Les responsables du ministère de la Santé comptent arrêter définitivement les transferts en 2009. Mais cette opération nécessite une amélioration de la prise en charge dans les hôpitaux publics. Les transferts pour soins à l'étranger ont connu, globalement, une nette réduction de 36% durant l'année 2006 au 1er semestre 2007, a indiqué, hier, M. Bougharbal, président de la commission médicale nationale lors d'une réunion d'évaluation des transferts pour soins à l'étranger et implantation d'organes, tenue au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. “Nous espérons arrêter les transferts des malades à l'étranger d'ici 2009”, a-t-il ajouté. Si cet objectif s'inscrit dans une politique visant à asseoir l'indépendance de la médecine algérienne, il n'en reste pas moins que ce projet demeure tributaire de plusieurs conditions devant permettre au secteur de la santé de se développer afin qu'il puisse prendre en charge convenablement les malades. Ce qui n'est pas encore le cas. Cependant, Bougharbal est revenu sur les chiffres des transferts à l'étranger. Le tableau évolutif des transferts montre que de 601 transferts en 2006, on est passé à 384 au 1er semestre 2007, soit une réduction de 36,1%. Un taux supérieur aux prévisions qui tablaient sur un taux de 30% au 1er semestre 2007, a avancé le Pr Bougharbel. Cette réduction est encore plus importante pour les pathologies où une alternative locale existe, comme pour la chirurgie cardiaque adulte, et greffe de rein. En cardiologie, par exemple, il n'existe pratiquement plus de transferts d'adultes à l'étranger (réduits à moins de 150 malades, récusés ou non assurés). En revanche, les cardiopathies congénitales pédiatriques sont toujours d'actualité, ainsi que la chirurgie des gros vaisseaux (cas rares en Algérie). En ophtalmologie, il y a eu 29 transferts sur 49 demandes, dont 14 ont été orientés vers des structures sanitaires nationales. Ce praticien a, toutefois, relevé la persistance des demandes de transferts pour des pathologies apparemment anodines (glaucome, rétinopathie diabétique). En oncologie, la réduction drastique (-75%) est obtenue en récusant les transferts pour chimiothérapie, largement pratiqués dans les CHU nationaux. Sur ce chapitre, le Pr Bougharbel a relevé une autre anomalie qui consiste en la demande de transferts pour des explorations rarissimes non vitales pour le malade. De même pour l'orthopédie, les réductions enregistrées sont importantes passant de 65 à 28 (soit -57%) durant le 1er semestre 2007. Ces performances s'expliquent par l'arrêt de transferts pour prothèses (technique maîtrisée en Algérie). Le Pr Bougharbel, qui relève des demandes de transfert pour prothèses, sous prétexte de manque de moyens, a exhorté ses confrères à “être cohérents avec eux-mêmes”. En néphrologie, la réduction des transferts est également significative, avec 3 malades seulement transférés en 2007, contre 26 malades en 2006. Cette évolution est favorisée par la mise en place des transplantations de rein en Algérie (68 greffes au 1er semestre 2007). En neurochirurgie, une constante est observée dans les transferts, en raison de l'absence de site algérien pour la neuroradiologie interventionnelle. La même évolution positive caractérise les transplantations d'organes, notamment pour les greffes de rein. Avec 11 centres greffeurs, il a été pratiqué 68 greffes de rein au 1er semestre 2007, sur les 186 prévus en 2007, contre 50 greffes en 2006. Pour les transplantations de cornées, 193 greffes de cornées ont été réalisées durant le 1er semestre 2007, contre 39 en 2006. Durant la même période, il a été pratiqué 44% des prévisions des transplantations hépatiques, (soit 4/9). Pour les implantations cochléaires, 64 implants ont été réalisés entre 2006/2007, pour une liste d'attente de 589 patients. N. A.