la �nationalisation � de ces interventions et d�autres, le taux des transferts pour soins � l��tranger a sensiblement baiss�. Sofiane A�t-Iflis Alger (Le soir) - � interroger la statistique officielle, pr�sent�e, hier, au niveau du minist�re de la Sant�, � l�occasion d�une premi�re �valuation du programme de r�duction des transferts pour soins � l��tranger, trac� en mai 2006, les pr�visions esquiss�es alors sont de loin atteintes. La solution de substitution raisonn�e ne relevait donc pas de la pr�tention d�mesur�e. En tout cas, le ministre de la Sant�, Amar Tou, semble satisfait de cette performance quantitative de la m�decine alg�rienne. D�ailleurs, a-t-il mis une dose apparente d�assiduit� � �couter le Pr Bougharbal fournir le d�tail de cette op�ration ayant consist� � r�duire autant que faire se peut les transferts pour soins � l��tranger. La commission nationale m�dicale des transferts pour soins � l��tranger n�a � l��vidence pas ch�m�. Elle a eu � traiter, durant l�ann�e 2006, pas moins de 1 922 dossiers de demandes de transfert. Elle n�en a retenu que 1 002. Statistiquement, c�est globalement positif. Il reste � savoir si les r�cusations qu�elle a eu � prononcer trouvent v�ritablement des justificatifs au plan m�dical. Le Pr Chaouche du CHU Mustapha-Pacha trouve en tout cas peu s�rieux, d�un point de vue de la m�decine, de r�cuser un dossier de transfert au motif, pour la greffe de rein, d�incompatibilit� entre le donneur et le receveur. Il a tenu � le faire savoir, � travers une remarque, tout ce qu�il y a de confraternel au pr�sident de la commission nationale des transferts, le Pr Bougharbal, qui, dans son expos�, a catalogu� comme insens�e la demande de transfert pour une telle greffe, c�est-�-dire pour les cas d�incompatibilit�. Sinon, le tableau des transferts pr�sent� par le Pr Bougharbal place en pole position les transf�r�s � l��tranger pour des soins cardiologiques, suivis par les malades n�cessitant des soins neurochirurgicaux. Les premiers �taient, en 2006, au nombre de 398 sur un total de demandeurs �valu� � 791. Les seconds ont �t�, pour la m�me p�riode, au nombre de 145 sur un total de 248 postulants. Pour le 1er semestre 2006, la statistique des transf�r�s a d�gringol� pour ne retenir que 150 pour les soins en cardiologie sur un total de 318 demandeurs. Mais pour les admis en neurochirurgie, les transferts ont trahi la pr�vision. Sur les 176 demandeurs, 110 ont �t� transf�r�s. Ce qui donne un taux de plus de 21% par rapport au taux enregistr� pour l�ann�e 2006. Cependant, globalement, il reste que le taux des transferts pour des soins � l��tranger a connu une courbe descendante entre 2006 et le 1er semestre 2007. Une chute de l�ordre de 36,1%. Pour le 1er semestre 2007, ils n��taient au total que 384 transf�r�s sur un nombre de demandeurs �quivalant � 853. La pratique des greffes d�organes en Alg�rie a g�n�r� �videmment une �conomie de devises pour le contribuable. Mais le souci d��conomie devra-t-il primer sur la sant� des citoyens ? La question m�rite d��tre soulev�e d�autant que de la rencontre d��valuation d�hier, il s�est d�gag� comme une fr�n�sie � promettre plus que possible. D�ailleurs les responsables d�enceintes hospitali�res ont �t� invit�s dans un pass� r�cent � livrer leurs pr�visions en mati�re de greffes � r�aliser. Autrement dit, un engagement qui vaut une obligation de r�sultat. Ce qui s�est v�rifi� hier, lorsque M. Belayad a pr�sent� l��tat des greffes r�alis�es. Il a �t� contraint de ravaler sa statistique tant les directeurs d�h�pitaux pr�sents se faisaient un devoir de le corriger. Le ministre a d� lui-m�me, sa col�re � peine retenue, proc�der aux rectifications de derni�re minute, en pleine r�union d��valuation. Une question : si les directeurs d�h�pitaux avaient transmis des rapports �crits sur l��tat des greffes r�alis�es au niveau de leurs enceintes, aurait-il eu ce cafouillage ? Certainement que non. Sinon, il est � noter qu�en 2007, 193 greffes de la corn�e ont �t� r�alis�es sur un total de 9 centres greffeurs, ainsi que 4 op�rations de transplantations h�patiques et 68 greffes de moelle osseuse. S. A. I. Bon � savoir � Entre 3 500 et 4 000 malades n�cessitant des interventions en cardiopathie cong�nitale en p�diatrie sont inscrits sur une liste d�attente et attendent leur tour d��tre admis au seul centre sp�cialis� en la mati�re, celui de Bou-Isma�l, en l�occurrence. � En 2005, 43 enfants n�cessitant un transfert pour soins � l��tranger sont morts faute d�avoir obtenu leur visa. � 75% des �tudiants en m�decine qui ont obtenu des bourses pour des postgraduations � l��tranger ne sont pas revenus � la fin de leur cycle d��tudes. � Les praticiens alg�riens sont tr�s peu enclins � collaborer avec les h�pitaux jordaniens pour le traitement de la scoliose. Les h�pitaux sp�cialis�s d�Amman ont �t� substitu�s aux h�pitaux fran�ais � en termes de convention � puisque les prix pratiqu�s par ces derniers sont jug�s on�reux. � L�h�pital Marie-Curie de Paris a factur� 150 000 euros � la Cnas pour des malades transf�r�s et pris en charge pour r�tinoblastomes.