Le fils de Mouammar Kadhafi, donné, par ailleurs, comme successeur de son père à la tête de la Libye, Seïf Al Islam, a estimé qu'une issue à l'affaire des infirmières bulgares condamnées à mort par Tripoli pourrait être trouvée bientôt. Le fils de Mouammar, qui avait rencontré auparavant deux hauts responsables européens à Tripoli, a qualifié de positive ses entretiens avec la Commissaire européenne aux Relations extérieures, Benita Ferrero-Waldner, et le chef de la diplomatie allemande, Frank-Walter Steinmeier, dont le pays assure la présidence de l'UE. Les deux envoyés de l'UE devaient rencontrer, hier, les infirmières bulgares, détenues depuis plus de 8 ans dans ce pays, mais dont le dossier est pris en charge par les Européens dès lors que leur pays fait partie des 27 à Bruxelles. Seïf al Islam, puissant dauphin grâce à sa présidence de la Fondation Kadhafi de bienfaisance, est impliqué dans les négociations internationales sur cette affaire, comme il l'a été dans plusieurs autres dossiers, dont ceux des avions américains et français abattus, l'un en Ecosse et l'autre au Tchad et pour lesquels la Libye a payé rubis sur ongle le prix le plus fort, non seulement en argent mais également sur la plan politique avec un retournement spectaculaire. Le fils de Kadhafi a tranché : les infirmières, accusées d'avoir transmis le sida à des patients libyens lors de transfusions sanguines, seront relâchées bientôt et les familles des victimes seront dédommagées. Les familles des enfants libyens infectés par le virus du sida ont annoncé avoir rencontré les deux émissaires européens à Benghazi. Condamnés à mort une première fois en 2004, peine confirmée fin 2006, les infirmières Kristiana Valtcheva, Nassia Nenova, Valia cherveniachka, Valentina Siropoulo et Snejana Dimitrova, ainsi qu'un médecin palestinien, Ashraf Ahmad Jouma, sont accusés d'avoir délibérément inoculé le virus du sida à 438 enfants de Benghazi, deuxième ville libyenne, dont 56 sont décédés. Les accusés, qui plaident leur innocence, attendent un procès en appel devant la Cour suprême libyenne, initialement prévu début mai, mais pour lequel aucune date précise n'a été fixée. D. B.