�Une normalisation compl�te des relations avec les pays de l�Union europ�enne (UE) dans tous les domaines�, des compensations financi�res plus des garanties pour le traitement des enfants atteints du sida, telles �taient les conditions du colonel Kadhafi pour la lib�ration des infirmi�res bulgares et du m�decin palestinien. L�UE a d�j� d�bours� 2,5 millions d�euros dans le cadre d�un plan d�action sida ayant permis la modernisation de l�h�pital de Benghazi o� travaillaient ces infirmi�res. Ce � quoi se serait ajout�e une indemnisation des familles des victimes du sida d�un montant d�un million de dollars par le biais de la Fondation Kadhafi que dirige le fils du Guide libyen, et ce, en �change de leur renoncement � la peine de mort � l�endroit du m�decin palestinien et des infirmi�res bulgares. Si durant trois ans, c�est la commissaire europ�enne, Benita Ferrero-Waldner, qui a men� les n�gociations, c�est finalement Nicolas Sarkozy, ou plut�t son �pouse, qui lui a vol� la vedette en s�invitant pour le dernier round des discussions. Et pour le commun des citoyens bulgares, c�est bien aux Sarkozy � le mari et l��pouse � et � personne d�autre, que les infirmi�res et le m�decin doivent leur libert�. Derri�re ce d�nouement heureux leur ayant permis de retrouver la libert�, apr�s 8 ans de d�tention et apr�s avoir fr�l� le pire, il y avait des calculs plus terre � terre. En effet, apr�s cette belle op�ration politico-m�diatique, cerise sur le g�teau, le chef d�Etat fran�ais va se rendre en visite officielle en Libye pour discuter du projet d�Union m�diterran�enne et surtout de p�trole. La Libye, gros producteur, ayant engrang� autant de dollars que l�Alg�rie avec une population d�environ six millions d�habitants, est non seulement un gros client potentiel mais a d��normes besoins de d�veloppement. L�embargo qu�elle a subi durant de longues ann�es, suite aux attentats sur le DC-10 fran�ais et de Lockerby, a mis le pays dans une situation p�nible, notamment pour sa population. Et a contraint le Guide libyen � de d�chirantes r�visions politico-id�ologiques. En �change d�une compensation financi�re des victimes du double attentat et de la livraison par Tripoli des membres des services libyens auteurs pr�sum�s de ces actes, la Libye a pu revenir sur la sc�ne internationale et est devenue fr�quentable. Pour l�heure, et depuis qu�elle est rentr�e dans le rang, Washington en est le grand b�n�ficiaire : ses compagnies p�troli�res ont pratiquement rafl� tous les gros march�s ne laissant que des miettes � leurs concurrentes europ�ennes, notamment fran�aises. Outre les gestes auxquels il a �t� contraint, le Guide libyen a abandonn� son discours �r�volutionnaire� et ses diatribes antioccidentales, avec en toile de fond un rapprochement spectaculaire avec les ennemis d�hier, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne. Aussi cette histoire d�enfants libyens atteints du sida tombait-elle au plus mauvais moment pour un Maamar Kadhafi en qu�te de reconnaissance. Les manifestations des familles d�enfants, affirment des sources libyennes cit�es par les m�dias occidentaux, risquaient � terme de se retourner contre un r�gime libyen o� des islamistes radicaux se revendiquant d�Al Qa�da pour le Maghreb islamique attendent le moment pour passer � l�action. A ce fait, s�ajoute cette lutte sourde qui se m�ne dans les coulisses du r�gime libyen pour la succession du Guide libyen : certains membres influents du pouvoir � Tripoli voient d�un mauvais �il le fils du colonel, Seif el-Islam, succ�der au p�re. Ils l�accusent � demi-mot d�utiliser la Fondation Kadhafi comme instrument servant ses ambitions de pouvoir. Qui plus est, il ne cache pas son intention de moderniser son pays, de l�ouvrir au monde et d�en finir avec certaines pratiques politiques pass�es qui auraient desservi l�image de la Libye � l��tranger. H. Z. N. B. Le chroniqueur part en cong�, la chronique reprendra le jeudi 9 ao�t. Merci d�avoir pris le temps de me lire